Jean Bazinet aime avoir l’impression de se trouver en pleine nature. Patiemment, au cours des 32 dernières années, il a façonné un décor qui lui donne l’impression de se trouver au cœur d’une forêt plutôt qu’à Sainte-Rose, à Laval. Il a relevé le défi en jouant avec les proportions et en prenant soin d’ajouter du relief.

« J’essaie de créer, en miniature, un univers beaucoup plus grand », explique-t-il.

En 1989, il n’y avait strictement rien autour de sa maison, toute neuve, lorsqu’il en a pris possession. Il a acheté de la terre provenant de l’excavation d’une autre habitation, dans les environs, afin de mettre à niveau son terrain de 8800 pi2 (817 m2), en forme de pointe de tarte. L’essentiel se trouvant à l’arrière de la demeure, il s’est relevé les manches.

« Il n’y avait pas un brin d’herbe, se rappelle-t-il. Il n’y avait aucun arbre. J’ai appris beaucoup en cours de route. Il y a des choses que j’ai faites, que j’ai défaites ou que j’ai modifiées. »

Deux ans après avoir emménagé, il a fait creuser un étang d’une douzaine de mètres (une quarantaine de pieds) de long. « On pourrait jurer qu’il a toujours été là », dit-il fièrement.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Dans son jardin, Jean Bazinet se croit au cœur d’une forêt, en bordure d’un lac.

Il a habillé les alentours au gré de ses trouvailles, en prenant toujours soin de créer une impression de profondeur en mettant certains éléments à l’avant-plan et d’autres à l’arrière-plan.

Saisir l’occasion

Il a profité d’une vente d’épinettes de l’Alberta dans une quincaillerie, à 2 $ le spécimen, il y a environ 25 ans. Il en a acheté 24. Mais la plupart du temps, il a ouvert l’œil et s’est procuré des végétaux ou des pierres au fur et à mesure que son quartier s’est développé.

« L’aménagement s’est fait au gré des occasions, révèle-t-il. Pas très loin, il y avait un très beau boisé, qui a évidemment été rasé. Il y avait dedans toutes sortes de plantes de sous-bois, des fougères, des trilles, des érythrones. Le printemps, quand les scies à chaîne étaient passées et que les bulldozers étaient sur le point d’arriver, j’allais prélever des plantes pour les installer ici. C’étaient des plantes qui de toute façon allaient disparaître. Je laisse la nature aller, mais j’en ai enlevé certaines parce qu’elles étaient trop envahissantes. C’est en évolution constante. »

La condition argileuse du sol l’a amené à créer des sentiers. Il a commencé par utiliser les roches qui se trouvaient sur son terrain, puis il a ouvert ses horizons, allant en puiser dans les alentours au fil des excavations effectuées dans le secteur. Son conjoint, André Chalifour, l’a beaucoup aidé pour effectuer ces travaux, précise-t-il.

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Jean Bazinet (à gauche) et son conjoint, André Chalifour, ont consacré beaucoup d’énergie à leur jardin, en constante évolution.

Il a appris, par ailleurs, à tailler et à couper les cèdres, devenus très imposants. Achetés au tout début, ils délimitent le terrain à intervalles irréguliers, sans être nécessairement collés sur la clôture.

« Il y avait beaucoup d’ombre, indique-t-il. J’ai commencé par faire un test. J’en ai pris quatre ou cinq, je leur ai enlevé environ 25 pi pour les ramener à 6 pi et voir ce que cela allait donner. Quand j’ai vu les résultats, j’ai rabattu une bonne partie des cèdres pour avoir plus de lumière.

  • Jean Bazinet marche dans un des sentiers qu’il a aménagés, bordant l’étang.

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    Jean Bazinet marche dans un des sentiers qu’il a aménagés, bordant l’étang.

  • Un coin dédié aux loisirs, avec une piscine, une terrasse et un endroit pour manger, a aussi été aménagé.

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    Un coin dédié aux loisirs, avec une piscine, une terrasse et un endroit pour manger, a aussi été aménagé.

  • Les arbres ont été plantés de façon à donner un effet de profondeur. Ils délimitent aussi certains secteurs de la cour. Le potager est visible à l’arrière.

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    Les arbres ont été plantés de façon à donner un effet de profondeur. Ils délimitent aussi certains secteurs de la cour. Le potager est visible à l’arrière.

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Dans une autre section, il a aménagé un potager. Il n’aurait pas pu en être autrement puisqu’enfant, il aidait ses parents dans leur potager et il en a toujours possédé un. Un coin consacré aux loisirs, avec une piscine, une terrasse et un endroit pour manger, occupe par ailleurs un autre secteur.

Le terrain n’est pas immense, mais on a l’impression qu’il est très, très grand. Le fait d’avoir un relief rend le paysage intéressant.

Jean Bazinet

Lorsqu’il est près de l’étang, il se sent au bord d’un lac cerné par une petite forêt d’épinettes, à l’arrière. Tout y est, jusqu’à la mousse prélevée à son chalet et les vieilles souches d’arbres, que son conjoint et lui ont ramassées au fond d’un terrain, découvertes alors qu’ils campaient.

« J’en ai placé à différents endroits, révèle-t-il. Elles apportent un côté sauvage. »

Elles renforcent ce qu’il cherche à créer depuis si longtemps : l’impression de se trouver au cœur d’une ancienne forêt, typiquement québécoise.