Le malheur des uns fait le bonheur des autres. La COVID-19 a exacerbé ce dicton, les détaillants de tout ce qui touche de près ou de loin à l’aménagement extérieur se retrouvant résolument du côté des heureux. Contraints de rester chez eux, les Québécois ont choisi de rendre l’expérience agréable, et ils comptent faire durer le plaisir. Pas étonnant d’apprendre que les chauffe-terrasses s’envolent comme des petits pains chauds.

« On a connu les plus fortes hausses de notre histoire, confie Denis Bégin, conseiller à la Cité du Feu, important détaillant de Granby. On a vendu le double de barbecues par rapport à l’an dernier et on enregistre jusqu’à maintenant des hausses de 50 à 75 % pour les chauffe-terrasses. »

  • Chauffe-terrasse de la marque Martin

    PHOTO TIRÉE DU SITE DE LA CITÉ DU FEU

    Chauffe-terrasse de la marque Martin

  • Chauffe-terrasse SKYFire 11 de Napoleon

    PHOTO TIRÉE DU SITE DE LA CITÉ DU FEU

    Chauffe-terrasse SKYFire 11 de Napoleon

  • Chauffe-terrasse SKYFire Bellagio de Napoleon

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    Chauffe-terrasse SKYFire Bellagio de Napoleon

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Est-ce à dire qu’on risque la pénurie ? Tout dépend du type de chauffe-terrasse que l’on recherche. Les modèles les plus abordables au gaz propane sont de plus en plus difficiles à trouver, mais les appareils électriques à infrarouge sont généralement encore offerts dans les boutiques spécialisées.

Il faut évidemment déterminer nos besoins. Les chauffe-terrasses au propane de type parasol ou en forme de pyramide ont l’avantage d’être faciles à installer et ils sont généralement mobiles. Certains vont aussi apprécier le fait de voir la flamme. Évidemment, comme il s’agit d’un appareil à combustion, il est impossible de l’utiliser sous une terrasse couverte.

« On l’installe dans des espaces dégagés, un appareil de 40 000 BTU branché à une bonbonne de 20 litres dégage suffisamment de chaleur dans un rayon de 10 pi pendant une douzaine d’heures, a indiqué M. Bégin. Par contre, s’il vente, c’est beaucoup moins efficace parce que ce type de chauffe-terrasse réchauffe l’air. »

C’est pourquoi certains choisissent de se tourner vers les chauffe-terrasses à infrarouge, qui émettent une chaleur radiante qui va se transférer aux personnes ainsi qu’à certains objets. Il existe des modèles au gaz propane, mais la plupart sont électriques — « on vend 100 chauffe-terrasses électriques pour un seul au gaz, indique Denis Bégin. Un chauffe-terrasse au gaz de 35 000 BTU va coûter 1900 $, c’est trois fois le prix d’un appareil électrique. Les clients qui choisissent ce type de chauffe-terrasse le font parce qu’ils n’ont pas de place sur leur panneau électrique ».

  • Le modèle noir de la série W de 61,25 po

    PHOTO TIRÉE DU SITE WEB D’INFRATECH

    Le modèle noir de la série W de 61,25 po

  • Le modèle noir de la série SL d’Infratech

    PHOTO TIRÉE DU SITE WEB D’INFRATECH

    Le modèle noir de la série SL d’Infratech

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Électrique à infrarouge

Les chauffe-terrasses électriques à infrarouge les plus efficaces doivent en effet être raccordés à une source de courant de 240V, ce qui nécessite l’intervention d’un électricien certifié.

Ces appareils diffusent un arc de rayonnement, qu’ils soient installés au mur, au plafond ou encastrés au plafond. La chaleur ressentie est similaire aux rayons de soleil. Aussi, certaines matières vont contribuer à emmagasiner la chaleur pour ensuite la redistribuer. Les matériaux les plus conducteurs sont l’aluminium, le verre, et ensuite l’ardoise.

Véronique Saindon, coordonnatrice aux projets spéciaux et chauffe-terrasses chez Auvents Polo, à Longueuil.

La conseillère nous a d’ailleurs appris que ce sont ces appareils qu’elle a vendus à des hôpitaux de la région montréalaise pour chauffer leurs aires extérieures de test pour la COVID-19.

Les chauffe-terrasses à infrarouge électriques ont aussi l’avantage d’être plus écologiques et peu coûteux à l’utilisation. « Un appareil de 3000W va coûter environ 39 cents l’heure en électricité, ce qui est bon pour couvrir 8 pi sur 8 pi, soutient Véronique Saindon. On a des modèles plus puissants de 6000W qui couvrent 11 pi sur 11 pi quand ils sont installés à une hauteur favorable. Toutefois, si on les installe à 8 pi de hauteur, ils ne couvriront pas cette superficie. »

Il existe aussi des modèles plus petits, certains pouvant se brancher sur une prise secteur de 110V — on peut même trouver des modèles de table —, mais ils sont beaucoup moins efficaces, selon Mme Saindon. « Quand on est branché sur 110V, on n’a seulement que 1500W de puissance, c’est plus énergivore et ça ne couvre que 25 pi2, affirme-t-elle. Ce n’est pas un compromis qui vaut la peine. »

Enfin, Véronique Saindon suggère de faire le choix de marques reconnues pour éviter les surprises, notamment en choisissant des appareils aux lampes interchangeables.

« La lampe d’un appareil de 3000W de marque Infratech peut durer 5000 heures et son coût de remplacement est de 200 $, souligne-t-elle. On va rapidement rentrer dans notre argent par rapport aux équipements bas de gamme, autant en frais de consommation qu’en durabilité. »

Chez Auvents Polo, on a enregistré cette année une hausse des ventes de chauffe-terrasses d’au moins 20 %. Toutefois, on a senti le vent souffler au printemps, si bien qu’on s’est assuré d’avoir de bons stocks en prévision de l’automne.

« Mais, contrairement aux années dernières, les clients se sont déjà renseignés en ligne, ils n’appellent pas pour discuter, ils sont prêts à acheter, remarque Véronique Saindon. Le délai est court, ils ont même déjà coordonné le tout avec l’électricien. Les gens veulent leurs chauffe-terrasses maintenant. Je reçois de nombreux appels après des soirées fraîches ou après des week-ends frisquets. Heureusement, les chauffe-terrasses peuvent fonctionner même l’hiver tant qu’il n’y a pas de frimas ou de glace sur la lampe. Dans un endroit couvert avec des rideaux, c’est facile de rester confortable jusqu’en novembre. »