Les avantages et vertus du jardinage sont connus depuis longtemps, mais plus que jamais, mettre ses mains à la terre et en récolter les fruits, légumes et autres petits trésors fait du bien.

L’appel de la soupe fumante nous fait graduellement tourner la page sur nos plaisirs d’été et nous invite à nous blottir à l’intérieur pour apprécier les douceurs de l’automne. Un festival de couleurs et plusieurs belles journées ensoleillées nous attendent toutefois au jardin. Avant d’hiberner, profitons-en pour préparer nos végétaux à bien passer l’hiver.

Quand doit-on « fermer » le jardin ?

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À l’automne, et jusqu’à ce que le feuillage ait complètement disparu, on peut retirer les annuelles qui dépérissent dans les endroits les plus visibles du terrain.

D’abord, le ferme-t-on vraiment ? Même dépourvus de leur feuillage, nos végétaux révèlent des charmes dont il serait dommage de se priver. Entendons-nous sur le fait de procéder plutôt à un ménage !

À l’automne, et jusqu’à ce que le feuillage ait complètement disparu, on peut retirer les annuelles qui dépérissent dans les endroits plus visibles du terrain. Le Jardin botanique conseille toutefois de procéder au grand nettoyage au printemps pour des raisons ornementales, bien sûr, mais aussi pratiques. Une fois l’hiver passé, les débris sont minimes : les feuillages minces se sont en partie désagrégés par l’action de l’eau et de la neige, ce qui facilite le nettoyage. En se décomposant, les végétaux contribuent par ailleurs à enrichir le sol.

Doit-on couper les vivaces et arbustes ?

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Le jardin offre un festival de couleurs en automne. Ici, des choux décoratifs sont à leur pleine valeur ornementale.

Un feuillage en bonne santé permet d’accumuler de la neige, ce qui aide à protéger les racines durant l’hiver, répond Marie-France Larochelle, préposée aux renseignements horticoles au Jardin botanique. « C’est surtout une question d’esthétique. Si certaines vivaces sont trop hautes et nuisent à l’apparence du jardin, on peut les couper. » On retire également les branches endommagées ou malades qui risquent de contaminer le jardin l’année suivante. Tant que le feuillage est vert, la plante demeure toutefois active et fait ses provisions pour l’hiver, prévient-elle.

Peut-on encore planter ?

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Le moment est venu de planter les bulbes d’automne qui pourront éclore au printemps.

C’est le moment de planter les bulbes d’automne comme ceux de l’ail, des tulipes, des jonquilles ou des échalotes, et cela, avant les premiers gels. Trop tard, les bulbes n’auront pas le temps de développer leurs racines et mettront plus de temps à poindre au printemps. Le temps est aussi propice à planter des arbres, arbustes ou vivaces qui sont souvent vendus au rabais à cette période de l’année.

Doit-on ramasser toutes les feuilles mortes ?

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Balayer les feuilles mortes dans les plates-bandes ou les déchiqueter et en faire du compost : deux solutions faciles et bénéfiques pour le jardin.

« L’arbre tire des minéraux du sol durant tout l’été. L’automne, lorsqu’il laisse tomber ses feuilles, il redistribue ces éléments au sol, ce qui contribue à nourrir la plante à nouveau », explique Marie-France Larochelle. Les petites feuilles comme celles du févier peuvent rester sur la pelouse si elles forment une couche qui permet encore à la lumière de passer, mais il est préférable de ramasser les plus grandes, comme celles de l’érable ou du chêne, pour éviter qu’elles n’étouffent le gazon et empêchent l’eau de pénétrer vers le sol. Plus facile encore, on y passe la tondeuse lorsque les feuilles sont sèches ou on les balaie dans les plates-bandes, où elles serviront de paillis et agiront comme compost.

Est-il nécessaire d’épandre du compost ?

Fertiliser les sols argileux (comme c’est généralement le cas à Montréal) est une bonne chose à l’automne, indique la conseillère du Jardin botanique, mais le compost sera lessivé par la neige et l’eau dans le cas des sols sablonneux. Attention de ne l’appliquer qu’autour des végétaux qui en ont besoin. « Seules les plantes qui poussent dans un sol riche ont besoin d’être fertilisées. D’autres évoluent mieux dans un sol pauvre. On ne les aide pas si on leur en donne. On procède lorsque les feuilles sont tombées, pas trop tôt pour ne pas stimuler la croissance de pousses tendres qui n’auront pas le temps de s’endurcir avant l’hiver. »

Nos végétaux ont-ils besoin d’une protection hivernale ?

« Quand des végétaux ont besoin d’être recouverts pour passer l’hiver, c’est qu’ils ne sont probablement pas au bon endroit, souligne Marie-France Larochelle. Si certains spécimens sont plus fragiles et qu’on ne souhaite prendre aucun risque, on peut toujours le faire, mais la toile ne doit pas toucher aux aiguilles dans le cas des conifères. » Plutôt que d’utiliser une toile, on peut aussi attacher l’arbre ou l’arbuste à un tuteur ou passer une corde autour des branches pour les rassembler et éviter qu’elles ne ploient sous le poids de la neige ou du verglas.

Quand doit-on cesser d’arroser ?

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Les conifères doivent être abondamment arrosés avant le gel.

Les conifères et les arbustes à feuillage permanent bénéficient d’un sol humide avant l’hiver. Comme ils conservent leurs épines, le processus de photosynthèse s’amorce dès que la température commence à monter en mars ou en avril. Sans réserves d’eau, leur feuillage risque de brunir très tôt au printemps. Arrosons-les généreusement avant les premiers gels.