Les avantages et vertus du jardinage sont connus depuis longtemps, mais plus que jamais, mettre ses mains à la terre et en récolter les fruits, légumes et autres petits trésors fait du bien.

Le jardinage a connu un essor sans précédent au Québec en raison de la COVID-19. Les jardineries ont accueilli un nombre considérable de néophytes dont l’apprentissage s’est parfois avéré difficile, canicules obligent. Voici quelques conseils pour profiter d’une fin de saison qui donnera le goût de recommencer le printemps prochain.

Des racines à avoir à l’œil

PHOTO PIERRE GINGRAS, COLLABORATION SPÉCIALE

Des plants de rudbeckies achetés au début du mois d’août : les racines et le terreau forment une masse compacte. À droite, le chignon racinaire découpé avant la transplantation.

En fin d’été, des jardiniers désireux de profiter des rabais sont à la recherche de plantes pour combler des espaces vides, créer un nouvel aménagement ou remplacer des végétaux disparus. Des achats attrayants qui exigent toutefois une attention spéciale. C’est le cas des vivaces, arbustes et surtout des arbres.

Comme ce fut notre cas avec le virus, si l’on peut faire image, les racines ont été confinées dans leur pot de plastique durant des mois, souvent trop longtemps. Résultat : si vous ne prenez pas les précautions nécessaires, vos plantes risquent de dégénérer rapidement après la transplantation et parfois même de mourir, le temps de le dire, surtout s’il y a une vague de chaleur.

Fertilisées et arrosées régulièrement depuis le début de leur croissance, les racines finissent éventuellement par occuper tout l’espace disponible dans leur contenant. Racines et terreau de tourbe forment alors une masse tellement compacte que l’eau ne circule presque plus. C’est le chignon racinaire.

En jardinerie, pas de problème, car l’arrosage est soutenu. Mais dans le jardin, c’est un drame qui s’annonce. Même avec un apport d’eau en apparence suffisant, la plante va souvent faner lors des journées chaudes et même rendre l’âme. Que faire ?

D’abord, si vous constatez à l’achat que les racines sortent des trous à la base du pot, pas de doute, racines et terreau sont devenus indissociables. Il faut alors couper la masse de racines partiellement, disons en quatre, tout simplement pour permettre à l’eau de bien pénétrer le substrat. Ces racines coupées vont se régénérer rapidement et prendre de l’ampleur. Si votre nouvelle plante est déjà en terre, n’hésitez pas : déterrez, pratiquez la même opération et transplantez à nouveau après un bon bain.

Le douloureux cas des arbres

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Il faut toujours prendre garde aux racines d’un arbre en pot. Si elles poussent en spirale, il faudra pratiquer des incisions sur la motte pour assurer une bonne reprise lors de la transplantation. Sans quoi, sa croissance pourrait être considérablement ralentie.

Le chignon racinaire est moins préoccupant chez les plantes annuelles, notamment les potagères, car elles sont déjà en fin de cycle. Le cas des arbustes et des arbres est plus sérieux. Chez les arbustes, il suffit de démêler un peu les racines ou encore de pratiquer trois ou quatre incisions pour permettre la formation de nouvelles racines. Pour les arbres en pot, la spiralisation des racines mérite plus d’attention, notamment en raison de leur coût plus élevé et de leur grande longévité. Vous devez pratiquer quelques incisions sous et sur le côté de la motte avant la transplantation. Sinon, les racines continueront leur développement en spirale, réduisant la perméabilité du terreau, la prolifération des racines et l’absorption des sels minéraux. La croissance plus lente produira souvent un arbre chétif qui risque de mourir prématurément. Rien de réjouissant.

Des tomates qui fendillent

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Faute d’un arrosage régulier, les tomates cerises sont souvent sujettes au fendillement durant leur longue période de récolte.

L’arrosage est l’une des exigences de base du jardinage. Très fréquent en fin de saison, le fendillement des tomates, notamment chez les petites variétés à croissance continue, est attribuable justement à un apport d’eau irrégulier. Un sol sec réduit l’élasticité de la paroi du fruit qui fendra à la suite d’un coup d’eau.

En fin d’été, un arrosage régulier une à deux fois par semaine, en profondeur, toujours en matinée, s’impose en l’absence d’une bonne pluie. Il assurera un équilibre hydrique au végétal, évitant ainsi plusieurs maladies. Chez les vivaces, vous profiterez d’une floraison maximale tout en assurant une bonne reprise au printemps. Le hic, c’est que la fin de l’été correspond normalement avec le début des séries télévisées, la rentrée des classes, les soirées plus courtes et plus fraîches.

Cela se traduit inévitablement par un relâchement au jardin, vous diront les pépiniéristes. Alors, allez, à vos boyaux !