Dimanche dernier, lors d'un reportage au bulletin de nouvelles RDI, j'ai vraiment pris conscience de l'impact considérable et destructeur du nerprun cathartique.

À vrai dire, sans connaître la personnalité véritable de la plante, je lui avais déjà déclaré la guerre il y a trois semaines. Constatant son omniprésence dans le parc qui jouxte ma propriété, j'avais décidé de l'éliminer parce qu'elle faisait trop d'ombre à ma rangée de thuyas qui en souffrait.

Introduit vers les années 1800 en Amérique du Nord comme arbuste décoratif, le nerprun cathartique est extrêmement agressif. Originaire d'Europe, il pousse rapidement, son feuillage est très abondant et peut atteindre 10m. Comme il pousse en grand nombre et rapidement, son ombre empêche les autres jeunes arbres de s'épanouir.

La plante est dioïque et les plants femelles produisent des petits fruits bleu foncé, presque noirs, qui sont transportés partout par les oiseaux. Les graines ont un taux élevé de germination et une longévité d'environ trois ans. Dans les grands parcs- nature de Montréal, le nerprun est devenu une calamité. Une corvée organisée cet été dans trois d'entre eux a permis de couper plus de 500 000 nouvelles tiges et rejets de nerprun.

Rhamnus cartharticus, de son appellation scientifique, fait allusion à ses tiges épineuses et au pouvoir très purgatif de ses fruits. Le terme nerprun serait une contraction du mot noir et prunier, nous dit par ailleurs Marie-Victorin. À votre prochaine rencontre avec l'envahisseur, n'hésitez pas. Sortez le sécateur.