Ils fréquentent nos jardins et nos boisés et certains proprios aimeraient bien qu'ils élisent domicile sur leur terrain pour pouvoir mieux les observer. On pense alors à installer une cabane, pour que ces visiteurs en fassent leur demeure. Mais qui a décidé que les oiseaux préféraient les habitations carrées?

Francine Tassé et Raymond Boyer se sont amusés à réinventer la maisonnette pour les oiseaux, tout en rondeurs, il y a environ cinq ans, en s'inspirant des arbres que les oiseaux occupent déjà.

C'est plus précisément en manipulant les bûches dont elle se sert pour chauffer leur propre maison, à Durham Sud, petite municipalité du Centre-du-Québec, que le déclic s'est produit pour Mme Tassé.

Le couple a entrepris de vider des segments de tronc destinés à être brûlés, pour créer ses petites habitations pour hirondelles, merles bleus, mésanges, sittelles et autre pics mineurs. Selon leurs propres observations, toutes ces espèces ont fréquenté leurs cabanes jusqu'à présent.

«Les hirondelles font leurs nids dans un arbre qui a déjà un trou dedans», explique Mme Tassé. «Les mésanges, sittelles et pics mineurs aiment se loger plus bas qu'une hirondelle. Il faut donc des nids plus profonds», continue-t-elle en ajoutant que M. Boyer et elle se sont documentés sur les oiseaux auprès du travail de nombreux ornithologues. Leurs nichoirs ont d'ailleurs été réalisés selon les dimensions proposées par ces spécialistes.

Les détails de finition s'adressent davantage aux observateurs. Fignolées avec soin, les miniconstructions arborent des «lucarnes» pour les «fenêtres» et une petite «porte» avec pentures, seuil et poignée. Le grain du bois et l'écorce mise en valeur confirment l'esprit rustique de leurs créations.

Chaque maison est différente, adoptant la personnalité de la bûche de bois franc choisie, souvent du pommier, du cerisier, de l'érable ou de la plaine. «Les bûches pas belles, toutes croches, ce sont les meilleurs choix!» assurent les artisans. Les toits des pavillons sont plutôt en pruche, une essence imputrescible.

Le procédé de fabrication des coquettes maisonnettes a été développé par essai-erreur.

M. Boyer, outilleur de métier, a développé lui-même les instruments pour creuser les bûches. Outre la porte, des ouvertures sont pratiquées - les petites fenêtres - pour créer de l'aération. Une trappe, sous la cabane, peut être dévissée pour qu'on puisse en nettoyer l'intérieur. Les modèles sont offerts à partir de 100 $.

Le couple dispose lui-même de quelques cabanes sur son terrain. «Mais il y en a beaucoup qui les gardent à l'intérieur, comme objet décoratif», soutient madame.

Mme Tassé et M. Boyer participaient pour la première fois au Salon des artisans en décembre dernier à Québec. Le couple d'artisans doit être présent au Salon de mai, aux Promenades Beauport, du 28 avril au 1er mai.

Info : maisonsdoiseaux@hotmail.com