Cet organe exclusif aux oiseaux, du moins à la plupart d'entre eux (l'urubu, par exemple, en est dépourvu), est cartilagineux et doté de membranes élastiques. Des muscles varient la tension et la position des tissus lorsque l'air est expulsé des poumons. L'oiseau peut émettre des sons le bec complètement fermé. C'est un ventriloque.

Cet organe exclusif aux oiseaux, du moins à la plupart d'entre eux (l'urubu, par exemple, en est dépourvu), est cartilagineux et doté de membranes élastiques. Des muscles varient la tension et la position des tissus lorsque l'air est expulsé des poumons. L'oiseau peut émettre des sons le bec complètement fermé. C'est un ventriloque.

Fait étonnant, la syrinx est composée de deux parties indépendantes l'une de l'autre, si bien qu'elle peut produire simultanément deux chants distincts, habituellement très semblables. Toutefois, chez le moqueur chat, l'organe est particulièrement efficace. L'oiseau peut faire fonctionner une partie à la fois, la gauche ou la droite, ou encore les deux en même temps et, dans ce cas, produire deux chants qui sont effectivement distincts. Mais je dois admettre que je n'ai jamais pu vraiment distinguer le phénomène, même si un couple niche tout près de la maison depuis des années. Comme son nom l'indique, le cri du moqueur chat est typique. Il s'agit d'une sorte de miaulement très semblable à celui du félin. Et comme ses petits cousins, il est bon imitateur. Il peut reproduire la voix d'une quarantaine d'espèces d'oiseaux et émettre une centaine de cris différents, souvent la nuit.

Mais pourquoi parler du moqueur chat en ce début du mois de mars?

Parce que ce sympathique passereau à la robe gris foncé a été signalé en février dernier à Boucherville, à deux pas du restaurant La Saulaie. Voilà une présence pour le moins inusitée en hiver. Le moqueur chat hiverne habituellement dans les Antilles ou le long du golfe du Mexique, de la Floride jusqu'au sud de l'Amérique centrale. Une autre manifestation du changement climatique? Difficile à dire. Il n'en reste pas moins que, au cours des récentes années, on a même noté sa présence à la Baie-James durant l'été. Pourtant, il s'agit d'une espèce répandue seulement au sud du Canada de même que dans le centre et l'est des États-Unis, très rarement sur le versant du Pacifique.

La livrée grise du moqueur chat se pare d'une calotte noire, et le dessous de sa queue est couvert d'une discrète touffe de plumes marron. Long d'une trentaine de centimètres, l'oiseau affectionne les buissons denses au bord des marais, des cours d'eau et des routes (plusieurs se font happer par des autos). Il se nourrit presque exclusivement d'insectes et de petits fruits. Mais l'hiver, dans les aires d'hivernage, il se présente volontiers aux mangeoires si on lui offre fromage, pain, pommes de terre cuites, beurre d'arachide ou craquelins. Les serpents, les rapaces et plus particulièrement le geai bleu, la corneille, le quiscale bronzé et bien sûr le chat domestique figurent parmi ses principaux prédateurs. Par contre, il est l'une des rares espèces à pouvoir reconnaître l'oeuf du vacher à tête brune lorsqu'il est déposé dans son nid, si bien qu'il s'en débarrasse aussitôt.

Migrateurs nocturnes, une foule de moqueurs chats en fonçant dans de grands édifices ou des antennes de télévision. Mais l'oiseau, qui élève chaque été une ou deux nichées d'environ quatre petits chacune, profite de la création de nouveaux habitats grâce aux champs en régénération, aménagements paysagers, ou encore zones tampons entre les milieux forestiers ou agricoles et les routes.

Dans le Sud, toutefois, la transformation des zones côtières à des fins touristiques représente autant de pertes d'habitat d'hiver.