J'en ai dénoncé dans le passé et je pense que je ne les dénoncerai jamais assez.

J'en ai dénoncé dans le passé et je pense que je ne les dénoncerai jamais assez.

Je vous transmets intégralement ce petit mot d'Yvon Robitaille, un monsieur qui aime la nature et qui la respecte. Voici donc ce qu'il me raconte:

«Relativement à votre chronique Sur la route des harfangs, dimanche 15 janvier 2006, j'ai une petite anecdote à ce propos.

À l'occasion, le dimanche matin, je fais une petite tournée dominicale en automobile dans les rangs avoisinants Saint-Michel afin d'y admirer les trésors que la nature recèle (faune et flore).

Alors, il y a une couple de semaines, j'étais sur le chemin d'Azur, stationné sur l'accotement de celui-ci, et je regardais un harfang qui mangeait bien calmement sa proie dans le champ à environ 75 pieds du chemin.

Tout à coup, venant en sens inverse, arrive une automobile et le conducteur stationne celle-ci juste en face du harfang.

Un homme et une femme débarquent de l'automobile, la femme installe une caméra à trépied sur l'accotement, entre le véhicule et le fossé, et prend son focus sur le harfang.

Belle photo en perspective, me dis-je!

Surprise, tout à coup, l'homme entre dans le champ et part à la course en direction du harfang, qui s'enfuit en laissant son dîner sur place.

Après avoir couru environ 25 pieds dans le champ, l'homme revient à l'automobile et demande à la femme si elle a eu le temps de prendre le harfang en photo lorsque celui-ci prenait son envol. Pas tout à fait, de répondre celle-ci.

À mon tour, je demande à l'homme pourquoi il dérange le harfang en courant vers celui-ci.

Et de répondre ce dernier: «C'est parce que ça fait une plus belle photo, un harfang en vol»!

Et tout à coup, la mémoire des visages me revient, c'est le couple qui courait dans le sanctuaire de Saint-Vallier, l'automne dernier, à la poursuite des oies pour prendre une photo de celles-ci en vol. J'étais sur un des belvédères, près du rivage, à ce moment-là. Le monde est petit. En voilà deux qui sont tombés en bas de l'échelle de l'évolution !

Je trouve le comportement de ces gens absolument épouvantable. S'ils ont fait ça pour les oies et pour le harfang, ils recommenceront certainement.

Si jamais vous êtes témoins de telles scènes, n'hésitez pas à apostropher ces gens et rappelez-les à l'ordre. En même temps, faites-leur savoir qu'il existe un Code d'éthique pour les ornithologues. Il a été rédigé par l'Association québécoise des groupes d'ornithologues (AQGO) et le voici au complet.

Code d'éthique

Le présent code d'éthique a été adopté par l'AQGO afin d'amener ses membres à se conformer à certaines règles qui visent la promotion de ses objectifs de protection des oiseaux et de préservation de leurs habitats.

Que vous soyez membre d'un club d'observateurs d'oiseaux ou non, ce code d'éthique peut vous servir de règles de base lors de vos sorties d'observations.

Le comportement des ornithologues doit être orienté de façon à ne pas perturber les oiseaux. En accord avec cet énoncé, il est recommandé:

- d'éviter d'effrayer inutilement les oiseaux;

- d'éviter de s'approcher des nids ou des colonies de façon à ne pas les perturber, les stresser ou les exposer au danger inutilement;

- de ne pas manipuler les oeufs ni les jeunes;

- de photographier en ne dérangeant pas les oiseaux (éviter de briser le camouflage des nids et éviter d'entrer dans une colonie);

- d'éviter d'utiliser de façon abusive les enregistrements sonores ou les imitations pour attirer les oiseaux plus discrets et de ne pas les utiliser dans les sites achalandés.

Le comportement des ornithologues amateurs doit être orienté de façon à protéger et respecter les habitats des oiseaux. En accord avec cet énoncé, il est recommandé:

- lors des déplacements, de rester dans les sentiers, d'éviter de piétiner la végétation, de ne pas endommager le sol, de ne pas cueillir des plantes;

- de ne laisser aucun déchet sur le site (ce qui s'apporte se rapporte); une attention particulière sera apportée aux papiers mouchoirs et aux déchets dits biodégradables: ils sont pour le moins une pollution visuelle; on peut faire preuve d'un plus grand civisme encore en ramassant les déchets trouvés;

- d'apporter une attention particulière aux habitats fragiles;

- de stationner les autos dans les endroits prévus à cette fin.

Le comportement des ornithologues doit être orienté de façon à respecter la propriété d'autrui. En accord avec cet énoncé, il est recommandé:

- de demander la permission (à des heures raisonnables) avant d'entrer sur une propriété privée (respecter les affiches «Défense de passer») et, dans la mesure du possible, de communiquer au propriétaire les observations faites chez lui;

- de laisser libres les entrées privées;

- de veiller à refermer les barrières et ne pas endommager les clôtures;

- de ne pas déranger les animaux en pâturage;

- de respecter les règlements existants dans les endroits publics.

Le comportement des ornithologues doit être orienté de façon à respecter les autres observateurs et observatrices. En accord avec cet énoncé, il est recommandé, en tant qu'individu:

- d'éviter de fermer bruyamment les portières d'auto;

- de baisser le ton et de restreindre les conversations à l'essentiel;

- de permettre aux autres d'observer l'oiseau qui retient votre attention;

- de laisser votre animal favori à la maison.

En tant que responsable d'un groupe:

- d'informer votre groupe des règlements en vigueur dans les sites visités, en particulier dans les parcs et réserves publics;

- d'enseigner aux autres ornithologues les règles du présent code d'éthique et de se conduire en tout temps conformément aux énoncés qui précèdent.

À cela, il n'y a rien à ajouter!