1 - Je n'appliquerai plus de pesticides nuisibles à l'environnement.

1 - Je n'appliquerai plus de pesticides nuisibles à l'environnement.

Pourquoi les utiliser, quand il existe de nos jours tant de solutions de rechange? Nombre de produits biologiques contrôlent les insectes, les maladies et les mauvaises herbes. Mais il faut apprendre aussi à accepter la présence de quelques dommages aux végétaux et de rarissimes mauvaises herbes. N'utilisez les produits biologiques qu'en cas de problème très sérieux, car même ces derniers perturbent l'environnement. Le savon insecticide, par exemple, bien que considéré biologique, ne fait pas la distinction entre les bons insectes et les mauvais. Si on laisse Dame Nature s'occuper des petits cas, elle intervient presque toujours pour éliminer les ennemis. Par exemple, quand il y a un début d'infestation de pucerons, il apparaît assez rapidement des prédateurs comme le chrysope ou la coccinelle et le problème disparaît de lui-même.

2 - Je cultiverai plus de plantes dans mon environnement intérieur.

De nos jours, l'air le plus pollué ne se trouve pas dans nos centres-villes, mais à l'intérieur de nos demeures. Peintures, solvants, plastiques, tapis, aérosols sont quelques-uns des polluants de tous les jours qui nuisent à notre santé et aucun filtre inventé par l'être humain n'a encore réussi à purifier l'air convenablement. Pourtant, la solution est simple: les plantes, en respirant, filtrent très efficacement l'air. On estime qu'il faut environ six à sept plantes vertes ou fleuries par pièce de taille moyenne pour accomplir le travail, soit moins qu'il n'en faut juste pour garnir un rebord de fenêtre. Et non seulement elles purifient l'air, mais elles remontent le moral.

3 - J'apprendrai à utiliser des paillis plutôt que de sarcler.

Sarcler est nuisible à l'environnement: cela détruit la texture du sol, élimine la flore microbienne bénéfique aux plantes, brise le système racinaire des plantes désirables... et demande beaucoup de temps. Chaque fois qu'on sarcle, on fait remonter en surface des graines d'autres mauvaises herbes qui se mettent alors à germer... et dès qu'il pleut, le sol devient croûté de nouveau. Quel cercle vicieux! Sous un paillis de 7 à 10 cm, par contre, aucune mauvaise herbe ne peut germer... et le sol, protégé désormais de la pluie, reste meuble, ne formant jamais cette croûte qui empêche l'air de circuler jusqu'aux racines. De plus, le paillis, en se décomposant, nourrit le sol en matière organique et en minéraux. Reste à rajouter du paillis frais quand l'ancien commence à s'amincir.

4 - Je respecterai davantage les limites de mon climat.

Une bonne partie des efforts investis dans le jardinage viennent du fait que les jardiniers semblent oublier qu'ils vivent dans une région froide et plantent des végétaux de régions plus chaudes. Pour protéger ces plantes frileuses du froid, il faut faire des pieds et des mains à l'automne: buttage, cages, géotextile, etc. Pire, les plantes souffrent malgré tout. Or, rien de cela n'est nécessaire si on plante des végétaux adaptés à notre zone ou à toute zone inférieure. Et le choix de plantes rustiques est si vaste !

5 - Je m'informerai avant l'achat des résistances aux insectes et aux maladies des végétaux.

On éviterait la plupart des applications de pesticides si, au départ, on avait choisi des végétaux qui sont naturellement résistants aux insectes et aux maladies. Pourquoi planter une haie de chèvrefeuilles de Tatarie (lonicera tatarica) quand on sait qu'elle est sujette au dévastateur balai de sorcière et qu'il existe de nombreux autres chèvrefeuilles qui n'en font pas? Tout comme il y a des pommetiers sans tavelure, des carottes qui ne sont pas dérangées par la mouche de la carotte et même des hostas qui ne sont nullement touchés par les limaces. Il y a des végétaux qui ne devraient même plus être vendus en pépinière (le pommier «Macintosh», par exemple) tellement ils sont sujets aux maladies. Puisque les pépinières refusent de prendre ce qui devrait être leurs responsabilités, malheureusement il relève du consommateur de bien s'informer avant l'achat.

6 - J'apprendrai à fertiliser ma pelouse dans le respect de l'environnement.

La pelouse est la cause principale de la pollution des eaux dans les zones urbaines et périurbaines. Pas seulement à cause des quantités faramineuses de pesticides qu'on y verse, mais aussi parce qu'on la fertilise de façon excessive. Tenez-vous-le pour dit: une seule application annuelle d'engrais biologique à dégagement lent, au printemps ou à l'automne, est amplement suffisante pour avoir un beau gazon, surtout si vous prenez l'habitude, très écologique, de laisser les rognures de gazon sur place. Les gens qui suggèrent trois ou quatre applications d'engrais n'essaient que de faire des profits sur votre dos.

7 - Je commencerai à fabriquer mon propre compost.

N'attendons plus que nos villes décident enfin qu'il est à la fois plus économique et plus écologique de faire du compostage municipal plutôt que de brûler ou d'enfouir les déchets décomposables. Il est presque criminel de jeter aux ordures des produits que l'on aurait pu retourner à la terre et comme vous produisez des déchets, ça devrait être à vous de vous en occuper. Et faire du compost est si facile ! Il s'agit de lancer les déchets de table et de terrain dans un tas et de le retourner de temps en temps.

8 - Je n'arroserai plus qu'en cas de nécessité absolue.

Que d'eau traitée est gaspillée sur les jardins... et presque toujours pour rien. La plupart des végétaux sont parfaitement capables de subir un peu de sécheresse de temps en temps (sinon, plantez des végétaux qui le peuvent). Une pelouse établie qui ne reçoit pas de pluie pendant un mois ou plus ne meurt pas, elle ne fait qu'entrer en dormance estivale et reverdira au retour de la pluie. En cas de sécheresse, donnez la priorité aux végétaux les plus fragiles (notamment les plantes cultivées en contenant, les légumes ainsi que toute plante fraîchement plantée). La plupart des autres peuvent facilement s'en passer. Et svp, pas d'arrosage en plein soleil, ce qui ne fait que perdre une partie de votre eau par l'évaporation !

9 - J'aménagerai un coin pour la faune sauvage.

Tout le monde veut voir des oiseaux et des papillons chez eux... mais ce n'est pas tous les gens qui se rendent compte que ces animaux, comme d'autres moins jolis mais tout aussi utiles, comme les crapauds, les abeilles et les chauves-souris, ne peuvent survivre si on n'entoure nos terrains que de pelouses. Plus il y a de la variété dans la vie végétale, plus il y aura de la variété dans la vie animale. Installez donc des plates-bandes et plantez des arbres, des conifères et des arbustes. Créez un petit coin d'eau, quand bien même ce ne serait qu'un bain d'oiseau. Et pourquoi ne pas désigner un coin moins visible «zone sauvage», où vous laisserez une place pour les fleurs sauvages indigènes... et même les «mauvaises herbes»? Plusieurs des papillons les plus désirables ne vivent que sur des «mauvaises herbes», après tout.

10 - J'apprendrai à faire davantage confiance à Dame Nature.

Curieusement, c'est lorsqu'on intervient le moins possible sur son terrain qu'on a souvent les meilleurs résultats. C'est triste mais vrai: vos plantes n'ont pas besoin de vous pour survivre. Alors, reposez-vous davantage en 2005 et laissez Dame Nature prendre soin de votre terrain. Vous serez surpris de voir à quel point la méthode «paresseuse» est souvent non seulement la plus écologique, mais aussi la meilleure.