Pourquoi pas des figues! Et voilà que le couple décide de se lancer dans la production de figuiers en serre. «Toutes les figues vendues au Québec sont importées, le fruit commande un bon prix, l'arbre pousse assez facilement et n'exige pas trop de soins et pas trop de connaissances agronomiques. Et à maturité, la production d'un figuier est considérable. Autant de facteurs qui nous ont incités à nous lancer dans cette aventure», raconte la productrice.

Pourquoi pas des figues! Et voilà que le couple décide de se lancer dans la production de figuiers en serre. «Toutes les figues vendues au Québec sont importées, le fruit commande un bon prix, l'arbre pousse assez facilement et n'exige pas trop de soins et pas trop de connaissances agronomiques. Et à maturité, la production d'un figuier est considérable. Autant de facteurs qui nous ont incités à nous lancer dans cette aventure», raconte la productrice.

Lina de Rossi est particulièrement fière de sa récolte de figues. «Et ce n'est qu'un début», dit-elle.

Et le chauffage? Lina De Rossi admet que la facture de mazout a monté en flèche ces derniers mois, mais elle estime néanmoins que la production de ses 65 figuiers devrait être rentable d'ici peu. À leur maturité, vers l'âge de 8 ans, chaque arbre peut produire autour de 1000 fruits par année. Il faut dire qu'à l'automne, à cause du changement de photopériode, les figuiers perdent leurs feuilles et tombent en dormance. Aussi n'est-il pas nécessaire de leur assurer une température très chaude durant l'hiver.

En fait, quand Lina de Rossi parlait de projet original, il aurait fallu utiliser le pluriel. Le jardin d'Olympe, du nom de la petite entreprise agricole, est aussi une boulangerie artisanale bio. Les serres produisent également de la vigne... en serre qui donne deux récoltes par année. On y fait pousser aussi des pleurotes... roses.

Quant aux figues, elles sont vendues à la ferme ou mises dans les paniers de légumes bios vendus durant tout l'été à des particuliers. Poussant en pleine terre, les figuiers sont de plusieurs variétés et doivent être maintenus à une hauteur de deux mètres pour faciliter la récolte, ce qui exige une taille régulière en raison de leur croissance effrénée. Le coloris des fruits varie selon le cultivar, mais les hybrides choisis ici donnent deux récoltes par années. La première a lieu vers la fin juillet et la seconde, beaucoup plus importante, vers la fin août et se poursuit jusqu'à la mi-novembre. À la fin de l'automne, les fruits immatures restent sur l'arbre et continuent leur maturation au printemps.

Si l'expérience des figuiers de Saint-Stanislas est probablement unique dans l'univers de la serriculture québécoise, Mme de Rosi cultive aussi d'autres plantes exotiques: néfliers, abricotiers, kiwis, amandiers, pamplemoussiers, citronniers et orangers qui devraient donner des fruits d'une année à l'autre. Mais un oranger nain produit actuellement quatre kilos d'oranges par année. Espérons que la facture de mazout ne montera pas davantage.

Des figues à la maison

Originaire de l'Asie de l'Ouest mais introduit en Chine très tardivement, le figuier commun a migré vers le bassin de la Méditerranée, il y a fort longtemps déjà. On a retrouvé sa trace sur des sites archéologiques datant de 5000 ans avant Jésus-Christ.

Ficus carica, de son nom scientifique, est un arbre qui peut atteindre une quinzaine de mètres de hauteur, au tronc lisse et aux feuilles souvent lobées. La sève est irritante; il faut même se méfier du latex qui peut être produit par le pédoncule du fruit, substance qui peut causer des irritations si on porte ses mains à ses yeux. Les plants de figuiers communs sont femelles et n'ont pas besoin de pollinisation.

Plusieurs espèces voisines font appel à des insectes pour la fécondation, notamment une guêpe minuscule qui s'introduit à l'intérieur même du fruit pour y déposer le pollen sur des fleurs minuscules. Le fruit du figuier, qui répond au nom de sycône, est d'ailleurs unique dans le monde végétal, car il entoure littéralement ses propres fleurs. On compte quelques centaines de cultivars de figuiers communs et bon nombre produisent deux récoltes par année.

Le figuier se cultive facilement à l'intérieur, mais ses feuilles vont tomber à la fin de l'automne à cause du manque de luminosité, peu importe la température ambiante. Il exige toutefois une période de dormance hivernale pour produire normalement et une taille régulière. À l'extérieur, l'arbre peut parfois résister aux froidures québécoises, même plusieurs années dans certains cas, mais les branches non protégées par la neige vont geler. Au printemps, les nouvelles tiges pourront porter des fruits qui n'atteindront habituellement pas la maturité voulue pour être consommés à l'état frais, mais qui peuvent être transformés en confiture.

La grande famille des ficus compte de 250 à 800 espèces, selon les auteurs, et une foule d'entre elles est très utilisée comme plante d'intérieur. C'est le cas du célèbre Ficus benjamina, le figuier pleureur en français, l'arbre des centres commerciaux, ou encore de Ficus lyra, le figuier lyre avec ses grandes feuilles, du figuier rampant (Ficus radicans) ou encore du fameux caoutchouc (Ficas elastica) dont le latex a déjà utilisé pour faire du caoutchouc, une espèce qui n'a cependant rien à voir avec le précieux hévéa.