Pourtant le jardin d'automne, disons du début d'octobre à la mi-novembre, peut s'avérer encore invitant, beaucoup plus vert et coloré qu'on n'a tendance à le croire. De nombreuses plantes ont attendu ce moment avant de donner leur spectacle alors que d'autres, infatigables, tiennent le coup jusqu'aux froidures où elles devront se résigner à baisser le rideau.

Pourtant le jardin d'automne, disons du début d'octobre à la mi-novembre, peut s'avérer encore invitant, beaucoup plus vert et coloré qu'on n'a tendance à le croire. De nombreuses plantes ont attendu ce moment avant de donner leur spectacle alors que d'autres, infatigables, tiennent le coup jusqu'aux froidures où elles devront se résigner à baisser le rideau.

Miscanthus sacchariflorus

Pas besoin de posséder un grand terrain pour profiter pleinement de l'automne au jardin. Il suffit d'y penser quand vient le beau temps à la mi-mai, en faisant la tournée des jardineries et pépinières. Autre paradoxe du jardinage: c'est au printemps qu'on prépare son automne. Finie la grisaille.

Allez! Suivez-moi pour ce tour du jardin réalisé il y a une dizaine de jours à peine. Malgré trois nuits de gel en octobre, qui ont éliminé plusieurs plantes, la visite vous étonnera.

Fruits du fusain européen

Ah je le savais! Vous avez raison. Impossible de résister aux mélèzes européens, surtout ces variétés tordues comme «Hortsmann's Recurva». On dirait qu'ils sont en flammes. Un jaune vif qui s'estompera vers le 15 novembre pour laisser des branches contorsionnées à rendre jaloux les artistes du Cirque du Soleil.

Un peu plus loin, c'est un feu d'artifice, rose vif cette fois. Comme moi, vous êtes à court de qualificatifs. Il s'agit de l'épine-vinette «Rose Glow», dans toute sa splendeur automnale. Les petites feuilles passent du pourpre, au cours de l'été, au rose vif à l'automne, puis à l'orange juste avant de tomber. Au printemps, si vous taillez légèrement, vous allez favoriser une repousse de feuilles pourpres dotées de plusieurs traits rose pâle. Ce bosquet de cinq plants d'environ 1,30 m date de trois ou quatre ans et il a résisté sans peine à -25 degrés C. Ici, vous remarquerez un autre berberis, le «Golden Carousel», toujours en beauté. Il atteint à peine 60 cm de hauteur, pousse lentement et ses feuilles sont un peu plus grandes que celles des autres variétés de petite taille. Son feuillage d'été est jaune, mais il devient orange en octobre.

Euphorbia myrsinites

Allons voir maintenant la platebande «sèche», celle des plantes résistantes à la sécheresse. Les pluies d'octobre l'ont passablement humidifiée. Mais les cactus vivaces (Opuntia humifisa) ne sont pas encore ratatinés, les yuccas et les symétriques feuilles d'Euphorbia myrsinites sont en pleine forme; les sédums rampants, comme ce Sedum rupestre «Angelina» jaunâtre, forment encore de jolis tapis colorés. Tiens! même cette touffe d'oreilles de mouton à la laine argentée (Stachy lanata) n'a pas bronché avec le gel.

«Sarracenia leucophylla»

Et vous voulez sans doute connaître le nom de cet arbuste? C'est un fusain européen. Il vient tout juste de perdre ses feuilles pourpres qui avaient commencé à rougir au début septembre. Admirez ces grappes de fruits rouge vin. Elles vont persister aux branches encore quelques semaines. Juste en face, des fougères encore pimpantes, comme ces capillaires. Remarquez aussi les grandes feuilles persistantes de bergénies d'un vert encore très foncé, sans trace d'engelure. Ici, c'est la délicate «Pink Dragonfly», une bergenia qui porte bien son nom (libellule rose). Je vous ai parlé à quelques reprises de sa floraison prolongée. Plusieurs de ses feuilles ont viré au rouge. Tout près, on voit des touffes de vert (ce sont les nouvelles pousses de pavots orientaux) et juste à côté, quelques variétés d'euchères à feuilles rouges.

Vous avez probablement constaté que certains rosiers fleurissent encore, notamment le «Winnipeg Park» et «Julia Child», cette nouvelle venue en jaune, une des roses All-America 2006.

Mélèze «Horstmann's Recurva»

La tournée est déjà terminée. J'aurais aimé que l'on s'attarde plus longtemps pour humer le thym citron, caresser les touffes de graminées, voir les choux décoratifs et surtout les sarracénies carnivores qui poussent sur le bord de l'étang. Sarracenia leucophylla, malheureusement très difficile à trouver, et «Judith Hindle» sont plus spectaculaires que jamais à ce temps-ci de l'année. Il y a aussi mes canneberges... Mais vous reviendrez!