Les roitelets m'ont toujours fasciné. D'abord parce qu'ils sont minuscules, on parle d'à peine cinq ou six grammes et d'une dizaine de centimètres de longueur, presque la taille de notre colibri à gorge rubis ou du troglodyte mignon. Et puis parce qu'ils sont sans cesse en mouvement. Acrobates accomplis, ils volettent de branche en branche, d'arbre en arbre, disparaissent une fraction de seconde pour réapparaître aussitôt.

Les roitelets m'ont toujours fasciné. D'abord parce qu'ils sont minuscules, on parle d'à peine cinq ou six grammes et d'une dizaine de centimètres de longueur, presque la taille de notre colibri à gorge rubis ou du troglodyte mignon. Et puis parce qu'ils sont sans cesse en mouvement. Acrobates accomplis, ils volettent de branche en branche, d'arbre en arbre, disparaissent une fraction de seconde pour réapparaître aussitôt.

Ce sont des hyperactifs. Ce qui explique peut-être ma fascination. Même quand ils ne volent pas, leurs ailes tremblotent sans cesse. À vrai dire, ils sont étourdissants. Passant comme l'éclair, vous ne les verrez que l'espace d'un instant dans votre lunette, même s'ils sont nombreux et tout près. Pour Bob Roy, un photographe de Sainte-Adèle qui collabore régulièrement à cette chronique, immobiliser un roitelet représente tout un défi. «Ils grouillent tout le temps, dit-il.

Même la mise au point automatique de nos appareils ne suffit pas à la tâche. Et s'ils explorent un conifère, ils disparaissent littéralement dans l'arbre. Pour un photographe, c'est une poursuite incessante. Il m'a fallu deux semaines, à raison de deux heures par jour, pour que je puisse conserver une vingtaine de photos dignes de ce nom. C'est tout dire.»

Cette hyperactivité s'explique facilement. Plus un animal à sang chaud est petit, plus son métabolisme est élevé et plus ses besoins énergétiques sont importants. La minuscule fournaise fonctionne à plein régime et on peut comprendre que la quête d'insectes sous toutes les formes constitue presque l'essentiel de l'existence du roitelet. On s'étonne d'ailleurs que certains d'entre eux atteignent l'âge de 5 ans.

Il en existe deux espèces en Amérique du Nord, le roitelet à couronne rubis et le roitelet à couronne dorée. Ils voyagent souvent ensemble, mais si vous prêtez attention, ils sont relativement faciles à identifier. Le roitelet à couronne dorée présente un sourcil blanchâtre surmonté d'un gros trait noir. La femelle est dotée d'une fine calotte jaune vif, orangée chez le mâle, trait particulier qu'il est parfois difficile de distinguer, sauf quand l'oiseau est à l'envers. Son petit cousin a un cercle oculaire blanc, bien en évidence, qui fait presque tout le tour de l'oeil.

La femelle n'a pas de calotte alors que le mâle possède une calotte rubis, habituellement très discrète sinon invisible sauf quand elle est dressée. Durant plusieurs jours le printemps dernier, j'ai eu la chance d'observer un mâle très excité, la petite huppe bien dressée, qui tentait de chasser son reflet dans une fenêtre.

Des oiseaux peu farouches

Les deux espèces sont présentes de l'Alaska jusqu'à Terre-Neuve, mais le roitelet à couronne dorée niche surtout dans les forêts de conifères jusqu'au sud de la Baie-James et dans le sud-ouest du Québec, de même qu'autour des Grands Lacs. Il hiverne plus au sud jusqu'en Floride et au Texas, mais certains individus passent l'hiver dans le sud-ouest du Québec, souvent en compagnie de mésanges à tête noire ou du pic mineur.

L'aire de nidification du roitelet à couronne rubis est beaucoup plus vaste puisqu'il se reproduit de la limite des arbres jusqu'à la Basse-Californie, au Mexique, du moins dans l'Ouest. Il hiverne du nord des États-Unis jusqu'au Guatemala.

Le roitelet à couronne rubis se distingue de son cousin par un sourcil blanc surmonté d'un large trait noir au-dessus de l'oeil. La bande jaunâtre indique qu'il s'agit probablement d'une femelle.

Le comportement des roitelets n'est pas encore très connu. On s'accorde à dire que ces oiseaux sont peu farouches comme on peut souvent le constater. On raconte que dans un territoire nordique isolé, un chercheur avait pu aisément capturer des roitelets à couronne dorée dans des arbres, comme s'il s'agissait de fruits mûrs, en vue de les baguer. Ces oiseaux se reproduisent d'avril à juillet et peuvent pondre de cinq à 11 oeufs. Dans le sud de son aire, le roitelet à couronne dorée peut nicher deux fois par année.

Tout ce petit monde se nourrit d'insectes, mais ajoute parfois à son menu des petits fruits, surtout ceux du sureau de même que des graines de graminées. Ils ont un cri plutôt discret, mais les sons émis par le roitelet à couronne dorée sont parfois si aigus qu'ils ne sont pas perceptibles à l'oreille humaine, nous dit l'Atlas des oiseaux nicheurs du Québec.