Le chef de service et conseiller au Centre Jardin Hamel, Marcel Lamontagne, tient d'abord à vider la question de savoir quand, sur des arbres et arbustes, on peut supprimer les branches mortes ou les chicots.

Le chef de service et conseiller au Centre Jardin Hamel, Marcel Lamontagne, tient d'abord à vider la question de savoir quand, sur des arbres et arbustes, on peut supprimer les branches mortes ou les chicots.

«N'importe quand», tranche-t-il. Mais on ne doit le faire ni arbitrairement, ni avec désinvolture.

Mode d'emploi

Sur un arbre, identifier clairement le collet (illustration dans cette page) dans lequel la branche est ancrée.

Puis, au moyen d'une scie à élaguer à coupe tirante (c'est-à-dire coupant aussi vers soi), pratiquer une entaille assez profonde sous la branche (perpendiculairement à celle-ci) et à une distance raisonnable du collet. En faire une autre au-dessus. Elle sera légèrement décalée de celle de dessous, mais du côté de l'extrémité libre de la branche.

De la sorte, la branche devrait tomber sans arracher l'écorce du collet et du tronc.

Enfin, on coupera le restant du chicot à la jonction du collet, non sans avoir préalablement pulvérisé la scie d'alcool à friction. Bien aiguisée, elle aura normalement donné une coupe nette. S'il reste des lanières d'écorce ou des effiloches, compléter la coupe au couteau. Prudemment, bien entendu. Si la plaie créée présente des aspérités, poncer au moyen d'un papier de verre de calibre moyen.

Le cambium est la partie formant une couronne à la limite du collet et de la plaie. Il se met au travail dès la coupe effectuée. Il fabrique des cellules de bois qui donneront lieu avec le temps à un bourrelet cicatriciel qui couvrira progressivement toute la plaie. En principe, nul besoin de goudron ou de peinture. On peut cependant enduire la plaie d'une mince couche d'onguent antiseptique conçu à cette fin.

Cette façon de faire est la base de l'art de l'émondage. Encore qu'il faille étudier avec pénétration la façon de restructurer un arbre qui présenterait un désordre préoccupant.

Cependant, d'après ce qu'on peut lire dans l'opuscule Atelier sur la taille produit par le Centre Jardin Hamel, il est préférable «de faire chaque année une légère taille» correspondant à environ 10 % de l'arbre jusqu'à ce qu'il soit complètement réformé.

D'un autre côté, on doit se garder d'émonder de gros arbres. C'est l'affaire d'élagueurs professionnels. Le faire serait mettre sa vie en péril.

Devons-nous protéger les végétaux durant la période hivernale?

Tout arbre, à moins qu'il ne soit pas dans sa zone de rusticité, est fin prêt à braver les grandes froidures. «Il a stoppé l'ascension de sa sève, des branches et ramilles ont renvoyé leurs sucs aux racines pour les fortifier. En principe, il n'a pas besoin de protection et n'en réclame pas», explique M. Lamontagne.

N'empêche que l'idée d'enrouler les touffes de haie et autres arbustes de lanières de sisal est intéressante, selon lui. Tout en reconnaissant que tout habillage en géotextile blanc ne nuit pas.

«Parfois, on a tendance à en mettre trop», pense-t-il. Tandis qu'il est porté à croire que certains particuliers couvrent leurs plantes bien trop tôt. Exécuter le travail fin octobre est suffisant, insiste-t-il.

Bien sûr, du côté d'où viennent les vents dominants, de celui où les sels routiers sont susceptibles d'atteindre les végétaux et où la neige peut être chassée par les véhicules de déneigement, c'est une autre paire de manches.

Il faudra envisager la mise en place de parements en géotextiles et des clôtures à neige. Tandis qu'il lui semble évident que les magnolias et rhododendrons, entre autres, ont besoin d'être protégés. Comme les rosiers sous des cônes.