Oubliez les pommes rouges, cirées, fades et pâteuses que les supermarchés nous servent à l'année. Celles des vergers sont goûteuses, changeant de parfum en fonction des variétés, des semaines, du soleil et des intempéries.

Oubliez les pommes rouges, cirées, fades et pâteuses que les supermarchés nous servent à l'année. Celles des vergers sont goûteuses, changeant de parfum en fonction des variétés, des semaines, du soleil et des intempéries.

Complexe la cueillette? Inutile de perdre la pomme pour autant, le tout devant rester amusant, une occasion de se divertir entre amis ou en famille et de faire ses provisions en vue de se remettre à la popote.

Pour découvrir cependant autres choses que les conventionnelles McIntosh, Melba, Spartan, Cortland et compagnie et embrasser de nouvelles variétés, on met le cap sur le Verger Croc. De Gatineau, on emprunte la 148 et on bifurque sur le rang Berndt, à quelques kilomètres de Thurso.

Si les vergers de la région se calculent sur les doigts d'une main, tellement ils sont peu nombreux, contrairement à d'autres endroits du Québec, en revanche l'Outaouais peut se targuer de compter dans ses rangs l'un des rares vergers de la province à offrir autant de variétés de pommes. À travers ses quatre hectares de terrain, Croc offre autant de saveurs de pommes qu'un bar laitier offre de crèmes glacées en plein été. Au total, on en retrouve une quarantaine, allant de la Honeygold, juteuse et sucrée à souhait, à la Red Baron, dont la chair dure est à trancher au couteau, à la Rouville, d'un rouge flamboyant, laissant dégager des notes de tanin ou à la Sweet Sixteen, plus anisée, etc.

Le verger est né de l'initiative des apiculteurs Guy Ducharme et Julie Grimard, il y a 10 ans. Follement amoureux de la pomme et agronomes de formation, ces derniers ont décidé d'acheter une terre et de s'implanter dans la région pour créer un verger avec autant de variétés qu'il y a de fruits dans un pommier. Cinq ans plus tard, en 2000, la passion commune du couple a donné lieu à l'ouverture officiel du verger au public.

«C'est notre soif de découvrir et de faire découvrir aux gens d'autres variétés de pommes que les traditionnelles McIntosh et autres qui nous a poussés à fonder le verger. On veut initier les gens à d'autres goûts, d'autres saveurs de pommes», explique M. Ducharme.

Il semble que leur initiative commence à porter fruit, puisqu'au dire de l'apiculteur, durant la saison, certains clients se rendent sur une base régulière au verger pour l'autocueillette, afin de goûter les différentes sortes qui sont à point. «Nous avons des clients du verger qui viennent ici souvent pendant la saison pour découvrir d'autres variétés, parce que chaque semaine de nouvelles pommes sont prêtes pour la cueillette. Ils développent leurs goûts et planifient leurs visites en conséquence.»

Se rendre au verger, est donc l'occasion de sortir des chantiers battus. Pas question de faire la fine bouche. Les propriétaires font d'ailleurs goûter aux gens, à leur arrivée au verger, quelques variétés de pommes disponibles selon la période, afin de leur permettre de partir ensuite à la cueillette en fonction de leurs préférences.

M. Ducharme et Mme Grimard se donnent d'ailleurs pour mission de planter au moins une nouvelle variété de pommiers par année. Ces nouveautés ont soigneusement été créées dans un laboratoire de Saint-Jean-sur-le-Richelieu.

L'expérience s'avère parfois un vrai succès, mais parfois un peu moins. «On apprend de nos erreurs. Certaines variétés résistent moins aux grands froids, d'autres s'adaptent moins à la région de l'Outaouais, où il pleut parfois plus qu'il ne neige durant l'hiver. D'autres résistent bien à la tavelure, la principale maladie de la pomme, et ont besoin de moins de fongicides, alors que pour d'autres c'est l'inverse et elles nécessitent plus d'arrosages pour survivre.»

Entre les branches, la journaliste a appris que le couple caressait aussi le projet, d'ici deux ans, de se lancer dans la production de cidre et autres produits à base de pommes. D'ici là, les pommiers auront encore grandi et le verger aura pris de l'expansion, accueillant davantage de variétés, rendant ainsi la cueillette des plus divertissantes.

Les vergers de la région

Contrairement à certaines régions du Québec où la pomme pousse de façon prolifique, l'Outaouais compte peu de vergers où l'autocueillette est pratiquée. On en retrouve cependant quelques-uns qui valent la peine d'être visités pour une activité automnale en famille. Voici la liste des principaux.

Il y a le Verger Croc, situé près de Thurso, qui célèbre ses 10 printemps (voir l'autre article), mais aussi le Verger du Ruisseau, situé au 235, chemin Eardly, dans le secteur Aylmer, (682-0422). Du côté ontarien, il y a les Vergers des Pins, au 1818, chemin St-Félix, à Bourget, (487-2064). Pour s'y rendre, on emprunte l'autoroute 417 en direction de Montréal jusqu'à la sortie 58 (Cornwall), puis on tourne en direction Nord, vers Bourget, puis à gauche sur le chemin St-Félix. Il y a aussi le verger Cannamore Orchard, situé à neuf kilomètres au sud d'Embrun (567-3000 ou 448-3633; www.cannamoreorchard.com). Pour s'y rendre à partir d'Ottawa, on emprunte la 417 est, on prend la sortie 88. On tourne à droite, on roule environ sept kilomètres jusqu'au premier arrêt. On fait ensuite un virage à gauche, puis on roule un kilomètre et demi dans le village d'Embrun et, aux premières lumières de signalisation, on tourne à droite sur le chemin Sainte-Marie.

Le verger existe depuis 23 ans, mais en 1982, on n'y vendait que des pommes. Au fil des ans, l'autocueillette s'est cependant popularisée, et l'endroit est devenu le rendez-vous des familles. On y compte maintenant une ferme dans laquelle on trouve divers types d'animaux, un mini-étang, des labyrinthes pour amuser les enfants, des tables de pique-nique et un magasin général où sont vendus des produits du terroir.

Le Verger Croc est situé au 20, montée Berndt, à Thurso, près de la 148. On peut obtenir plus de renseignements en composant le (819) 281-2061.