Le rôle du champignon consiste à émettre dans l'air des semences (spores) invisibles à l'oeil nu, qui lui permettent ainsi de se propager dans les milieux environnants, un peu comme le font les pissenlits.

Le rôle du champignon consiste à émettre dans l'air des semences (spores) invisibles à l'oeil nu, qui lui permettent ainsi de se propager dans les milieux environnants, un peu comme le font les pissenlits.

«Selon les espèces, les champignons ont su développer diverses façons d'occuper un milieu», écrivent Matthieu Sicard et Yves Lamoureux, auteurs du livre Les champignons sauvages du Québec, paru aux Éditions Fides.

«Ils s'associent avec les arbres, décomposent la matière morte ou parasitent les organismes vivants, causant parfois leur mort», poursuivent-ils. De là vient d'ailleurs la classification des espèces en trois catégories: les symbiotes, les sacrophytes et les parasites.

«La majorité des champignons qui croissent sur le sol en forêt sont des symbiotes, c'est-à-dire des organismes qui vivent en symbiose» avec les arbres, échangeant ainsi leurs éléments nutritifs, écrivent les auteurs. Parmi ces symbiotes, on compte notamment les amanites, les bolets, les chanterelles, les cortinaires, les lactaires, les russules et les tricholomes.

Les champignons que l'on retrouve traditionnellement sur les pelouses et le bois mort sont des sacrophytes qui décomposent la matière organique morte, «permettant ainsi aux éléments nutritifs de retourner à la terre». Les collybies, les coprins, les marasmes, les mycènes et les pleurotes figurent au nombre de ces décomposeurs.

Finalement, on retrouve les armillaires et certains polypores parmi les plus communs des champignons parasites, qui «soutirent des éléments nutritifs à leur hôte sans leur donner quoi que ce soit en retour», mentionnent Sicard et Lamoureux.

Au total, on estime à entre 3000 et 5000 le nombre d'espèces mycologiques pouvant être observées sur le territoire québécois. Plus de 20 000 espèces ont par ailleurs été recensées dans le monde.

Mort au temps sec!

Cueillir un champignon ne signifie pas qu'on tue l'organisme. En fait, on ne récolte que le fruit, comme une pomme que l'on soutire à son pommier. Étant souterrain, le mycélium continue à vivre, produisant année après année des champignons au même endroit, du moins quand les conditions climatiques le permettent.

Le temps sec qu'a connu l'Estrie cet été n'a certes pas favorisé les mycologues de la région. «Pour qu'il y ait une bonne poussée de champignons, il faut que le milieu soit maintenu dans un état humide pendant une assez longue période, constatent les auteurs. Plusieurs journées sans vent, accompagnées d'épais nuages et de pluie intermittente, voilà ce qui rend un mycologue heureux!»

Même s'il est possible de trouver des champignons tout au long de l'année, la période la plus propice se divise en deux saisons, la première s'étendant de la mi-avril à la mi-juin et la deuxième, de la mi-juillet à la mi-octobre... si Dame Nature le veut bien!

La prudence reste de mise

Si les amateurs s'intéressent aux champignons, c'est d'abord pour s'en régaler, souligne la présidente des Mycologues de l'Estrie, Nicole Lagassé.

Mais attention: «Certaines espèces dissimulent des poisons parfois dangereux. Les champignons peuvent donc causer des empoisonnements graves, voire mortels», préviennent Matthieu Sicard et Yves Lamoureux, auteurs du livre Les champignons sauvages du Québec, paru aux Éditions Fides.

«Même si 10 % des espèces présentes chez nous sont toxiques, il est fondamental de ne pas les confondre avec des champignons comestibles», ajoutent-ils.

Les auteurs recommandent aux débutants de «toujours faire vérifier ses identifications par un mycologue expérimenté avant de consommer récoltes».

Voici donc, sans prétention aucune, une recette simple pour ceux qui désirent apprêter leurs champignons sauvages et... comestibles!