«Ces temps-ci, il faut chercher sous les conifères, où c'est humide et où il y a de la mousse», explique la Sherbrookoise Ginette René en précisant que l'été trop sec n'a nullement favorisé l'apparition des champignons cette année.

«Ces temps-ci, il faut chercher sous les conifères, où c'est humide et où il y a de la mousse», explique la Sherbrookoise Ginette René en précisant que l'été trop sec n'a nullement favorisé l'apparition des champignons cette année.

«Lors des premières sorties, tu ne trouves pas beaucoup de champignons, mais à la longue, tu viens qu'à te faire l'oeil et tu les vois de loin», raconte Sylvie Gosselin, de Fleurimont, en montrant fièrement une petite amanite, un champignon très facile à identifier parmi les champignons à lamelles.

Car c'est ici que l'aventure se complique. En trouver n'est pas si difficile quand on sait où regarder, mais l'identification des champignons constitue toute une gymnastique pour les mycologues débutants.

Armé d'un bon livre d'identification (dont Les champignons sauvages du Québec de Matthieu Sicard et Yves Lamoureux), on peut identifier un champignon notamment par sa forme, sa couleur, son odeur et le dessous du «chapeau», qui vient coiffer le champignon.

Par exemple, le chapeau des bolets (ou cèpes) est constitué de tubes, semblables à des éponges microscopiques, alors que les lactaires et les russules sont des champignons à lamelles (petites lames).

Bien que ces critères aident à déterminer la famille du champignon trouvée, «c'est surtout la sporée qui est importante pour les identifier», note le présidente des Mycologues de l'Estrie, Nicole Lagassé.

Elle s'explique: «Après avoir coupé le pied du champignon -à l'aide d'un couteau, et ce, le plus creux possible sous le niveau du sol-, on dépose le chapeau sur une feuille de papier. Après 12 heures, le chapeau aura laissé son empreinte de couleur sur la feuille et on pourra ainsi identifier le champignon».

Débats mycologiques

«Ce champignon est-il comestible?» Voilà une question que l'on entend souvent lors d'une sortie des Mycologues. Car la plupart du temps, ceux-ci ne toucheront pas à un champignon qui ne peut être mangé, à moins qu'il s'agisse d'un spécimen rare que l'on veuille identifier.

Soudain, on entend un «oh!» retentir un peu plus loin. En moins de deux, un attroupement se forme autour d'une vingtaine de champignons blancs poussant sous des épinettes.

«C'est un tricolome?» demande l'un. «Un hyopholome?» demande l'autre. «Non, c'est sûr que c'est un lepista, peut-être un lepista erina à cause de son odeur de racine d'iris», rétorque une troisième. Le débat est lancé, mais c'est la sporée au retour à la maison qui déterminera le gagnant...

De son côté, Simon Vézina, du Canton d'Eaton, avoue qu'il ne connaît à peu près rien des champignons. Ceux-ci sont plutôt pour lui «un prétexte pour se promener dans le bois». De fait, les membres des Mycologues sont tous des amants de la nature. Les oiseaux, l'air et la forêt sont pour eux un véritable ressourcement.