L'essentiel de sa recherche si on résume le curriculum vitae, porte sur la protéine antigel que possèdent certains oiseaux dans les pattes et qui leur permet de résister au froid à des températures qui vont nettement sous zéro.

L'essentiel de sa recherche si on résume le curriculum vitae, porte sur la protéine antigel que possèdent certains oiseaux dans les pattes et qui leur permet de résister au froid à des températures qui vont nettement sous zéro.

Pascale Otis est aussi cette fille qui a cueilli des oeufs d'oies de neiges à l'île Bylot, qui les a apportés à l'Université Laval pour les faire éclore en incubateur et dont on retrouve six spécimens dans la volière du Centre des migrations de Montmagny.

C'est de cette aventure qu'elle tire son surnom de Mère l'oie. Quand elles sont nées en laboratoire, les oies ont tout de suite adopté Pascale Otis comme leur mère. Ils la suivaient partout dans ses déplacements.

Cette fois, Pascale Otis s'embarque sur un grand voiler (50 mètres de long), le Sedna IV et elle part pour un voyage d'un an et demi, qui la mènera au bout de la terre, en Antarctique, pour étudier les effets du réchauffement de la planète sur les manchots, les phoques et les baleines.

C'est une expédition qui comporte deux volets : la recherche d'une part et le tournage de 13 documentaires et d'un long-métrage d'autre part.

Le départ se fait de Montréal le 10 septembre. Dans une première étape, le bateau se rendra en Argentine et après, le voyage se poursuivra dans les îles subarctiques.

À bord du voilier, il y aura 15 personnes et elles auront à affronter un hiver qui durera neuf mois dans la noirceur totale. Pour Pascale Otis, cette mission ressemble à quelques autres qu'elle a déjà vécues, mais il n'en demeure pas moins qu'elle est parfaitement consciente de la grandeur et de la difficulté de ce qu'elle vivra et qu'elle sortira grandie de tout ça.

Je ne sais pas si vous pouvez imaginer ce que ça veut dire de passer un an et demi dans un espace de 50 mètres avec 14 autres personnes? Il faut avoir des aptitudes particulières pour vivre ce genre d'expérience. Les moments de solitude sont plutôt rares. Tout ça demande une grande préparation, mais ça ne fait pas peur à Pascale Otis. Dans ses expéditions antérieures, elle a vécu des choses difficiles et elle sait qu'elle a le bagage qu'il faut pour passer à travers et ce, même si elle ne connaît pas, outre le chef de mission, Jean Lemire, une seule autre personne qui fait partie du voyage.

Chaque participant est trié sur le volet et doit rencontrer un psychologue et Pascale Otis précise en regrettant aussitôt de l'avoir dit : «la première impression qu'on a des gens est toujours la bonne, surtout si elle est mauvaise».

Quand elle s'embarquera sur le Sedna IV, Pascale Otis laissera derrière elle son chum, ses parents, ses amis. Elle en parle avec un petit pincement au coeur, mais le bonheur de participer à une telle mission l'emporte sur tout. Et en plus, Pascale Otis n'a jamais vraiment eu de port d'attache, elle est un peu une citoyenne du monde.

Elle est fille de diplomate et à l'âge de 10 ans, elle avait déjà vécu dans 18 pays.

De toute façon, ses amis la reconnaissent là-dedans et lui disent : «c'est bien toi ça!» Et Pascale Otis ne peut pas s'imaginer dans un bureau de neuf à cinq. Elle ne refusera pas de faire du laboratoire durant quelques mois, mais c'est sur le terrain qu'elle éprouve tout son plaisir.

L'expédition du Sedna IV est une grosse aventure, une aventure mondiale. Le financement en est assuré par l'Argentine, la France, le Canada, par un fonds pour la recherche, par un fonds pour le cinéma et par des investisseurs privés.

Bon voyage Mère l'oie!