Nul besoin de courir tous en même temps, les poireaux y seront encore pour un bon mois: nous sommes en saison et c'est l'occasion d'en acheter à peu de frais. De la fin août à la fin septembre, c'est là que les prix sont au plancher.

Nul besoin de courir tous en même temps, les poireaux y seront encore pour un bon mois: nous sommes en saison et c'est l'occasion d'en acheter à peu de frais. De la fin août à la fin septembre, c'est là que les prix sont au plancher.

Ces semaines-ci, pour 2 $, vous aurez une poignée de trois ou quatre poireaux, fraîchement cueillis. Bonne chose: au frais, ils se garderont encore jusqu'à Noël, ce qui vous donnera amplement de temps pour les transformer.

Vertus aphrodisiaques

Chose certaine, la saison des poireaux - qui se superpose à celles de plusieurs autres légumes et fruits - est à ne pas manquer.

Car le poireau, en plus des vertus aphrodisiaques qu'on lui attribue... en raison de sa forme phallique qui rend tous les mâles envieux, est tout en subtilité.

Quand l'oignon est trop fort, quand l'ail vous repousse, le poireau s'avérera souvent la douce solution qui saura à la fois relever vos plats et soigner votre palais.

Si vous découvrez à peine les belles qualités du poireau, ne le prenez pas mal, mais vous êtes en retard. L'Allium porrum était déjà fort prisé des Égyptiens. Le pharaon Khéops, celui de la grande pyramide, en offrait déjà des bottes à ses plus vaillants guerriers, comme on offre des couronnes de laurier aux athlètes des Jeux olympiques.

Les Hébreux, quittant Israël pour la terre d'Égypte, ont regretté dans les pages de la Bible la perte de trois aliments, dont les poireaux (les autres étant les melons et les concombres).

Les Romains ont pris le relais et l'empereur Néron, entre autres surnommé «le porrophage», en a été le plus grand chantre... car il croyait que la douceur du poireau dans l'huile améliorait sa voix!

Puis ce furent les soldats du Pays de Galles qui l'ont adopté en s'en coiffant sur leur chapeau, afin de se reconnaître pendant la bataille contre les Saxons, en 640 de notre ère.

Tous les 1er mars, date qui célèbre la victoire du roi Cadwallader, les Gallois le consomment en bouillon, le cawl.

Par la suite, le poireau a traversé une période de relative obscurité.

L'Europe, d'abord, puis l'Amérique du nord, en redécouvre peu à peu les valeurs, après l'avoir ridiculisé comme «l'asperge des pauvres».

Vichyssoise

Aujourd'hui, on le consomme de nombreuses façons: en quiche, en fricassée, simplement tombés, dans le bouillon de moules, en remplacement de l'oignon et de l'ail, en potage (la fameuse Vichyssoise), etc.

Leur cuisson est simple: on les blanchit dans une eau bouillante salée, on les fait revenir dans un peu d'huile d'olive à feu doux. Ils ne se mangent pas crus.

Sable

Faible en calories, les poireaux ont une fâcheuse habitude, c'est d'être malpropre. Même s'ils ont été nettoyés sommairement, il se camoufle toujours un petit peu de sable entre les différents jupons du légume.

C'est que le pied du poireau, pour demeurer blanc, ne doit pas voir la lumière du jour, un peu comme l'asperge blanche. Alors, au fil de sa croissance, le producteur remonte la terre sablonneuse qu'il affectionne particulièrement pour que la partie blanche soit d'une bonne longueur.

D'ailleurs, en cuisine, vous taillerez le poireau là où ses feuilles vertes se séparent.

La partie verte pourra servir, au lieu d'une branche de céleri, à fabriquer un bouquet garni pour vos fonds.