Pour les amateurs d'horticulture, il s'agit d'une plante peu exigeante, d'une bonne longévité dont la floraison commence habituellement avec les grandes chaleurs de juillet pour se poursuivre plusieurs semaines, parfois jusqu'à la fin août. Aussi sont-elles très présentes dans nos jardins.

Pour les amateurs d'horticulture, il s'agit d'une plante peu exigeante, d'une bonne longévité dont la floraison commence habituellement avec les grandes chaleurs de juillet pour se poursuivre plusieurs semaines, parfois jusqu'à la fin août. Aussi sont-elles très présentes dans nos jardins.

Le nouveau cultivar «Mango Meadowbrite».

Toutefois, ces dernières années, surtout depuis deux ou trois ans, le monde des échinacées est en pleine effervescence. Plusieurs nouvelles variétés sont apparues sur le marché, des cultivars encore méconnus, souvent spectaculaires, au point de nous faire oublier la plante mère de tous ces rejetons: Echinacea purpurea.

Il faut rappeler que cette espèce est originaire du Michigan et de la Virginie au nord, jusqu'à la Louisiane et la Géorgie au sud. D'ailleurs, les huit autres espèces d'échinacées sont aussi toutes originaires des États-Unis et poussent notamment dans les prairies, les forêts ouvertes ou encore les collines pierreuses. Elles sont habituellement rustiques en zone 4 et même en zone 3.

Leurs grandes fleurs, qui rappellent la marguerite, se distinguent par leurs pétales dont la couleur varie selon les espèces et leur quarantaine de cultivars. Ils sont tous rattachés à un disque central bombé, semblable à une pelote d'aiguilles ou encore à un hérisson, comme l'indique d'ailleurs le terme grec à l'origine de leur appellation scientifique. Ces fleurs exercent aussi un attrait considérable sur les papillons, surtout les monarques.

Je vous présente aujourd'hui deux nouveaux hybrides acquis l'an dernier. Ils ont passé l'hiver au jardin sans problème et ont pris beaucoup d'ampleur par rapport à l'an dernier. Et aussi deux cultivars du Jardin botanique de Chicago. Mais de toutes ces nouveautés, «Doubledecker» est de loin la plus spectaculaire.

Échinacée «Doubledecker»

Commercialisée à l'échelle internationale par le réputé grainetier allemand Jelitto (pas de vente au détail), «Doppelganger», de son nom d'origine, a été découverte dans un jardin, il y a une vingtaine d'années, par un hybrideur du nom d'Eugen Schleipfer. Ce qui ne semblait qu'une simple curiosité horticole, issue d'une mutation, intrigua notre jardinier. Il débuta alors un long programme de sélection pour améliorer l'allure et les performances de la plante. Non seulement «Doubledecker» a-telle aujourd'hui une allure unique mais elle se reproduit même par semis.

D'un diamètre de 6 ou 7 cm, la fleur aux pétales pourpres est surmontée d'un gros disque rouge foncé, presque brun. Rien d'extraordinaire jusqu'ici. Mais voilà que du sommet du disque émergent d'autres pétales, plus petits, plus étroits, comme une sorte de couvre-chef. La maison Jelitto décrit poétiquement la chose comme suit: «Des pétales qui ressemblent à un groupe d'oiseaux en train de s'amuser dans un bain.»

«Doubledecker» est en vente un peu partout au Québec et connaît même un grand succès. Le hic, c'est que le ou les plants que vous achèterez ne répondront probablement pas tous à la jolie description de Jelitto. C'est que la moitié seulement des plants de première saison vous offriront le bain d'oiseau, une réalité qu'ignore probablement celui qui vous les vendra. C'est seulement au cours de la deuxième saison de croissance que toutes les fleurs se transforment.

Propriétaire de Vivaces quatre saisons, une entreprise de production de Lanoraie, Philippe Provençal a plus de 6000 plants dans ses champs. Au cours de la première saison de croissance, seulement la moitié présentait la seconde rangée de pétales au sommet du disque central, a-t-il constaté. Il a dû attendre la seconde saison pour que tous les plants répondent à la description originale. Plus encore, en raison du caractère génétique relativement instable de la plante,

M. Provençal a constaté que «Doubledecker» mutait assez facilement. Il a même obtenu des individus qui produisaient une fleur ressemblant à un véritable pompon, comme un dahlia, dit-il. Qui sait si le phénomène ne se produira pas dans votre jardin.

Apparue sur le marché l'an passé, cette échinacée atteint de 90 à 100 cm et son envergure est d'environ 60 cm. Comme toutes ses cousines, elle exige le plein soleil et devrait produire beaucoup moins de fleurs si elle pousse dans un endroit trop ombragé.

Une odeur de lilas

Les échinacées blanches ne sont pas légion d'autant plus que les cultivars connus sont parfois difficiles à trouver au Québec. Les plus connus sont probablement «Alba» et «White Swan». Mais ils sont facilement éclipsés par un nouveau venu, «Fragrant Angel», une plante qui, cette année, a commencé à s'épanouir dans les derniers jours de juin, dans la région de Montréal.

À vrai dire, si son nom est poétique, «l'ange parfumé» n'en est pas moins un monstre. Sa fleur est gigantesque: 8 à 10 cm de diamètre. Le disque central est jaunâtre et très gros. Si je me fie à celles dans mon jardin, la floraison dure plusieurs semaines et les hampes sont nombreuses. En prime, comme son nom l'indique, elle émet un doux parfum qui rappelle le lilas ou le muguet, nous dit-on. Parfum je l'avoue que je n'ai pas encore humé, étant peu porté à mettre le nez dans les échinacées. Ces plants sont extrêmement vigoureux cette saison.

L'échinacée «Orange Meadowbrite».

J'ai découvert les deux autres vedettes du jour lors de la foire horticole de Saint-Hyacinthe, l'automne dernier. Il n'y avait que deux plants exposés et je n'ai pu les acheter en dépit de mes demandes insistantes. Heureusement, on peut les trouver un peu partout en pépinière et en jardinerie, à moins que les stocks ne soient déjà écoulés.

Il s'agit de «Orange Meadowbrite», habituellement vendu sous le nom de «Art's Pride» et son mutant «Mango Meadowbrite» qui ont été lancés, l'an dernier, à quelques mois d'intervalle par le Jardin botanique de Chicago. Le programme d'hybridation y a débuté en 1996 avec le croisement de E. purpurea et E. paradoxa à la taille moins grande et aux pétales moins nombreux mais plus délicats. Le résultat a donné des plantes de 60 à 90 cm produisant des fleurs aux pétales fins, de couleur orange chez la première et orange foncé chez la seconde, comme la chair de la mangue mûre, nous dit le Jardin botanique.

Toutes deux émettent un doux parfum, mais à peine perceptible, si je me fie à mes narines. Les deux plantes sont rustiques en zone 5, mais ne semblent pas avoir été éprouvées sous un climat plus rigoureux.