«Ce n'est pas vrai que les champs sont prêts. S'il y a des agriculteurs qui ont déjà dit le contraire, c'est qu'ils utilisent la méthode pour que ça pousse plus vite, tient à préciser David Côté de la ferme Lacroix, à St-Paul-d'Abbotsford. Mais nous autres, c'est pas tout de suite. Habituellement, c'est autour de la St-Jean.»

«Ce n'est pas vrai que les champs sont prêts. S'il y a des agriculteurs qui ont déjà dit le contraire, c'est qu'ils utilisent la méthode pour que ça pousse plus vite, tient à préciser David Côté de la ferme Lacroix, à St-Paul-d'Abbotsford. Mais nous autres, c'est pas tout de suite. Habituellement, c'est autour de la St-Jean.»

Son voisin, Richard Bouchard, de la Fraisière Bouchard, abonde dans le même sens. Si certains producteurs montréalais ont déjà lancé en grande pompe leur saison du fruit rouge, c'est parce qu'ils ont omis de souligner un détail, dit-il. «Il faut préciser que ce ne sont pas les fraises pour l'autocueillette, mais celles pour la vente au kiosque qui sont prêtes. Celles-là ont été plantées sous du plastique, comme ils font aux États-Unis.»

Cette méthode, qui a l'effet d'une serre, favorise l'arrivée des fraises hâtives, principalement utilisées pour la vente au commerce. Elle permettrait à certains agriculteurs d'amasser leurs fruits à la mi-juin après avoir étendu une bâche de plastique favorisant la pousse des fruits.

«Ce qu'il faut comprendre, c'est que les producteurs qui ont déjà une récolte utilisent la bâche comme le font ceux qui affirment que leurs fruits sont prêts dans les Laurentides, explique Caroline Thibault, de l'Association des producteurs de fraises et framboises du Québec. Mais l'autocueillette des cultures sans plastique, ce n'est pas encore poussé.»

«Chaque région a son rythme», soutient-elle, en soulignant qu'il n'y a rien d'alarmant dans le fait que les cultivateurs d'ici n'aient pas ouvert leurs champs aux cueilleurs. «On est encore dans la normale.»

Retard récupéré

«C'est loin d'être vrai qu'on est en avance, explique pour sa part Gino Maynard, du Roi de la Fraise. Même qu'on était en retard, mais grâce à la température des derniers jours, on a récupéré en grande partie.»

Les plantations s'étant fait refroidir il y a quelques semaines ont vite repris de la vigueur dans les derniers jours, permettant aux agriculteurs de ne pas être pris de panique après la mauvaise récolte de 2004. Par contre, la pluie devra faire son travail si on ne veut pas que cette saison-ci soit bousillée.

«Tout est encore un peu tardif, mais c'est beaucoup mieux que l'an passé, ajoute M. Maynard. Mais comme je dis, tant que c'est pas dans les boîtes, on ne sait pas.»