«Conçus par des architectes paysagistes, ce sont des jardins temporaires qui s'apparentent davantage à l'art contemporain qu'au jardin traditionnel, explique Lesley Johnston, directrice artistique du Festival. Le but est de réfléchir et de faire réfléchir sur le renouvellement du jardin et de l'art du jardinage.»

«Conçus par des architectes paysagistes, ce sont des jardins temporaires qui s'apparentent davantage à l'art contemporain qu'au jardin traditionnel, explique Lesley Johnston, directrice artistique du Festival. Le but est de réfléchir et de faire réfléchir sur le renouvellement du jardin et de l'art du jardinage.»

Avec 100 000 visiteurs par an, les Jardins de Métis sont une des attractions les plus fréquentées de la Gaspésie. Pour la région de Sainte-Flavie, à l'entrée de la péninsule, ils constituent un moteur économique appréciable. Jadis propriété d'Elsie Reford, riche anglophone de Montréal qui en avait hérité de son oncle, le domaine de 17 hectares est aujourd'hui géré par Les Amis des Jardins de Métis, dont le président est l'historien Alexandre Reford, arrière-petit-fils d'Elsie.

C'est la sixième année que les administrateurs invitent des architectes paysagistes du monde entier (cette année, on retrouve des concepteurs australiens, français et américains) à participer à ce festival avant-gardiste.

Et, même s'il est parfois décontenancé, le public suit parce que le jardinage et l'horticulture sont entrés dans les moeurs à un point tel qu'on peut parler de phénomène social. La Fédération des sociétés d'horticulture du Québec (FSHQ), compte aujourd'hui 112 000 membres regroupés en 325 sociétés d'horticulture. «À nos débuts, en 1980, nous n'étions qu'une vingtaine de membres, se souvient René Paquette, président de la FSHQ. Les Rendez-vous horticoles organisés à la fin de mai au Jardin botanique de Montréal attirent de plus en plus de monde. Et les producteurs, qui sont, eux aussi de plus en plus nombreux, viennent y présenter chaque année de nouvelles variétés de vivaces, de clématites ou de gaillardes sur lesquelles les gens se ruent.»

Pouce vert et tête en fleur, à TQS, Côté cour, côté jardin, à TVA, Jardins secrets à Canal Évasion... les émissions consacrées au jardinage se multiplient, contribuant à un engouement qui se répercute dans le secteur du tourisme.

Des pôles d'attraction

Depuis trois ans, l'Association des beaux jardins du Québec (ABJQ) publie un dépliant répertoriant 22 domaines horticoles qui sont devenus des pôles d'attraction touristique pour leur région.

Si quelques sites parmi les plus intéressants (notamment les Quatre-Vents, à la Malbaie) ne figurent pas dans le dépliant de l'ABJQ, certaines régions comblent cette lacune en publiant leur propre dépliant. Laval a sa «route des Fleurs»: un circuit d'une douzaine de kilomètres dans l'ouest de l'île Jésus, où on trouve la plus forte concentration de producteurs de fleurs en serre de la province.

Et Tourisme Centre-du-Québec a lancé sa «route des Jardins», un itinéraire qui relie des producteurs et une douzaine de jardins (dont un seul, les Jardins Marie-Victorin, de Kingsey-Falls, figure dans le dépliant de l'Association des jardins du Québec). Au passage, la région récupère un voisin, le Domaine Joly-De Lotbinière, qui est situé dans le secteur voisin de Chaudière-Appalaches. Plusieurs revues spécialisées classent ce domaine parmi les plus beaux jardins en Amérique du Nord.

Cette ancienne propriété d'une famille de seigneurs, qui donna au Québec un de ses premiers ministres (Henri-Gustave Joly de Lotbinière- 1878-1879), est caractéristique des domaines horticoles que même les touristes insensibles aux joies du jardinage visitent avec plaisir.

On y découvre plus de 2200 variétés de végétaux, dont certaines n'étaient plus cultivées depuis un siècle, mais aussi un manoir qui permet au visiteur d'appréhender une page de notre histoire et de se plonger dans l'ambiance d'un passé fascinant.

«Beaucoup de gens nous disent qu'ils ont l'impression de se retrouver au XIXe siècle, remarque Hélène Leclerc, directrice du domaine. Nous avons fait des recherches poussées pour recréer les jardins tels qu'ils étaient à l'époque de Henri-Gustave, alors que les élites québécoises étaient influencées par le mouvement romantique français.»

C'est encore cette ambiance d'une autre époque qu'on retrouvera dans quelques-uns des domaines-jardins présentés dans le dépliant de l'ABJQ: le Domaine Mackenzie-King, dans le parc de la Gatineau, la Seigneurie des Aulnaies, dans le Bas-Saint-Laurent, la Maison Henry-Stuart, à Québec, et, naturellement, les Jardins de Métis, qui furent le domaine d'été d'une famille de l'aristocratie anglophone de Montréal. Finalement, ce n'est pas seulement pour l'amour de l'horticulture qu'on visite les beaux jardins du Québec!

___________________

Sur Internet:

> www.jardinsduquebec.com

> www.route-des-jardins.com