Angèle et Christian Bérard ont beau fignoler les leurs dans un rang perdu entre Eaton et Sawyerville, dans les Cantons de l'Est, les accros du bercement finissent toujours par les dénicher.

Angèle et Christian Bérard ont beau fignoler les leurs dans un rang perdu entre Eaton et Sawyerville, dans les Cantons de l'Est, les accros du bercement finissent toujours par les dénicher.

L'intérêt de leur clientèle s'explique de diverses manières. Les tenants de la psychanalyse associent par exemple l'apparition de balançoires dans nos rêves à l'image rassurante de grands-parents qui nous faisaient sauter sur leurs genoux.

Angèle Bérard, qui est aussi maman, formule différemment ce besoin. «Le bercement nous rappelle sans doute l'époque où nous baignions dans le liquide amniotique. Certains devaient être plus inquiets que d'autres lorsque la mère cessait de bouger, et se rassurer au contraire lorsqu'elle se remettait en mouvement.»

Le va-et-vient de la balançoire, que nous lançons avec plus ou moins d'énergie, traduit l'intensité de nos émotions. Et puisque la communion avec la nature favorise l'accession à la sérénité, on se berce bien plus posément dans son jardin que devant son téléviseur.

Christian Bérard, artisan chef de ce petit atelier géré sous la raison sociale Patio Eaton, pousse plus loin le bouchon. Pour faire vraiment corps avec la nature, il nous faut toucher du bois, assure-t-il. Ne lui parlez pas des «vulgaires» balançoires à tubulures de métal ou faites de matériaux de synthèse, qui les «dénaturent» à ses yeux. Les siennes, assemblées une à une, sont faites de «cèdre blanc» des Cantons-de-l'Est séché une année durant par les vents de la campagne.

Il conseille à ses clients d'investir pour l'application de trois couches de teinture scandinave lors du façonnage, ce qui leur confère, lorsque la teinture est claire, l'aspect du miel doré. En prenant la précaution de bâcher la nôtre en hiver, nous aurions de bonnes chances de la léguer à nos descendants.

Il faut prévoir un investissement de 1100$ avant taxes pour une balançoire ordinaire de quatre places équipée d'une table au centre ainsi que d'un petit toit pour se protéger du soleil et des intempéries. Les fauteuils doubles de la plupart de ses balançoires quatre places bougent sur quatre roues montées sur essieux.

Moins terre-à-terre, des puristes préfèrent un modèle leur permettant de faire du rase-mottes dans des sièges suspendus aux croisillons supérieurs, comme le voulait l'usage avant l'avènement de la télévision.

Les célibataires ou les couples plus esseulés confinés à un petit espace ont un penchant pour le siège deux places, articulé celui-là par des roulements à billes provenant de l'atelier d'outillage Viel, de l'Île-Verte. Cette douce moitié leur coûte deux fois moins cher qu'une quatre places installée sur une plate-forme de huit pieds.

Patio Eaton offre dans tous les cas trois modèles de sièges: un incurvé (dove tail), un légèrement tarabiscoté (le victorien, le plus cher) ou un colonial. Les Bérard fabriquent également sur mesure et sans frais additionnels des balançoires adaptées aux personnes de petites tailles. Les besoins des handicapés en fauteuil roulant sont également satisfaits dans cette entreprise familiale.

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Info: 819-889-2798

www.patioeaton.com