Membre de la petite famille des cannabinacées, le houblon n'a cependant pas la personnalité troublante de son cousin, le chanvre, mieux connu évidemment sous son nom de Cannabis sativa. Inutile donc de vous rouler un joint de houblon. Mais sachez que certains ont déjà tenté de greffer des plants de pot sur des tiges de houblon pour obtenir du cannabis vivace. Tout indique que l'expérience n'a pas donné les résultats espérés.

Membre de la petite famille des cannabinacées, le houblon n'a cependant pas la personnalité troublante de son cousin, le chanvre, mieux connu évidemment sous son nom de Cannabis sativa. Inutile donc de vous rouler un joint de houblon. Mais sachez que certains ont déjà tenté de greffer des plants de pot sur des tiges de houblon pour obtenir du cannabis vivace. Tout indique que l'expérience n'a pas donné les résultats espérés.

On compte seulement deux espèces de houblon dans le monde: le houblon japonais, Humulus japonicus, une annuelle cultivée à des fins décoratives, et Humulus lupulus, le houblon commun, celui de la bière, vivace et rustique même en zone 4. Il en existe de nombreux cultivars qui donnent une personnalité particulière à chaque brassin. Mais il est aussi utilisé à des fins ornementales et il existe au moins un cultivar, «Aureus», aux feuilles jaunâtres, créé uniquement pour le jardin.

Le houblon est une plante grimpante volubile. Au cours d'une seule saison de croissance, elle peut grimper jusqu'à cinq mètres de hauteur parfois même le double, si on lui en donne l'occasion. Les tiges s'enroulent toujours dans le sens des aiguilles d'une montre. On constate d'ailleurs que son nom scientifique lui colle très bien à la peau. Le terme latin lupulus signifie «petit loup», une allusion au fait que la plante finit par étouffer l'arbre sur lequel elle s'enroule, le privant de lumière. Elle peut même s'avérer envahissante.

Le houblon aime un sol profond, riche en compost, un terreau qui retient bien l'eau, car c'est un assoiffé. Ses racines plongent jusqu'à 1,5 mètre de profondeur, ce qui est considérable pour une vivace. C'est aussi un dur à cuire puisqu'il peut vivre des décennies, et même 100 ans avancent certains ouvrages scientifiques, une longévité qu'il faut avoir à l'esprit quand on décide de l'installer dans un coin du jardin. En culture commerciale intensive, un plan peut produire durant une quinzaine d'années.

Humulus lupilus est une plante grimpante exceptionnelle qui peut former un écran en un temps record. Mais elle est cultivée avant tout pour ses fleurs femelles, autant en agriculture qu'en horticulture ornementale. Car le houblon est dioïque, c'est-à-dire que certains plants sont mâles alors que d'autres sont femelles.

Minuscules, les fleurs femelles sont logées entre les nombreuses bractées qui ressemblent à des écailles vertes formant un joli petit cône. Un plant en compte des centaines. C'est à la base de chaque bractée qu'est sécrétée la lupiline, une résine oléagineuse utilisée dans l'industrie brassicole.

Le houblon commun, le cultivar «Aureus» et le Humulu japonicus sont habituellement vendus en plants dans les centres de jardin (dans l'île de Montréal, on peut en trouver à la Pépinière Jasmin, boul. Henri-Bourassa Ouest). Quant aux variétés de houblons destinées à la fabrication de la bière, il faut faire affaire avec des maisons spécialisées comme Fresh Hops de l'Oregon. La compagnie vend des rhizomes, outre frontière, et offre de nombreuses variétés.

Alain Moreau examinant un de ses plants de houblon. (Photo fournie par Alain Moreau)

Grand amateur de bière maison, Alain Moreau de Maskinongé, dans Lanaudière, cultive diverses variétés de houblon depuis plusieurs années. À l'occasion, il s'est même servi de fleurs de l'espèce originale. Selon lui, on peut planter les rhizomes dès la fin avril. Une fois le plant établi, il conseille de conserver trois ou quatre tiges seulement pour obtenir des fleurs de meilleure qualité. La cueillette aura lieu à partir de la mi-septembre jusqu'à l'Action de grâce, selon les cultivars.

Attention! Les feuilles et les fleurs peuvent parfois causer une allergie cutanée. Les fleurs devront sécher à l'abri de la lumière puis être entreposées dans un pot fermé hermétiquement. On pourra aussi les conserver au congélateur. M. Moreau cultive notamment les variétés «Mount Hood», «Nugget», «Willamette» et «Cascade», un houblon utilisé dans la bière nord-américaine. On peut aussi s'approvisionner en houblon séché dans certains boutiques spécialisées. La maison Houblon et Cépage, rue Notre-Dame, à Lachine, en offre six variétés.

Plante à tout faire

Cultivée depuis des millénaires, le houblon a toujours été utilisé dans la pharmacopée populaire. Pour leur part, les Romains mangeaient les jeunes pousses du printemps comme on le fait avec les asperges. Infusions, cataplasmes et extraits ont servi, tour à tour, comme aphrodisiaques ou médicaments pour traiter une foule de maladies, dont l'hystérie. En raison de ses propriétés sédatives, on l'utilise encore pour résoudre des problèmes de sommeil.

Des recherches récentes indiquent qu'il soulagerait également plusieurs symptômes de la ménopause, notamment les bouffées de chaleur. Des extraits de houblon servent ou ont déjà servi dans les lotions à main, les bonbons, les puddings ou encore pour conserver des desserts gelés à base de lait.