Cependant, les spécialistes s'entendent sur un point: l'achat d'un plongeoir est une pratique de moins en moins populaire chez leurs clients.

Cependant, les spécialistes s'entendent sur un point: l'achat d'un plongeoir est une pratique de moins en moins populaire chez leurs clients.

En effet, il semble que depuis environ cinq ans, les nouveaux acheteurs de piscines creusées préfèrent opter pour une piscine qui deviendra une aire de jeu. En fait, pour faire l'acquisition d'une piscine avec plongeoir, il y a des normes à respecter quant à la longueur et à la profondeur du bassin. Pour installer un tremplin, il faudra nécessairement que le creux de la piscine soit d'une profondeur de huit pieds ou plus.

Cependant, comme l'explique Jean Goudreau, directeur chez Club Piscines Launier de Trois-Rivières, une telle profondeur représente une aire de baignade perdue. «Les gens préfèrent avoir une profondeur de 5 pieds ou 5 pieds et demi et pouvoir jouer dans la piscine, par exemple au volley-ball. De plus en plus, les clients préfèrent une piscine moins creuse sans tremplin», mentionne-t-il.

Chez Club Piscines Launier, depuis le début de l'année, environ 35 piscines creusées ont été vendues, et de ce nombre, il n'y en avait que deux avec des tremplins. «Depuis quelques années, les piscines avec plongeoir représentent certainement moins de 10 % de nos ventes dans la piscine creusée», ajoute M. Goudreau.

Même son de cloche du côté de Piscitrium Trévi, aussi à Trois-Rivières. Le copropriétaire Éric Désilets estimait aussi ses ventes de piscines avec tremplin à moins de 10 %. «Les clients préfèrent souvent ajouter un espace "spa" ou des marches dans la piscine, et veulent jouer dans la piscine plutôt que de plonger», admet-il. M. Désilets souligne par ailleurs que pour l'installation d'un plongeoir, en plus de tenir compte de la longueur et de la profondeur de la piscine, le client doit débourser de 600 $ à 700 $.

Chez le Maître Piscinier, le directeur des ventes Serge Lemay précise que 25 % des ventes de piscines creusées sont des piscines avec plongeoir. Cependant, M. Lemay admet être en accord avec cette nouvelle réglementation, à Louiseville. «C'est tout à fait justifié, puisque les tremplins sont peu sécuritaires. Aux États-Unis, il y a déjà eu des poursuites. Je n'ai jamais entendu parler de poursuites au Québec, mais le risque est toujours là», explique-t-il.

Son avis n'est cependant pas du tout partagé par Jean Goudreau. «Il y a toujours eu des plongeoirs. Et avec ou sans tremplin, on peut plonger dans une piscine. Il suffit de savoir être responsable. Dans le fond, ça ne changera rien, ça va juste déplaire aux personnes assez responsables qui voudraient opter pour le tremplin et qui ne pourront pas», lance le directeur de Club Piscines Launier.

C'est également l'opinion de Chantal Jacob, propriétaire de Piscines et Spas Eau Claire du secteur Shawinigan-Sud. «Les gens qui ont décidé ce règlement ignorent la composition des piscines. Ils ne connaissent pas le degré d'inclinaison des pentes dans les piscines et les règlements sur la profondeur qui font que la piscine demeure sécuritaire avec un tremplin», soutient-elle.