Ces normes gouvernementales interdisent l'usage de 22 pesticides pour les pelouses qui sont particulièrement nocifs pour la santé humaine, tout en réglementant la vente et l'épandage de pesticides moins dommageables.

Ces normes gouvernementales interdisent l'usage de 22 pesticides pour les pelouses qui sont particulièrement nocifs pour la santé humaine, tout en réglementant la vente et l'épandage de pesticides moins dommageables.

Le gouvernement du Québec a, par la même occasion, sommé les municipalités de mettre en place leur propre réglementation visant à interdire l'usage de plusieurs pesticides sur les espaces verts publics, privés et commerciaux d'ici avril 2006. Plusieurs municipalités n'ont pas attendu pour prendre le virage vert, en allant bien au-delà des normes proposées par le Ministère.

«Les municipalités de Blainville, Longueuil et Trois-Rivières sont des bons exemples de villes proactives qui ont interdit tous les pesticides et où des éco-conseillers sont en place pour veiller à l'application du règlement», soutient Édith Smeesters, porte-parole de la Coalition pour les alternatives aux pesticides (CAP).

La Ville de Montréal a adopté le Règlement sur l'utilisation des pesticides en avril 2004, interdisant tout épandage de pesticides dans les 27 arrondissements, à l'exception des terrains de golf et des terrains envahis par des insectes ou des plantes nuisibles.

Le déclin des pesticides aux fins esthétiques signifie-t-il pour autant le début du règne du pissenlit, la bête noire des amateurs de gazon? «Pas du tout», réplique Daniel Côté, propriétaire de Gazon écologique, une compagnie sherbrookoise d'entretien qui offre des solutions de rechange aux pesticides. Elle signifie plutôt une nouvelle approche de gestion des pelouses et une nouvelle attitude. «L'ère de la monoculture est révolue! Pour avoir un gazon écologique, oubliez l'image d'une graminée unique (habituellement un type de gazon appelé pâturin de Kentucky, celui vendu en plaques roulées) sur des grandes surfaces. Il faut accepter la biodiversité, soit la cohabitation de plusieurs types de plantes et graminées», explique Édith Smeesters. Si cela inclut parfois des pissenlits, est-ce donc si grave?

Des trucs simples pour gazons sains

«Puisqu'une pelouse qui est traitée aux pesticides depuis des années est très appauvrie, il faut d'abord commencer par remettre de la vie dans le sol. De là l'importance de l'enrichir de compost et d'engrais écologiques», conseille Daniel Côté. Un bon compost qui ne coûte pas cher? Les brins d'herbe coupés qu'on laisse sur le sol en tondant, réduisant par le fait même les ordures.

On propose également de sursemer les endroits clairsemés avec des mélanges de graminées, comme du trèfle, le végétal par excellence pour les sols secs et pauvres, qui résiste bien aux canicules estivales et qui n'exige aucun engrais. Au quotidien, selon le CAP, on garde la pelouse à 8 ou 9 cm de hauteur, minimum, pour lui donner des racines profondes et des plants résistants, en la tondant moins souvent avec des lames bien affûtées, pour éviter de la fragiliser. De plus, on insiste sur l'importance d'arroser peu souvent (une fois tous les 10 jours s'il n'a pas plu) mais abondamment, avec un pouce d'eau (2,5 cm).

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Sur Internet:

> www.gazonecologique.com

> Coalition pour les alternatives aux pesticides: www.cap-quebec.com