Elles fleurissent une fois par année, l'automne ou au printemps selon les variétés, mais chez moi, probablement grâce aux soins attentifs de ma tendre jardinière, elles donnent souvent deux floraisons, la première à partir de la mi-janvier. C'est le cas de mon plus gros plant que je vous présente aujourd'hui. Ses premières fleurs sont apparues au début de l'année alors qu'une cinquième hampe florale devrait fleurir d'ici une semaine ou deux. En tout, 33 fleurs et plus de quatre mois de floraison continue.

Elles fleurissent une fois par année, l'automne ou au printemps selon les variétés, mais chez moi, probablement grâce aux soins attentifs de ma tendre jardinière, elles donnent souvent deux floraisons, la première à partir de la mi-janvier. C'est le cas de mon plus gros plant que je vous présente aujourd'hui. Ses premières fleurs sont apparues au début de l'année alors qu'une cinquième hampe florale devrait fleurir d'ici une semaine ou deux. En tout, 33 fleurs et plus de quatre mois de floraison continue.

À une certaine époque, les cattleyas étaient fréquemment utilisés comme fleurs de corsage de la mariée. Dans l'oeuvre de Proust, l'orchidée symbolisait l'amour. Avec les chrysanthèmes, Ies cattleyas étaient ses fleurs favorites. Vous avez peut-être déjà entendu l'expression littéraire «faire cattleya» signifiant faire l'amour.

Plusieurs espèces sont parfumées et on en compte des milliers d'hybrides, notamment plusieurs à fleurs jaunes ou orangées, dotées d'un coeur plus foncé, mes préférées. Les cattleyas ont des exigences semblables aux phalaenopsis, mais ils préfèrent encore plus de lumière. Leurs feuilles coriaces peuvent être exposées au soleil sans problème, sauf durant les mois de juillet et août, alors que les rayons sont brûlants.

Le plant peut même résister à de longues périodes de sécheresse, indique André Poliquin, président de la Société des orchidophiles de Montréal. C'est pourquoi ils sont heureux quand on les installe tout près d'une fenêtre plein sud. Comme ils apprécient d'ailleurs de passer l'été à l'extérieur dans une position légèrement ombragée.

Mais contrairement aux phalaenopsis, les cattleyas exigent une période de repos, une fois la floraison terminée. Il faut alors réduire considérablement les apports d'eau, insiste l'expert, sinon la prochaine production de fleurs risque d'avorter. Ce repos peut parfois durer trois mois. On recommence les arrosages réguliers quand de nouvelles tiges (ou pseudo-bulbes) font leur apparition. C'est à leur extrémité, à l'intérieur de bractées vertes qui agissent comme des écrins protecteurs, que les fleurs se forment. Quand les bractées ouvrent, M. Poliquin recommande de les éliminer, une entreprise délicate qui n'est cependant pas conseillée par tous les orchidophiles.

La floraison du cattleya est provoquée par les changements de température entre le jour et la nuit de même que par la durée de la photopériode. La majorité des variétés offertes sur le marché se contente des conditions d'éclairage normal d'une maison, mais certaines, beaucoup plus exigeantes, peuvent nécessiter 13 ou 14 heures de noirceur. Attention: il faut absolument éviter d'exposer vos plants à la lumière d'une lampe en soirée. Cela peut suffire à inhiber la floraison, explique pour sa part Laurent Leblond, proprio du Paradis des orchidées, à Laval.

La floraison est plus courte que celle des phalaenopsis, environ six à huit semaines pour les variétés à grosses fleurs, un peu moins pour les hybrides à fleurs plus petites. Mais ces derniers sont souvent beaucoup plus prolifiques. Certaines variétés peuvent aussi donner des fleurs d'une dimension étonnante. Au printemps dernier, à l'exposition des orchidophiles de Montréal, au collège Maisonneuve, certains cultivars importés de Taiwan portaient des fleurs de 15 centimètres de diamètre et même un peu plus. Impressionnant!

Considérés comme les orchidées les plus populaires dans le monde, les cattleyas sont originaires de l'Amérique tropicale, du Mexique jusqu'en Argentine. On en compte une cinquantaine d'espèces, dont 32 poussent au Brésil. La première du groupe a été découverte de bien curieuse façon, raconte André Poliquin. Au 19e siècle, les poteries fabriquées en Amérique du Sud étaient enveloppées de feuilles coriaces, afin de les protéger durant leur long voyage en bateau vers l'Europe. Or en 1818, un riche collectionneur de plantes, le Britannique Lord William Cattley, reçoit un arrivage d'espèces provenant du Brésil.

Il remarque parmi les produits d'emballage de la cargaison une de ces feuilles étranges qui semble sur le point de produire un drageon, en dépit de son long périple sans eau et sans lumière. Cattley apporte la chose dans ses serres et réussit à la faire fleurir: une grosse fleur odorante, d'une espèce alors inconnue, apparaît. La plante est baptisée Cattleya labiata en l'honneur de Cattley par un de ses jeunes employés, John Lindsey, taxonomiste reconnu. Cette découverte a été à l'origine de la grande fièvre des orchidées qui a envahi le monde.

Comme Proust, elles sont parmi mes fleurs de maison favorites. Je vous invite donc à «faire cattleya»!