Les autruches ne sont pas connues cependant pour leur grande capacité intellectuelle. Dans le classement du chercheur Louis Lefebvre, spécialiste du comportement des oiseaux dont je vous parlais la semaine dernière, elles figurent parmi les dernières. Petit cerveau et comportement innovateur nul, dit le professeur au département de biologie de l'Université McGill qui a conçu une échelle pour mesurer le quotient intellectuel des oiseaux.

Les autruches ne sont pas connues cependant pour leur grande capacité intellectuelle. Dans le classement du chercheur Louis Lefebvre, spécialiste du comportement des oiseaux dont je vous parlais la semaine dernière, elles figurent parmi les dernières. Petit cerveau et comportement innovateur nul, dit le professeur au département de biologie de l'Université McGill qui a conçu une échelle pour mesurer le quotient intellectuel des oiseaux.

D'ailleurs, plusieurs maximes et dictons font du plus gros oiseau de la planète un animal plutôt stupide: faire l'autruche, se mettre la tête dans le sable comme l'autruche ou encore une politique de l'autruche. Des allusions au fait que l'oiseau se cacherait la tête devant un danger, évitant ainsi de faire face à la réalité. À vrai dire, il s'agit d'une légende comme le mentionne justement Le Petit Robert.

Même si l'autruche est un oiseau relativement répandu dans certaines parties d'Afrique et qu'il s'agit aujourd'hui d'un oiseau d'élevage présent un peu partout dans le monde, on ne dispose d'aucun témoignage documenté démontrant que la grande autruche agit ainsi devant un danger, nous dit le Handbook of the Birds of the World, un ouvrage de référence très coté.

Toutefois, on sait que l'autruche, comme les cygnes ou plusieurs canards, étend le cou sur le sol quand elle éprouve une peur soudaine d'origine inconnue. De là à croire que l'oiseau se met la tête non pas sur mais dans le sable, il n'y a qu'un pas. Voilà peut-être l'origine de cette infâme calomnie.

Autre expression mal fondée au sujet de la belle africaine: avoir un estomac d'autruche, ce qui signifie évidemment qu'on peut tout digérer.

Cela démontre une piètre connaissance de la bête et de son régime alimentaire. En dépit de sa réputation de tout avaler ce qui lui passe devant le bec quand elle est en captivité, dans son milieu naturel, l'autruche est presque exclusivement herbivore, ne mangeant que rarement des insectes ou des petits animaux.

Par contre, comme les gallinacés ou encore les tourterelles, elle avale une certaine quantité de petits cailloux pour aider le gésier à transformer cette végétation plutôt coriace en bouillie assimilable. La taille du gésier étant considérable, on peut y trouver jusqu'à un kilo de cailloux d'environ 2,5 centimètres de diamètre. Mais la bête ne digère pas la roche pour autant.

Rappelons que l'autruche atteint 2,5 mètres de hauteur et un poids de 150 kg. Marcheuse infatigable, elle peut courir à 50 km/h quand un prédateur se fait trop insistant. Elle est dotée d'une vue exceptionnelle.

Solitaire ou vivant en petit groupe, ses moeurs amoureuses sont singulières. Le mâle fait le nid et invite sa préférée à y pondre. Mais comme il veut s'assurer d'une progéniture nombreuse, il sollicitera trois ou quatre autres femelles à s'y installer tour à tour. Si bien qu'à la fin de l'exercice, on pourra compter quelques dizaines d'oeufs dans le nid. Tout ce petit monde en devenir sera couvé par la femelle dominante, habituellement la première. Mais comme les oeufs sont trop nombreux, elle se contentera d'en couver une vingtaine, poussant les autres à un ou deux mètres en dehors du nid, mais jamais les siens. L'abnégation a ses limites!