Avant d'accepter de louer sa propriété pour un tournage, il importe de se renseigner et de se poser des questions. Voici quelques pistes.

Le tarif

Le tarif de location d'une habitation est négocié en fonction de nombreux critères, comme le budget dont dispose la société de production, la rareté de la demeure convoitée, sa valeur et la durée d'occupation. On estime que le montant pour une journée de tournage oscille entre 500$ et 1500$ environ. Dans le cas de maisons vraiment exceptionnelles, ce tarif peut s'élever jusqu'à 2500$ ou plus. «Pour un château meublé d'antiquités et situé dans un quartier huppé», cite en exemple Michèle St-Arnaud, directrice des lieux de tournage. Toutefois, le montant de location est moindre lors des journées dites de préparation, de remise en place et pendant les journées inoccupées. Pour un tournage de plus d'un jour, voire de plusieurs semaines, les occupants du lieu sont relogés. Un dédommagement pour l'hébergement et, parfois, une allocation pour les repas seront proposés. «Chaque projet est différent et le tarif quotidien variera d'un tournage à l'autre. Selon sa durée, une moyenne sera calculée», mentionne Mélanie Lessard, directrice des lieux de tournage.

S'informer

À la suite d'une rencontre avec un directeur des lieux de tournage, il est recommandé de vérifier le «sérieux» du tournage auprès de la maison de production.

Il est essentiel de valider, à la signature du contrat, que le producteur est bel et bien assuré (dommages, responsabilité civile...) et qu'il s'engage à remettre les lieux dans le même état qu'à son arrivée.

On s'informe sur le scénario du film ou de la télésérie. «S'il se produit un meurtre, on doit le dire au propriétaire», fait remarquer Mélanie Lessard.

Enfin, on peut contacter le Bureau du cinéma et de la télévision de Montréal (BCTM), qui gère tous les tournages à Montréal et qui offre des conseils et des informations aux citoyens qui désirent louer leur demeure.

Avis aux propriétaires d'un condo, le directeur devra se munir de l'accord du syndicat de copropriété pour tourner dans les parties communes de l'immeuble. «Quant aux parties privatives, il importe de vérifier si ce type de location est permis en vertu de la déclaration de copropriété», précise Yves Joli-Coeur, avocat émérite.

Mises en garde

Bien sûr, l'obtention de revenus de location pour sa maison constitue, a priori, une offre alléchante. Mais il importe qu'un propriétaire se pose quelques questions avant de signer. «Il faut accepter l'idée que des inconnus travailleront dans sa maison et faire confiance à l'équipe. Autrement, il vaut peut-être mieux ne pas louer», considère Denis Paquette, directeur des lieux de tournage.

Selon la durée du tournage, il faut aussi prévoir un chamboulement de la routine. «Vivre ailleurs pendant un certain temps, avec les enfants, l'école... Ça bouscule les habitudes. Il est préférable d'être capable de sortir de sa zone de confort», enchaîne Mélanie Lessard.

Les recours

Que faire si le tournage ne se passe pas comme prévu et que les conditions de l'entente de location ne sont pas respectées? «En cas de différend avec un producteur, un propriétaire pourra s'adresser au tribunal civil afin d'obtenir dédommagement», rappelle l'avocat émérite Yves Joli-Coeur.

Envie de louer?

À moins de connaître les coordonnées d'un directeur des lieux de tournage pour lui soumettre sa propriété, on peut inscrire sa demeure à la photothèque nationale du Bureau du cinéma et de la télévision du Québec. C'est gratuit.

De plus, le site de petites annonces Via Habitation, consacré à la location et à la vente de propriétés, permet d'offrir son domicile en guise de lieu de tournage. L'inscription est gratuite.