Située sur un terrain boisé à Saint-Bruno-de-Montarville, la maison de l'architecte Frédéric Leclerc a servi de décor aux Beaux malaises de Martin Matte. Un lieu de tournage hors de l'ordinaire... qui est presque un personnage en soi. Découvrez ses secrets, juste à temps pour le dernier épisode de la saison de cette comédie (hilarante et grinçante) qui sera diffusé le mercredi 26 mars, à TVA.

Avec ses fenêtres à profusion, ses espaces généreux et son aménagement attrayant, comme ses portes plaquées de noyer, cette propriété, tel un personnage, attire l'attention dans l'émission.

Mais pourquoi incarne-t-elle celle qu'aurait pu «véritablement» habiter Martin Matte?

La famille fictive de Martin Matte, dans la comédie Les beaux malaises. Photo Éric Myre, fournie par Encore Télévision.

«Elle répondait aux critères recherchés, c'est-à-dire qu'elle était, d'abord, assez grande pour recevoir l'équipe de tournage. Mais aussi, son environnement moderne convenait à une jeune famille qui a du goût et qui est financièrement à l'aise», explique Denis Paquette, directeur des lieux de tournage pour la série humoristique Les beaux malaises. C'est ce dernier qui a proposé la propriété de Saint-Bruno-de-Montarville au réalisateur.

«Je l'avais vue sur l'internet et j'avais conservé la photo dans ma banque d'images», confie Denis Paquette, dont le rôle est non seulement de trouver des lieux, mais de s'assurer que tout se passe bien avant, pendant et après les tournages.

L'architecte Frédéric Leclerc, dans son agence Leclerc associés architectes, à Montréal. La première saison des Beaux malaises a été tournée dans sa propriété. Photo Alain Roberge, La Presse.

Autre atout de la demeure de l'architecte: elle est située près de Montréal. «Mieux, les téléspectateurs pouvaient aisément l'imaginer dans un quartier chic de Montréal, ajoute Denis Paquette. Elle est très télégénique et son aménagement, dont celui de la cuisine, nous permettait de travailler avec aisance.»

C'est l'assistante de M. Paquette qui s'est d'abord présentée à la résidence de Frédéric Leclerc. «Elle a fait des photos et, après avoir obtenu l'approbation du réalisateur et du directeur artistique de l'émission, j'ai rencontré M. Leclerc afin de conclure l'entente de location», précise le directeur des lieux de tournage.

Une scène des Beaux malaises, dans la cuisine de la maison de Frédéric Leclerc. À gauche, photo Marco Campanozzi, La Presse. À droite, photo fournie par TVA.

Le propriétaire, ses trois fils, Émile, 15 ans, Gabriel, 16 ans, Guillaume, 19 ans, et le chien Balou, 7 ans, ont dû quitter la maison pendant une période de trois semaines, en juillet et en septembre derniers, pour les besoins du tournage. «Au retour, nous l'avons retrouvée dans un état impeccable», atteste Frédéric Leclerc.

«La plupart des meubles sont les nôtres... jusqu'aux napperons. Et c'était mon lit sur lequel s'étaient allongées trois femmes, dans l'un des épisodes», poursuit-il, sourire en coin.

Suivre une émission qui se déroule dans sa maison peut, parfois, donner une impression bizarre.

Vertigineux, le salon a 22 pi (6,7 m) de hauteur. Photo Marco Campanozzi, La Presse.

«C'est un peu étrange de voir Martin Matte et sa famille, à la télé, assis sur son propre canapé. Un effet miroir inusité», avoue-t-il.

Et qu'est-il advenu du mur de gypse sur lequel Martin Matte a très maladroitement voulu poser un cadre? Dans cette scène, une de celles qui risquent de devenir un «classique», selon mon collègue Hugo Dumas, ledit mur avait été troué, badigeonné de colle, voire massacré!

«C'était un faux mur érigé dans le hall d'entrée», révèle l'architecte.

Photo Marco Campanozzi, La Presse.

Consultez le site des Beaux malaises:

tva.canoe.ca/emissions/lesbeauxmalaises

Se fondre dans le paysage

De l'ipé habille la façade, ainsi que la porte de garage. Remarquez les deux grands murs de pierre qui forment, à l'avant, une cour intérieure à l'abri des regards des passants. Photo Marco Campanozzi, La Presse.

Frédéric Leclerc, architecte patron à l'agence Leclerc associés architectes, a réussi à insérer une maison contemporaine à toit plat dans un secteur dominé par les résidences de type conventionnel. Autre défi relevé: il l'a intégrée dans la nature environnante.

Écrin de verdure

Attenant au parc national du Mont-Saint-Bruno, le terrain du concepteur possédait des arbres centenaires. Ceux-ci ont été préservés lors de la construction. «Identifiés, les arbres, dont des pins blancs âgés d'environ 175 ans, ont été protégés pendant le chantier, souligne-t-il. Certains ont été replantés à proximité. Un seul, un vieux chêne, a dû être abattu en raison de sa taille et parce qu'il ne pouvait être déménagé.»

En résumé, la végétation a dicté l'emplacement du bâtiment. «Certes, l'orientation n'a pas été négligée, précise Frédéric Leclerc, mais l'abondance des arbres procure un ombrage naturel adéquat, surtout en été.»

Le choix des matériaux de revêtement s'harmonise également avec l'environnement. Quatre grands murs de pierre de béton font écho au vieux mur de pierre qui délimite l'un des accès au parc. Aussi, le bois (de l'ipé huilé) habille la propriété.

Trois mois pour construire

Frédéric Leclerc n'avait pas une minute à perdre pour construire sa maison, il y a trois ans. À la suite de la vente de sa demeure, il a mis cinq mois pour dénicher son terrain actuel. Ce qui lui laissait trois mois pour mener à bien le chantier. Solution? Une ossature et une isolation préfabriquées lui ont fait gagner du temps. «J'ai dessiné les murs, les planchers et la toiture qui ont été, par la suite, fabriqués en usine», dit-il.