D'anciennes églises, couvents et usines changent aussi de vocation grâce à la mobilisation d'organismes communautaires. Obtenant l'appui de partenaires financiers et des divers ordres de gouvernement, ils réussissent à sauvegarder des immeubles patrimoniaux en y intégrant des logements communautaires. Pour y parvenir, l'expertise de l'organisme Bâtir son quartier est souvent mise à profit, à Montréal.
Les efforts conjugués donnent lieu à des projets innovateurs, comme la transformation d'une ancienne station d'électrification en coopérative d'habitation (Station No°1), dans Hochelaga-Maisonneuve. Celle-ci a été faite en visant la certification écologique LEED.
À Pointe-aux-Trembles, l'église Sainte-Germaine-Cousin, fermée en 2005 parce qu'elle était recouverte à 95 % d'amiante, s'intègre dans un projet incluant la construction de logements communautaires pour personnes âgées. Plutôt que d'être démolie, l'église abritera un centre de la petite enfance et une salle communautaire.
Dans Côte-Saint-Paul-Ville-Émard, l'église Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours est quant à elle transformée en salle de spectacle (le Théâtre Paradoxe), gérée et animée par le Groupe Paradoxe. Le presbytère sera reconverti en bureaux pour cette entreprise d'économie sociale et 12 logements pour jeunes en insertion seront aménagés.
«Les organismes du milieu et la communauté sont attachés à leurs anciennes églises et veulent qu'elles perdurent, indique Édith Cyr, directrice générale du Groupe de ressources techniques Bâtir son quartier. Elles se trouvent souvent au coeur du quartier et l'emplacement est extraordinaire, proche de commerces, de services et de parcs. Ce sont de bons endroits pour intégrer quelques logements.»
Les habitations communautaires répondent aux besoins de différentes clientèles à faible et moyen revenu, et sont gérées de façon autonome. Spectaculaires ou plus modestes, les projets ont chacun un impact dans leur communauté, constate Manon Bouchard, agente de développement. «Ce sont des tremplins pour les organismes, qui leur permettent de continuer leur évolution et de concrétiser leurs rêves.»
Bâtir son quartier coordonne des projets de plus en plus complexes, qui intègrent une mixité de fonctions.
«Avec l'ensemble des partenaires, on a envie de faire mieux afin qu'on soit collectivement fiers du résultat, indique Mme Cyr. On ne ménage pas les efforts pour que les personnes aient envie de vivre dans les immeubles et que les gens soient contents d'en être les voisins.»
La Maison de la Providence, rue Fullum, est ainsi en train d'être transformée en un centre qui comportera des logements communautaires et des espaces de bureaux pour des organismes actifs dans la communauté. La chapelle sera reconvertie en salle à manger et en salle communautaire.
«Les Soeurs de la Providence sont contentes que le bâtiment conserve sa vocation communautaire, précise Édith Cyr. Tous mettent la main à la pâte et cela nous amène à relever de beaux défis!»
Illustration fournie par Rayside|Labossière Architecture Design Développement
À Pointe-aux-Trembles, l'église Sainte-Germaine-Cousin s'intègre dans un projet incluant la construction de logements communautaires pour personnes âgées.
PHOTO ÉDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE
Dans Côte-Saint-Paul-Ville-Émard, l'église Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours deviendra sous peu le Théâtre Paradoxe. Douze logements pour jeunes en insertion seront aménagés dans le presbytère.