«Le papier brique est l'ancêtre des revêtements extérieurs sans entretien», trouve Martin Dubois, auteur, chargé de cours à l'Université Laval, puis consultant en architecture et patrimoine au service de la société Patri-Arch de Québec.

Durant les années 30 à 60, les gens de petite condition l'employaient pour ennoblir leur maison, relate le consultant avec une pointe de respect. Et pour le matériau lui-même, et pour les gens qui l'employaient.

Il s'agit d'un papier feutre goudronné avec granules de céramique reproduisant, en relief, la brique que de nombreuses gens n'avaient pas les moyens de s'offrir. À moins que ce ne fût une autre forme de maçonnerie. On le fixait au moyen de clous contre les planches de bois dont nos maisons étaient bardées.

Il ne s'agissait pas d'un matériau artisanal. Produit de l'industrie, il était livré à domicile en rouleaux. Mais, avec le temps, il séchait, cassait ou perdait ses granules. Comme on n'en fabriquait plus, on lui superposait, après l'avoir arraché ou non, un autre revêtement. En vinyle ou en clins de bois, par exemple.

«C'est pourquoi le matériau tire petit à petit sa révérence. Bientôt, on ne le verra plus. Encore que quelques granges, telles à l'île d'Orléans, en sont toujours couvertes», détaille Martin Dubois.

Quand on en voit, bien que rarement, on est porté à en déduire qu'il n'était pas de si mauvaise qualité, pense tout haut le consultant. Encore qu'il ait ses accusateurs convaincus qu'il donnait lieu à des poches d'humidité, contre la maison, dans les zones où il était perforé ou tailladé.

Proche parent du bardeau d'asphalte des toitures, il tenait en principe plus longtemps. Parce qu'il n'avait pas, entre autres, à supporter le fardeau de la neige.

En tout cas, conclut Martin Dubois, le papier imitation brique eut l'heur de changer l'aspect chromatique des maisons dont le bois d'origine était pâle. La couleur était plus gaie, plus énergique. «Et de loin, on aurait dit de la brique», se souvient-il.