Délicatesse d'esprit néogothique relevant les fenêtres de plusieurs maisons d'architecture populaire de Limoilou. Les meneaux, formant des embrasures en lancettes dans la partie supérieure, se trouvent aussi bien dans la contre-fenêtre que dans la fenêtre «intérieure» à guillotine.

«La partie basse est libre. Sans doute parce que le va-et-vient de la guillotine aurait désuni les meneaux», suppose Martin Dubois, auteur, chargé de cours à l'Université Laval, puis consultant en architecture et patrimoine (Patri-Arch) de Québec. À moins qu'on ait voulu limiter les dépenses.

 

Les meneaux, ainsi composés, résultent d'un travail long et patient. Car les embrasures auxquelles ils donnent lieu correspondent à autant de vitres enchâssées. Un peu comme dans un vitrail.

On dénombre donc ici trois lancettes entre deux demi-lancettes. Chaque piédroit ou montant vertical est surmonté d'un «V» inférant quatre «Y». La géométrie est impeccable.

C'était une délicatesse de construction, soit. Mais aussi une façon de tromper la morphologie sévère des nombreux «triplex» de l'arrondissement.

«Pour alléger leur aspect, on joignait aussi des plates-bandes - qui sont un rang de briques verticales ou soldats, avec clé de voûte souvent - au-dessus des fenêtres et portes», précise Martin Dubois.

Cependant, ajoute l'auteur et consultant, l'élégance et la fierté s'exprimaient plus particulièrement dans les escaliers, les corniches moulées à consoles et les parapets ornementaux.

Le bâti essentiel de Limoilou, rappelle-t-il, a été l'oeuvre, depuis les années 20 jusqu'aux années 40, de promoteurs impatients de construire. Un détail architectural se retrouvait-il sur un de leurs immeubles qu'ils le reproduisaient, par économie d'échelle, sur d'autres dans la même rue ou le même secteur.

On trouve aussi dans l'arrondissement des fenêtres à meneaux en piédroit se terminant par un arc bien rond ou roman. Elles sont une variation des arcs brisés en lancettes.