Fin XIXe et début XXe siècle, à Québec, chez nos concitoyens d'expression anglaise, la maison éclectique à colombage ou stick style est florissante.

La Villa Clermont, au 2205, chemin Saint-Louis, qu'on aperçoit en partie ci-dessus, en est sans doute la représentation la plus retentissante. «Encore que le 1080, rue des Braves, résidence où a habité l'ancien premier ministre du Québec Jacques Parizeau est très représentative aussi», déclare Martin Dubois de Québec, auteur, chargé de cours à l'Université Laval, puis consultant en architecture et patrimoine (société Patri-Arch). 

Cependant, il s'agit de la transposition ornementale d'une façon de construire, très répandue en Angleterre durant le règne des Tudor (fin XVe siècle jusqu'au début XVIIe). On mettait en place une robuste ossature de bois dont on remplissait les vides de moellons et de torchis. Les poteaux et poutres restant apparents.

 

On trouve en Allemagne et en Alsace de nombreux immeubles charmants faits de la sorte. Au Québec, la Maison Lamontagne, à Rimouski, qui remonte au Régime français, est une survivante on ne peut plus authentique de cette méthode de construction.

Dans son livre La maison au Québec (Ed. de l'Homme, 2001), Yves Laframboise croit qu'il y en a bien d'autres du genre, sans toutefois qu'on ne le sache. Selon lui, il est difficile de détecter dans le paysage construit les maisons en colombage briqueté, introduites au Québec, fin XVIIIe et début XIXe, par des immigrants hollandais dans la foulée de la Révolution américaine, «parce que leurs murs ont été recouverts de planches horizontales afin de les protéger des intempéries».

À Québec, reprend Martin Dubois, les colombages qui soulignent les maisons éclectiques ne sont ni constructifs ni structurels. Ils sont appliqués. Ils évoquent un genre ancien dont nos concitoyens étaient nostalgiques.