Si une maison mérite qu'on s'y arrête, c'est bien celle-là. Sauvée plusieurs fois de la démolition, elle sert aujourd'hui de centre d'interprétation de la rivière Saint-Charles.

Si une maison mérite qu'on s'y arrête, c'est bien celle-là. Sauvée plusieurs fois de la démolition, elle sert aujourd'hui de centre d'interprétation de la rivière Saint-Charles.

La maison Dorion-Coulombe serait l'une des plus anciennes habitations du quartier Limoilou. Cette maison rurale québécoise à l'architecture typique aurait été construite vers 1790.

Les spécialistes la qualifient de rareté architecturale et de curiosité patrimoniale. Sa présence près du centre-ville ajoute à son originalité.

Lors d'une étude réalisée en 1995, la firme de conseillers en patrimoine Bergeron Gagnon signale que cinq fermes existaient dans ce secteur de la rivière Saint-Charles à la fin du XVIIIe siècle. La maison Dorion-Coulombe serait l'une de celles-là.

À l'origine, la maison Dorion-Coulombe était installée dans l'ancienne ville de Vanier, en bordure de la rue Plante et du boulevard Hamel actuel.

On l'a transportée, en 1975, sur la rive nord de la rivière Saint-Charles. Adossée au parc Cartier-Brébeuf, elle regarde la Pointe-aux-Lièvres de l'autre côté de la rivière. Son adresse exacte est le 332, rue Domagaya, dans le Vieux-Limoilou. Domagaya est le nom du fils du grand chef Donnacona, que Cartier a rencontré au même endroit lors de son premier voyage.

Cachet historique

La maison Dorion-Coulombe a été remarquablement bien restaurée par les services compétents de la Ville. Son nouveau rôle de gardienne de la rivière Saint-Charles lui va à ravir. C'est une bonne destination pour un pique-nique champêtre dans un lieu bucolique et fondateur.

La Ville de Québec est devenue propriétaire de cette maison patrimoniale en 2000. Il aura fallu attendre encore cinq ans avant qu'elle soit restaurée. Les travaux de restauration ont duré deux ans, jusqu'à la fin de 2007. Coût de la remise en forme : 453 000 $. Le budget provient du programme de restauration des bâtiments patrimoniaux, dans le cadre d'une entente entre la Ville et le gouvernement provincial. Il faut dire que la bâtisse était dans un état lamentable.

Ce qui a compliqué la restauration, c'est qu'il fallait conserver le cachet historique de la maison tout en la rendant conforme aux normes d'accessibilité d'un bâtiment public.

L'intérêt de cette maison vient du fait qu'elle montre bien la transition entre l'architecture d'inspiration française et la façon de construire à la québécoise.

Son volume imposant, la forme de son toit, son solage bas et sa cheminée de pierre installée en plein centre de la bâtisse appartiennent à la façon de faire du temps de la Nouvelle-France. Par contre, la longue galerie couverte par un avant-toit, les lucarnes et la symétrie de ses larges fenêtres rappellent que de l'eau a coulé sous les ponts de la rivière et que la maison québécoise doit aussi beaucoup à la tradition anglaise.

Amoureux du patrimoine

Plusieurs amoureux du patrimoine se sont battus pendant plus de 30 ans pour que cette maison soit restaurée et mise en valeur. On devrait graver leur nom quelque part. Ils s'appellent, entre autres : Cardwell Ross Anderson, George Nolan et Jean Sabourin.

En 1975, M. Anderson, un architecte, achète la maison de la succession Coulombe précisément pour la sauver de la démolition. M. Anderson peut compter sur l'aide de la fondation Héritage-Canada. On n'arrive pas cependant à s'entendre sur une vocation spécifique qui assurerait la pérennité du bâtiment.

En 1997, George Nolan, tente de sauver la maison en y installant une corporation d'organismes dédiés à la cause de la dépollution et de la mise en valeur de la rivière Saint-Charles.

À partir de 1987, un citoyen de Vanier, Jean Sabourin, se passionne à son tour pour la sauvegarde de la maison Dorion-Coulombe. Fondateur de la Société culturelle de Vanier, M. Sabourin ne donnera aucun répit aux autorités responsables durant près de 20 ans. Tous ces efforts n'auront pas été vains. La restauration dans les règles de la maison Dorion-Coulombe et sa mise en valeur ont coïncidé, comme par hasard, avec le 400e anniversaire de la ville.