En marchant sur le boulevard Saint-Joseph dans la partie ouest de Lachine, en bordure du parc linéaire qui longe le lac Saint-Louis, on remarque une vieille résidence au numéro civique 5550, flanquée de deux pavillons de bois à ses extrémités qui lui donnent une personnalité originale. Il s'agit de la maison Mallet, dont la construction remonte au milieu du XVIIIe siècle.

En marchant sur le boulevard Saint-Joseph dans la partie ouest de Lachine, en bordure du parc linéaire qui longe le lac Saint-Louis, on remarque une vieille résidence au numéro civique 5550, flanquée de deux pavillons de bois à ses extrémités qui lui donnent une personnalité originale. Il s'agit de la maison Mallet, dont la construction remonte au milieu du XVIIIe siècle.

Le bâtiment a été construit sur une terre de deux arpents de front par 40 arpents de profondeur qui longeait la montée Lefebvre (actuellement la 55e Avenue) jusqu'à la Montée-de-Liesse (l'autoroute 20). Selon un document notarié de 1782, Jean-Baptiste Mallet II céda à Louis Quesnel et Marie-Josette Mallet la terre où s'élevaient une maison de pierre, une grange, une étable et des écuries ainsi qu'un jardin planté d'arbres fruitiers. En 1811, la maison et la terre furent vendues à Nicolas II Lefebvre et ses descendants y habitèrent pendant 162 ans jusqu'à sa vente en mai 1973 à Danièle Bédard. Celle-ci la conserva une vingtaine d'années jusqu'à ce qu'elle soit revendue à Hélène Deschênes.

Rénovation

Ce dernier entreprit d'importants travaux de rénovation dont le creusage de la cave à six pieds de hauteur, la modernisation de la cuisine dans l'ajout à l'arrière et l'ouverture d'une entrée latérale à l'est avant de la revendre à Henry Stone en 2002, qui l'a revendue à Benoît Durocher et Suzanne Mercier en 2003.

«Nous habitions Lachine depuis de nombreuses années et nous voulions une plus grande maison pour y être à l'aise avec nos deux adolescents. Nous convoitions cette résidence depuis de nombreuses années et nous avons profité de sa mise en vente en 2003 pour l'acquérir», raconte M. Durocher en ajoutant que le mérite de son excellent état de conservation revient à l'ancien propriétaire qui avait investi dans des travaux de rénovation et de restauration. Le bâtiment et ses dépendances ont d'ailleurs obtenu le Prix émérite du patrimoine de l'arrondissement de Lachine cette année.

À l'origine, le bâtiment de style canadien de 37 pieds de large par 34 pieds de profondeur était constitué d'un toit à pignon traversé de lucarnes. C'est à la suite de la vente d'une partie de la terre à la compagnie ferroviaire du Grand Tronc en août 1887, qui rapporta 750$, que les Lefebvre firent construire une rallonge à l'arrière du bâtiment pour y aménager une cuisine. On pense que les pavillons de bois ont été insérés à cette époque. En même temps, la grange en bois et en maçonnerie recouverte de crépi fut transformée en atelier pour la fabrication de carrioles. Elle est surmontée d'un étage agrémenté d'une lucarne en son centre et d'un toit à pignon couronné d'une lanterne. Tout indique que cet étage a déjà été utilisé comme logement dans le passé.

Lions en pierre

En ce qui concerne la résidence, l'addition des deux pavillons et d'un oriel en bois du côté est lui donne une allure victorienne dont le style était prédominant à la fin du XIXe siècle. Les pavillons servent de salle à dîner durant l'été. L'entrée est flanquée de deux lions en pierre et un long trottoir qui contourne un bain d'oiseaux conduit à l'escalier principal. La porte principale en bois comprend deux longs panneaux étroits en verre et est surmontée d'une imposte en verre cintrée.

Au rez-de-chaussée, on compte cinq pièces. Le salon et la salle à manger d'un côté, avec un magnifique foyer aussi vieux que la maison qui servait autrefois à préparer les repas, et de l'autre côté un boudoir avec un foyer plus moderne et d'un petit bureau. Dans l'annexe se trouve la cuisine modernisée et la nouvelle entrée de côté. Une porte à l'arrière donne sur une terrasse qui surplombe un terrain gazonné, et plus à l'Est une piscine creusée. À l'étage, on retrouve trois chambres et une salle de bain. Les planchers de cet étage sont faits de planches larges qui sont probablement d'origine. On accède au sous-sol par une porte dissimulée sous la galerie principale à l'avant.

Signalons qu'en vertu des actes notariés qui remontent au XVIIIe siècle, la propriété jouit d'un droit de plage de 15 pieds en bordure du Lac Saint-Louis. Toutefois, comme cette bordure a été élargie pour en faire un parc linéaire public, il n'est pas certain que ce droit puisse jamais être exercé.