L'Île-Bizard compte très peu de bâtiments anciens qui constituent des témoins de notre héritage architectural. Le répertoire d'architecture traditionnelle réalisé par l'ex-Communauté urbaine de Montréal en avait dénombré tout au plus quatre exemplaires.

L'Île-Bizard compte très peu de bâtiments anciens qui constituent des témoins de notre héritage architectural. Le répertoire d'architecture traditionnelle réalisé par l'ex-Communauté urbaine de Montréal en avait dénombré tout au plus quatre exemplaires.

Parmi ces derniers, on compte la maison François Paquin, construite en 1831, qui a conservé son cachet d'origine grâce à la vigilance des occupants qui se sont succédé et malgré un agrandissement complété en 2004. C'est en raison de cet effort de préservation du patrimoine que la Ville de Montréal et Héritage Montréal ont décerné aux propriétaires actuels, Diane Meunier et Philippe Doucas, le Prix émérite du patrimoine pour l'arrondissement de L'Île-Bizard-Sainte-Geneviève. De plus le bâtiment a été retenu parmi les cinq candidats au concours «La Maison Coup de coeur de l'année».

La résidence en pierre est située du côté nord-ouest de L'Île-Bizard, au 1645, chemin Bord-du-lac, et tourne le dos au lac des Deux-Montagnes. Tout ce secteur de l'île que l'on pourrait qualifier de campagnard n'est pas encore desservi par les services d'eau et d'égout.

C'est François Paquin, fils de Joseph Paquin de Deschambeault, qui la construisit sur une terre de 90 arpents. Le recensement de 1851 nous apprend qu'il y demeurait toujours mais qu'elle était devenue la propriété de son fils Damase. La maison restera dans la famille jusqu'en 1910 alors qu'elle sera vendue par Ludger Paquin à Ozias Cardinal.

Le bâtiment avait déjà subi une restauration intérieure et extérieure en 1971 avant que la famille Doucas-Meunier ne l'acquière en 1985.

«Lors de notre acquisition, la maison de pierre possédait une rallonge en bardeaux de cèdre qui servait de cuisine d'été. Dans un premier temps, nous nous sommes attaqués à la maison de pierre en faisant insérer une troisième lucarne sur chaque versant afin d'améliorer la luminosité à l'étage. Nous avons profité de l'occasion pour remplacer les bardeaux de cèdre du toit par de la tôle galvanisé à joints pincés et refaire les joints du revêtement en pierre du bâtiment ancestral», souligne M. Doucas.

Les fenêtres à six carreaux du rez-de-chaussée sont originales de même que les deux foyers que l'on retrouve aux extrémités. Le plancher en merisier du rez-de-chaussée de la demeure ancestrale a été remplacé par un neuf mais on a récupéré les planches encore intactes pour améliorer le plancher du 1er étage.

Nouvelle annexe

En 2004, les propriétaires décident de faire démolir la cuisine d'été et de la remplacer par une annexe en déclin de bois de deux étages comprenant, au premier niveau, une cuisine moderne et la salle à dîner et à l'étage, la chambre principale et une salle de bain. Les plans de cette construction ont été confiés à Josette Michaud de la firme d'architectes Michaud et Beaupré dont l'expertise dans les vieux bâtiments est reconnu. «Il a fallu creuser sous le niveau de fondation du mur est du bâtiment de pierre car les propriétaires souhaitaient une cave finie pour la nouvelle annexe. Ce fut un travail très délicat car dans ce genre d'opération, le mur risque de s'effondrer», note Mme Michaud.

Le résultat s'harmonise parfaitement bien avec le bâtiment ancestral tout en demeurant discret, c'est-à-dire en retrait, afin de ne pas voler la vedette à la bâtisse de 1831.

Le salon et un bureau occupent le rez-de-chaussée de la vieille partie. À l'étage, les deux chambres et une salle de bain sont réservées aux deux filles des propriétaires. À l'arrière du bâtiment, les propriétaires ont fait aménager une piscine creusée protégée par une allée de cèdres.