L'envie est venue à deux citadins de se réfugier en forêt, dans un petit coin de Lanaudière, en bordure d'un lac de tête où l'eau est particulièrement pure. Ne voulant rien improviser, ils ont fait appel à une architecte, Natalie Dionne, qui leur a proposé rien de moins qu'un retour aux origines en donnant un accent amérindien à l'habitation.

L'envie est venue à deux citadins de se réfugier en forêt, dans un petit coin de Lanaudière, en bordure d'un lac de tête où l'eau est particulièrement pure. Ne voulant rien improviser, ils ont fait appel à une architecte, Natalie Dionne, qui leur a proposé rien de moins qu'un retour aux origines en donnant un accent amérindien à l'habitation.

 >> En photos: visitez la maison longue à l'amérindienne de Natalie Dionne.

Plantons le décor. Les propriétaires connaissaient bien la région. Ils ont creusé à certains endroits, remodelant le terrain pour obtenir un plateau accueillant pour le bâtiment. Pour protéger la berge, ils ont coupé le moins d'arbres possibles. La propriétaire voulait avoir une maison envahie par la nature. Pour pouvoir y accéder de n'importe quelle pièce simplement en ouvrant les yeux. Exposée plein sud, la demeure baigne dans la lumière en toute saison. Et en octobre, les couleurs font exploser ce «loft sur le lac». À notre passage, un tapis d'aiguilles de pin, parsemé de feuilles d'érable, garnissait la terrasse, le plus naturellement du monde.

Longue et simple

L'architecte Natalie Dionne s'est inspirée de la maison longue amérindienne pour la forme et la simplicité du projet. «C'est une maison avec une forme simple, rectangulaire. Un espace long et ouvert, non cloisonné», souligne-t-elle. Mais les ressemblances s'arrêtent là. Car, contrairement aux maisons longues traditionnelles, sans fenêtres, on retrouve ici des portes coulissantes et 12 sections vitrées qui plongent littéralement sur la pinède et vers le lac, en contrebas.

Du côté du chemin, des passerelles en ipé permettent d'accéder à la maison. Elles s'accrochent littéralement aux rochers comme des agrafes délicates. Côté lac, des pilotis soutiennent la maison. Le revêtement en cèdre blanc permet d'asseoir celle-ci discrètement dans son environnement. Le toit à deux versants semble déposé sur la structure. «C'est l'idée d'un toit flottant. On voulait qu'il soit juste posé sur les fenêtres», précise le propriétaire.

À terre, le bois d'ipé se prolonge à l'intérieur de la maison: dans l'entrée, et dans la petite partie salle à manger. À droite, délimitée par un plancher en merisier, on trouve la grande pièce de séjour, avec cuisine. Combinés, les deux espaces font près de 50 pi (plus de 15 m) de long. Toujours dans le même esprit de continuité extérieur-intérieur, le cèdre qui recouvre la construction se retrouve également partout sur les murs de la maison.

Métal et bois

Bel élément traditionnel dans cet espace moderne: le foyer au bois en fonte, très central, avec combustion lente. Dans les maisons longues, les habitants disposaient les feux au centre de la pièce, avec des sorties de fumée juste au-dessus, dans le toit. Ici, planté au beau milieu de la pièce, il apporte une note de réconfort dans cette ambiance rectiligne. «L'hiver, on chauffe à peine. On a le soleil toute la journée», dit le propriétaire.

L'élément métal est très présent dans l'habitation. Mais loin du look industriel, travaillé en finesse, il apporte une touche de raffinement. Les balcons extérieurs, la petite passerelle ajourée, mais surtout la cage d'escalier et la balustrade en acier brut en sont de parfaits exemples. L'escalier, conçu par l'architecte et réalisé par Paul Duchaîne, est fermé par des feuilles d'acier, avec un air maritime. Pour aérer la structure, la propriétaire a fait joliment ouvrir le panneau en forme de hublot. «La percée nous fait mieux voir l'escalier», commente celle-ci. Le métallisé de la balustrade, très fin, d'un gris bleuté, forme un bel alliage avec les murs en cèdre blanc. Dans cet espace, la splendide table de salle à manger en acier, une création de Jean-François Papillon, domine. Tout autour, on a placé des chaises italiennes en aluminium, réchauffées par des coussins en laine anthracite créés par le propriétaire.

Pour en savoir plus: www.ndarchitecture.com