En 2004, Geneviève et Steve achètent une modeste maison des années 20 dans le quartier Villeray. Avec les architectes de l'atelier YH2, ils ajoutent plus tard un étage. L'idée brillante (et très surprenante) des concepteurs? L'installation d'un caillebotis d'acier de 30 pieds de long reliant deux bandeaux de fenêtres situés à l'avant et à l'arrière. de la maison. Coûts de l'agrandissement? Moins de 200 000$. Alors que la rénovation vient tout juste de se terminer et que l'aménagement n'est pas complété, les propriétaires nous livrent leurs impressions à chaud.

En 2004, Geneviève et Steve achètent une modeste maison des années 20 dans le quartier Villeray. Avec les architectes de l'atelier YH2, ils ajoutent plus tard un étage. L'idée brillante (et très surprenante) des concepteurs? L'installation d'un caillebotis d'acier de 30 pieds de long reliant deux bandeaux de fenêtres situés à l'avant et à l'arrière. de la maison. Coûts de l'agrandissement? Moins de 200 000$. Alors que la rénovation vient tout juste de se terminer et que l'aménagement n'est pas complété, les propriétaires nous livrent leurs impressions à chaud.

 Après neuf mois de travaux de rénovation, Geneviève, 30 ans, pousse un soupir de contentement en m'accueillant. «Notre maison, c'est notre bébé, notre fierté», dit-elle en regardant amoureusement son compagnon, Steve, 37 ans.

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De la maison modeste au cottage contemporain

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Aujourd'hui, le jeune couple de traducteurs concrétise un rêve: vivre dans une maison à son goût. Pour cela, il a fait appel au duo d'architectes de l'atelier YH2: Marie-Claude Hamelin et Loukas Yiacouvakis.

Comment les a-t-il découverts? Dans la section Mon Toit de La Presse. «J'avais découpé un article qui décrivait la maison du couple d'architectes située dans le quartier de la Petite Italie», raconte Geneviève.

Sur le conseil des professionnels, le couple est parti à la recherche d'une maison de plain-pied. Ils l'agrandira ensuite en ajoutant un étage.

Pendant les six premiers mois de l'année 2004, Geneviève et Steve ratissent plusieurs quartiers, mais craquent pour Villeray. «On aime le côté paisible et l'ambiance de ce secteur de Montréal», dit Geneviève. Et le Plateau-Mont-Royal? Trop cher, trop à la mode, selon eux. Inlassablement, le couple parcourt les rues de Villeray et dépose une lettre à chaque petite maison qui les intéresse.

Dernière semaine du mois d'août. Eurêka, Geneviève en découvre une qui pourrait bien faire l'affaire. Elle est à vendre mais, étonnamment, ne figure pas au système interagences SIA (MLS). C'est une modeste maisonnette contiguë. Elle est délabrée, mais son prix est raisonnable. Le jeune couple décide de la visiter.

«Lorsque nous sommes entrés, le propriétaire était en train de faire cuire un ragoût en écoutant une chanson d'Édith Piaf. J'avais remarqué que la musique était assez forte», se souvient Steve.

À l'automne 2004, le couple l'achète et découvre pourquoi l'ancien propriétaire cuisinait sur une forte musique lors de sa visite: les murs grouillaient de souris. Geneviève et Steve font alors appel à un exterminateur. Un tuyau d'égout est aussi remplacé. Il y avait des petites ouvertures un peu partout dans les murs et certaines briques étaient descellées. Il était donc facile pour les rongeurs de se faufiler.

Ils rafraîchissent l'endroit, rénovent un peu et, surtout, choisissent des couleurs éclatantes pour les murs. Raison? L'endroit est sombre, car les petites fenêtres (en mauvais état) laissent entrer peu de lumière.

Le couple habitera la maisonnette d'ouvrier pendant plus de deux ans avant d'entamer les travaux d'agrandissement. «Nous devions faire des économies en prévision des rénovations. Chaque cent mis de côté allait au projet», explique Steve.

Envie de lumière

Hiver 2006. Le couple rencontre les architectes d'YH2. Six mois plus tard, les concepteurs soumettent trois propositions d'aménagement. Ils choisissent un plan dans lequel un matériau industriel (2000$, taxes en sus) est mis en vedette: un caillebotis d'acier galvanisé. Les travaux commencent le 23 avril 2007.

«Le caillebotis me plaisait, car il permettait à la lumière naturelle de traverser les deux étages et, surtout, d'illuminer la cuisine», souligne Geneviève.

Mais un long puits de lumière situé au-dessus du treillis n'aurait-il pas décuplé la luminosité?

«Bien sûr, confirme Steve, mais les architectes savaient bien qu'une telle installation était au-dessus de nos moyens. Sans compter qu'une surchauffe incommodante aurait pu se produire.»

Deux longs bandeaux de fenêtres verticaux aménagés aux extrémités avant et arrière de la maison apportent suffisamment de lumière, assurent les propriétaires.

Autre suggestion attrayante: la création d'une vaste bibliothèque. Elle sera bientôt aménagée au-dessus d'un long rangement longeant le caillebotis, à l'étage. Les nombreuses étagères seront faites de contreplaqué russe.

«Pour nous, c'était primordial d'avoir un espace pour les livres. Nous en possédons une grande quantité», précise Steve.

Passerelle vertigineuse

À l'étage, le caillebotis se transforme en passerelle. À travers ce long treillis, il est possible d'observer tout ce qui se passe au rez-de-chaussée. Ouf! Difficile de ne pas éprouver un vertige, non? «Il suffit de parcourir la passerelle deux ou trois fois pour ne plus avoir l'impression de tomber dans le vide», assure Steve.

Autre sensation: les barres d'acier du caillebotis grattouillent les pieds. «On savait qu'un caillebotis était inconfortable pour les pieds, dit-il. Mais nous prévoyons poser du plexiglas près de la salle de bains, là où nous circulerons le plus. Entre-temps, nous enfilons des pantoufles.»

Notons qu'il est recommandé d'installer un caillebotis de manière à ce que les barres métalliques soient parallèles à l'ouverture. Sinon? Des barres à contresens bloquent la vue.

Ce caillebotis a inspiré les propriétaires sur le choix du nom de leur maison: Traboule. Explication? «Le mot traboule est lyonnais et il signifie traverser», précise Steve.

Vives les couleurs

«Pour nous, la couleur est un matériau noble», répète Steve. D'où le choix de couleurs vives et fortes. Le plafond du rez-de-chaussée est vert avocat. L'îlot de la cuisine est en stratifié orange tonique. Le bloc central est gris anthracite. À l'étage, les panneaux coulissants du rangement sont laqués orange. Pour la salle de bains et la chambre principale, on a choisi le jaune beurre.

Le bonheur chez soi

Il faudra encore un peu de temps pour compléter l'aménagement. N'empêche, Geneviève et Steve apprécient déjà leur «nouveau» cottage. «On découvre des avantages auxquels nous n'avions pas pensé, comme l'amélioration de l'acoustique grâce au caillebotis», note Steve. «Nous vivons maintenant dans le beau», résume Geneviève. Surtout, les deux savourent les bienfaits d'un design d'intérieur bien réfléchi. «Tout est à portée de main et nous possédons amplement de rangement. Bref, notre maison répond à tous nos besoins.»

 

Photo Alain Roberge, La Presse

De fins câbles métalliques seront bientôt installés afin que des plantes puissent recouvrir la façade.