Avant l'avenue Cartier, le musée du Québec et l'anneau des plaines d'Abraham, le quartier Montcalm était lieu de villégiature pour les riches propriétaires d'immenses résidences. Construites au XIXe siècle et occupées par la bourgeoisie anglaise, ces opulentes villas ont, les unes après les autres, été victimes de démolition, expansion urbaine «oblige». Mais trois d'entre elles ont résisté à l'envahisseur.

Avant l'avenue Cartier, le musée du Québec et l'anneau des plaines d'Abraham, le quartier Montcalm était lieu de villégiature pour les riches propriétaires d'immenses résidences. Construites au XIXe siècle et occupées par la bourgeoisie anglaise, ces opulentes villas ont, les unes après les autres, été victimes de démolition, expansion urbaine «oblige». Mais trois d'entre elles ont résisté à l'envahisseur.

En bordure du chemin Sainte-Foy, les villas Westfield, Bijou et Sans-Bruit sont toujours debout, désormais destinées à de nouvelles tâches, leur immense jardin à l'anglaise ayant cédé la place aux routes et aux constructions modernes. Trois monuments qui rappellent le passé bucolique du quartier. Des joyaux architecturaux méconnus, jadis entourés d'une vingtaine de leurs semblables.

La villa Westfield

430, chemin Sainte-Foy, construite vers 1828


C'est le plus ancien bâtiment du quartier Montcalm. Le riche marchand de bois John Thompson, fondateur de la Thompson et co., l'a habité. En 1870, la villa devient propriété de David Alexander Ross, député et avocat, qui la rebaptise Altamont, à cause de sa position surélevée. À l'époque, la villa surplombait des immenses jardins et de multiples dépendances, situés derrière elle, au nord. Morcelé au cours du XXe siècle, son ancien domaine inclut maintenant, entre autres, une partie de la rue des Franciscains et l'avenue Désy. La villa, transformée en immeuble à bureaux depuis les années 60, a été restaurée au début des années 80, ce qui lui a redonné son allure d'antan. Avis aux intéressés, elle est présentement à vendre...

La villa Bijou

560, chemin Sainte-Foy, construite en 1874


Ne la cherchez pas trop longtemps ! Elle est maintenant bien enserrée au centre du monastère des soeurs de Saint-Joseph-de-Saint-Vallier, en face de l'école Anne-Hébert. En 1911, la villa a été transformée en couvent et de nombreux ajouts - dont un magnifique oratoire - l'ont entouré dans les années suivantes pour former un grand ensemble conventuel. Malgré toutes ces transformations, le bâtiment d'origine a conservé ses particularités : toit Mansart, encadrements de pierres de taille sculptées, fenêtres à guillotine, etc. Contrairement aux deux autres villas, la Bijou possède toujours son domaine. Aujourd'hui s'y côtoient 87 soeurs, 60 employés et plusieurs élèves du primaire de l'Institut Saint-Joseph. Le 1er mai, les soeurs y présenteront leur lieu de mémoire, petite exposition sur l'histoire de la congrégation.

La villa Sans-Bruit

874, avenue Brown, construite en 1860


L'avenue Brown était à l'époque l'entrée privée qui menait à la villa Sans-Bruit. Quelque part entre deux immeubles des années 40, se cache aujourd'hui le seul bâtiment de Québec - avec l'ancienne prison des Plaines - construit en pierre de Cap-Rouge, un matériau prisé au XIXe siècle. Aujourd'hui, l'édifice est devenu un immeuble de six logements, propriété de Bertrand Denux depuis 1977. Son nom, Sans-Bruit, «n'est pas très réaliste», rigole M. Denux, qui y réside dans un grand appartement, pas mieux insonorisé que les logis normaux. Bien givrées lors du passage du Soleil, les fenêtres sont d'origine, selon le propriétaire.