Pour jouer à cache-cache
Sacha et Téo, l’un dans l’enfance, l’autre à l’aube de l’adolescence, ont chacun une chambre conçue de la même manière, l’une à côté de l’autre. Et les deux frères se l’approprient chacun à leur façon en fonction de leur âge bien différent.
Avant tout, il faut préciser que leur maison du quartier Rosemont, à Montréal, n’est pas comme les autres. Ils occupent avec leurs parents le rez-de-chaussée d’un plex, qu’ils partagent également avec une autre famille, installée à l’étage du dessus. Un escalier en colimaçon relie les deux appartements ainsi que le sous-sol partagé. Ils sont sept à y vivre, sans oublier le chien et le chat !
Relisez notre article « Vivre à sept dans un plex »Les repaires de Sacha et de Téo, les deux seuls enfants de la maisonnée, sont situés dos à dos, face au grand couloir qui sépare leurs chambres de celle de leurs parents. « L’idée, c’était de faire un mobilier qui pouvait grandir avec eux », souligne Marie-Eve Lamarre, architecte à l’atelier Suwa, qui a conçu la résidence.
On savait qu’ils n’allaient pas avoir 5 ans toute leur vie, donc on a tout de suite mis des lits queen.
Marie-Eve Lamarre, architecte
Juchés en hauteur, les lits font toute la largeur de la pièce, car ils incluent à leur pied une petite plateforme qui crée un coin lecture.
Sous les lits est intégré un petit espace pour jouer à la cachette. Du moins, c’était le plan. « Il y a une cabane en dessous, mais ça devient plutôt du rangement », précise l’architecte. En effet, l’espace sous le lit avait été pensé à l’origine pour accueillir des jeux de cache-cache, avec la ribambelle d’enfants qu’ils imaginaient venir en visite.
Mais la vie en a voulu autrement, constate Mistaya Hemingway, la maman des garçons. « On pensait que les enfants joueraient ensemble, mais finalement, on n’avait pas d’enfants qui venaient parce que c’était la pandémie. Alors on a comme manqué cette étape-là et on n’a pas eu l’effet de cache-cache qu’on pensait. »
Qu’à cela ne tienne, si Téo est rendu trop grand pour ces jeux, Sacha, lui, est en plein dans l’âge pour s’y amuser. Maintenant que les amis reviennent et que les rires recommencent à fuser dans la grande maison, ces petites cabanes redeviennent des points d’intérêt. Des heures et des heures de plaisir à prévoir… même si l’issue du jeu est, justement, un peu prévisible, lance Téo en riant. « Quand on joue à cache-cache, c’est toujours le premier endroit que les enfants choisissent ! »
Des petits trous de souris
Les lits superposés sont vieux comme le monde. Mais ceux qu’Alain Carle a dessinés pour cette maison de Baie-d’Urfé donnent plus que jamais envie de retourner en enfance !
Situés l’un au-dessus de l’autre, légèrement décalés, les lits forment deux renfoncements dans le mur, avec une ouverture en demi-lune. « L’idée, c’était d’avoir comme deux petits trous de souris », illustre l’architecte, dont l’équipe pratique depuis peu sous le nom Atelier Carle. Comme des petits coins surprises dans une maison autrement très blanche et épurée.
Les propriétaires, un jeune couple très impliqué dans la rénovation de sa résidence, souhaitaient que la chambre de leur fils s’inscrive dans la continuité du reste de la demeure.
Ils ne voulaient pas une chambre d’enfant à thème, mais plutôt que la maison reflète une ambiance globale.
Alain Carle, architecte
En effet, pourquoi la chambre d’enfant serait-elle différente des autres pièces ? Juste par son design, elle se distingue par son atmosphère ludique. Leur fils peut y inviter des amis, en faire une petite aire de jeux, bref, s’y amuser comme il l’entend.
Entièrement méconnaissable aujourd’hui, la maison était à l’origine un bungalow de banlieue, qui était implanté sur son terrain sans véritable lien avec son environnement. Afin de mieux tirer profit de la luminosité, les pièces de vie ont été aménagées dans l’ancien garage, orienté au sud, et qui profite donc d’un degré d’ensoleillement maximal. Aujourd’hui, d’intéressants jeux de lumière se profilent dans toutes les pièces.
La chambre du petit représente bien le reste de la maison, entièrement dans des tons de crème et de blanc. Un enduit de tadelakt a été appliqué sur les murs afin de donner une texture intéressante. Pour le reste, ce sont les habitants qui donnent vie à cette habitation singulière qui se distingue dans le paysage de Baie-d’Urfé.
Consultez le site de l’atelier Suwa Consultez le site d’Atelier Carle En complément : « L’art de maximiser l’espace sous le lit »