Pour son premier projet résidentiel de taille, l’Atelier Paradis s’est vu confier la mission de transposer les qualités fonctionnelles et esthétiques d’une maison japonaise dans une ancienne manufacture de Montréal. Le nouveau décor du loft, qui se déploie sur trois niveaux, s’accompagne d’un changement de vie de sa propriétaire venue d’Asie.

L’horizon était plutôt limité dans la forêt de tours où vivait autrefois Rebecca Chan, à Hong Kong. C’est en bonne partie pour cette raison qu’elle s’est laissé charmer par un appartement-terrasse de quelque 1000 pi⁠2 dans une manufacture de Pointe-Saint-Charles datant de 1913.

« J’aime beaucoup mon nouvel environnement. Je peux voir le bâtiment de Farine Five Roses de ma fenêtre et admirer les couchers de soleil depuis la terrasse sur le toit ! », s’enthousiasme-t-elle d’emblée. Cette femme à la bonne humeur contagieuse, qui a grandi aux États-Unis et étudié en Grande-Bretagne, a tout de suite aimé la richesse culturelle de Montréal, où elle amorce un nouveau chapitre de sa vie.

Alors qu’elle est à plus de 12 000 km de la métropole québécoise, elle se tourne vers l’Atelier Paradis, chaudement recommandé par un ami pour la rénovation du loft articulé sur trois niveaux dont les murs sont couverts de papier peint et les sols, de vinyle. Le travail sur mesure de la firme de design fondée en 2021 par Dave Paradis et Gabriel Jetté la convainc de faire le bon choix. Passionnée de design, elle fait parvenir à l’équipe la liste de ses meubles, qui compte notamment de belles chaises Eames. « En voyant cette liste, nous nous sommes dit que nous parlions le même langage », raconte Dave Paradis.

Mise en perspective

  • Une banquette en noyer et velours dans le prolongement de la cuisine permet de travailler en profitant d’une belle vue sur les alentours du canal de Lachine.

    PHOTO RAPHAËL THIBODEAU, FOURNIE PAR ATELIER PARADIS

    Une banquette en noyer et velours dans le prolongement de la cuisine permet de travailler en profitant d’une belle vue sur les alentours du canal de Lachine.

  • La console de mixage de Rebecca, logée dans une niche à l’arrière de la salle de bains et de la salle de lavage peut être déplacée au salon.

    PHOTO RAPHAËL THIBODEAU, FOURNIE PAR ATELIER PARADIS

    La console de mixage de Rebecca, logée dans une niche à l’arrière de la salle de bains et de la salle de lavage peut être déplacée au salon.

  • Un grand soin a été nécessaire pour installer les panneaux en papier de riz en tenant compte de la rigueur des hivers québécois.

    PHOTO RAPHAËL THIBODEAU, FOURNIE PAR ATELIER PARADIS

    Un grand soin a été nécessaire pour installer les panneaux en papier de riz en tenant compte de la rigueur des hivers québécois.

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Très vite, Rebecca fait part aux designers de son envie de retrouver chez elle les qualités esthétiques et pratiques qu’elle appréciait lors de ses voyages au Japon. « J’y allais plusieurs fois par an. Je me suis dit que ça allait me manquer », se souvient celle qui, à côté de ses cours de français et de photographie, assiste un chef pâtissier japonais du centre-ville deux jours par semaine.

Par chance, Dave Paradis a eu l’occasion de découvrir le Japon par le passé. Le dialogue se poursuit donc de façon fluide à l’aide de courriels dans lesquels la propriétaire partage des images du style qu’elle cherche à introduire chez elle. Peu à peu, les choses se précisent.

Trois ambiances distinctes se succèdent ainsi dans le loft, de façon à ce que chaque étage puisse être investi en fonction des besoins ou des envies de Rebecca et de ses futurs invités.

Le cachet industriel du rez-de-chaussée est précieusement conservé. Une tablette en béton le long des grandes fenêtres répond au sol et au dosseret en céramique grise de la cuisine ouverte en noyer, dessinée par l’Atelier Paradis. La tablette ainsi que la banquette dans son prolongement permettent à cet espace lumineux de se prêter aussi bien au travail qu’à la détente. Un placage de noyer est également posé au mur côté salon pour rendre l’intérieur plus chaleureux et le marier au mobilier « mid-century » de Rebecca qui, grâce à une niche dans un grand cube cachant une salle de lavage et une salle de bains, a aussi à portée de main une console de mixage musical.

Au goût du jour

  • Au dernier niveau du loft, des tatamis, dont les futons sont cachés dans une structure en noyer, permettent à Rebecca d’accueillir sa famille ou ses amis, mais aussi de faire la sieste ou de lire dans un intérieur zen.

    PHOTO RAPHAËL THIBODEAU, FOURNIE PAR ATELIER PARADIS

    Au dernier niveau du loft, des tatamis, dont les futons sont cachés dans une structure en noyer, permettent à Rebecca d’accueillir sa famille ou ses amis, mais aussi de faire la sieste ou de lire dans un intérieur zen.

  • La chambre de Rebecca avec un lit en noyer dessiné par l’Atelier Paradis donne sur une salle de bains ressourçante grâce à un habillage de petites tuiles de céramique noire.

    PHOTO RAPHAËL THIBODEAU, FOURNIE PAR ATELIER PARADIS

    La chambre de Rebecca avec un lit en noyer dessiné par l’Atelier Paradis donne sur une salle de bains ressourçante grâce à un habillage de petites tuiles de céramique noire.

  • Vue sur les différents espaces de vie

    PHOTO RAPHAËL THIBODEAU, FOURNIE PAR ATELIER PARADIS

    Vue sur les différents espaces de vie

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Traits d’union entre chaque scène de vie, les plafonds sont habillés de lattes de bois. Cette astuce, pratique pour camoufler la plomberie, les gicleurs, le système de ventilation et un éclairage, permet aussi d’assurer l’harmonie à l’intérieur du loft. « Ces lattes au plafond donnent une impression d’éclairage naturel. Elles amènent une légèreté et une lumière diffuse », précise Gabriel Jetté.

L’ascension vers les chambres transporte vers un autre univers, plus intime, grâce à des emprunts aux maisons et aux sources japonaises traditionnelles. Du verre givré est notamment installé sur un mur de la douche, pour obtenir un effet contrasté reposant.

Plus haut encore, des tatamis sont installés à l’intention des invités. La pièce, qui donne sur une terrasse, est équipée de panneaux coulissants en papier de riz inspirés de ceux que l’on retrouve au pays du Soleil levant.

Ces portes construites avec des références traditionnelles japonaises et des normes nord-américaines ont été le plus gros défi du projet.

Dave Paradis, cofondateur et designer principal d’Atelier Paradis

Comme pour le reste du loft, ces travaux nécessitant une expertise pointue ont été effectués avec l’entreprise OVI ébénisterie, fidèle alliée des designers.

Où qu’elle soit, Rebecca profite aujourd’hui pleinement de son nouveau cadre de vie. « Le moment le plus agréable est lorsque je savoure un verre de whisky en écoutant de la musique le soir, surtout lorsqu’il neige », confie-t-elle dans un français teinté d’un ailleurs lointain.

Consultez le site d’Atelier Paradis