Après une jeunesse au bord de l’eau, un habitant de Rimouski a suivi son amoureuse à Montréal. L’Atelier Pierre Thibault a imaginé pour eux une maison ouverte sur la nature du Plateau-Mont-Royal en hissant la vie tout en haut, sur le toit, là où le calme se fait et le regard peut se perdre sur l’horizon.

Au sous-sol de sa maison habillée de bois et de verre, Jonathan a pris l’habitude de faire du vélo face à un paysage qui défile sur un écran. L’amour du sport et des échappées belles a mis Julie sur son chemin voici quelques années alors qu’il vivait à Rimouski. La Montréalaise n’envisageait pas de s’éloigner de la métropole. Qu’importe, Jonathan, lui, était curieux de découvrir les charmes d’un quotidien citadin. Au terme d’une acclimatation réussie, dans un condo près du parc La Fontaine, il a confié à l’Atelier Pierre Thibault le soin d’imaginer la maison qui verrait grandir leur petit Alex, 4 ans, sur un ancien stationnement du Plateau-Mont-Royal.

Pour ce rare projet résidentiel en tissu urbain (le 4e en 34 ans de carrière), l’architecte Pierre Thibault s’est attaché à rapprocher la jeune famille de la nature au moyen de choix éclairés. L’environnement montréalais étant de prime abord beaucoup plus gris que celui des Maritimes. « Je devais rivaliser avec un vaste horizon, des couchers de soleil… Le défi était grand ! », relève-t-il.

Ascension divine

  • La façade de la maison est en briques légèrement ocre. De loin, on peut deviner l’étage sur le toit en retrait qui abrite les pièces de vie de la jeune famille.

    PHOTO MAXIME BROUILLET, FOURNIE PAR L’ATELIER PIERRE THIBAULT

    La façade de la maison est en briques légèrement ocre. De loin, on peut deviner l’étage sur le toit en retrait qui abrite les pièces de vie de la jeune famille.

  • Dès la large entrée, le regard est projeté vers l’extérieur.

    PHOTO MAXIME BROUILLET, FOURNIE PAR L’ATELIER PIERRE THIBAULT

    Dès la large entrée, le regard est projeté vers l’extérieur.

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De la rue, le milieu créé avec son équipe est à peine perceptible. Sa façade en briques légèrement ocre, en harmonie avec les couleurs du voisinage, percée d’alcôves de bois se fond dans le décor. Ce n’est qu’une fois la porte franchie que la rencontre avec la nature s’opère, de façon confidentielle, grâce à une cour intérieure ouverte sur les trois étages de la maison. Un bouleau, encore un peu frêle, s’y dresse au milieu de fougères et de pierres plates, réminiscences des pas des jardins japonais maintes fois arpentés par l’architecte.

J’ai appris ceci au Japon. Les petites cours avec une roche, un arbre délicat, permettent une connexion à la nature, à quelque chose de beaucoup plus grand.

Pierre Thibault, architecte

De là, la lumière se disperse à travers l’espace réchauffé de bois clair du plancher au mobilier intégré en chêne griffé Kastella.

Un escalier majestueux érigé au cœur de la maison et surplombé d’un grand puits de lumière invite à rejoindre le sommet où la vie se déploie. Cette pièce sculpturale aux volumes généreux est l’un des rares souhaits de Jonathan et de Julie exprimés à l’architecte pour leur futur cadre de vie. « Nous voulions quelque chose d’unique. Un escalier parfait vu d’en haut ou d’en bas », confie Jonathan. Le chef-d’œuvre sépare le quartier des parents de celui du petit Alex.

  • Tout en courbes, l’escalier sépare en douceur les espaces réservés aux parents et au petit garçon.

    PHOTO MAXIME BROUILLET, FOURNIE PAR L’ATELIER PIERRE THIBAULT

    Tout en courbes, l’escalier sépare en douceur les espaces réservés aux parents et au petit garçon.

  • L’escalier sculptural ondulant au cœur de la maison.

    PHOTO MAXIME BROUILLET, FOURNIE PAR L’ATELIER PIERRE THIBAULT

    L’escalier sculptural ondulant au cœur de la maison.

  • La grande baie vitrée face à l’escalier au deuxième étage donne sur les jardins des voisins.

    PHOTO MAXIME BROUILLET, FOURNIE PAR L’ATELIER PIERRE THIBAULT

    La grande baie vitrée face à l’escalier au deuxième étage donne sur les jardins des voisins.

  • Grâce à son mobilier intégré en chêne fabriqué par Kastella, la chambre des parents est un environnement apaisant.

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    Grâce à son mobilier intégré en chêne fabriqué par Kastella, la chambre des parents est un environnement apaisant.

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Sur un toit perchés

C’est au troisième étage, construit en retrait de la rue pour respecter la réglementation municipale, que la famille a pris l’habitude de commencer et de finir ses journées, en plein ciel. Sur une sorte de grand plateau ou de mezzanine offrant une vue sur les jardins et les toits des voisins, la canopée des arbres et le mont Royal, au loin. « Cette ouverture sur l’extérieur “dilate” cet espace de dimension modeste, observe Pierre Thibault. Nous nous sommes rendu compte que les toitures étaient assez peu utilisées en ville », poursuit celui qui est monté sur des toits voisins pour y admirer au préalable la vue.

  • L’escalier majestueux invite à grimper au dernier étage pour profiter d’une lumière chaleureuse et d’une vue à 180° sur la ville.

    PHOTO MAXIME BROUILLET, FOURNIE PAR L’ATELIER PIERRE THIBAULT

    L’escalier majestueux invite à grimper au dernier étage pour profiter d’une lumière chaleureuse et d’une vue à 180° sur la ville.

  • La famille aime commencer et finir ses journées dans sa cuisine en plein ciel.

    PHOTO MAXIME BROUILLET, FOURNIE PAR L’ATELIER PIERRE THIBAULT

    La famille aime commencer et finir ses journées dans sa cuisine en plein ciel.

  • Le parcours dans la maison se fait au contact permanent de la nature.

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    Le parcours dans la maison se fait au contact permanent de la nature.

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Jonathan, Julie et Alex ont fait de cet observatoire privilégié, réunissant cuisine, salle à manger, salon, ainsi que des terrasses et jardins suspendus, leur terrain de prédilection. « Nous venons ici chaque soir, vers 19 h. Nous jouons dans l’eau du spa, prenons une douche sur la terrasse, regardons Passe-Partout dans le salon près du foyer, puis couchons Alex », raconte Jonathan.

On oublie qu’on est en ville. C’est apaisant.

Jonathan

Alex a, de plus, la grande chance d’avoir sa grand-mère paternelle auprès de lui. En cours de projet, ses parents ont encouragé Louise à quitter Rimouski pour profiter davantage de son petit-fils. Ce qu’elle a fini par accepter.

PHOTO MAXIME BROUILLET, FOURNIE PAR L’ATELIER PIERRE THIBAULT

Le bureau permet d’accéder au jardin zen et de rejoindre la maison de la grand-mère paternelle.

L’enfant rejoint la maisonnette voisine, qui lui a été réservée, par le jardin zen. À petits pas.