Située à flanc de montagne sur l’un des sommets de Sainte-Anne-des-Lacs, une maison longiligne offre une vue imprenable sur un paysage de monts et forêts. C’est de cet horizon dont il avait prévu profiter durant ses temps libres qu’un couple d’urbains « jusqu’à la pointe des ongles » a fini par s’enticher au point d’y passer l’essentiel de son temps.

Investis dans leurs recherches, rigoureux dans leur approche, Marielle Paradis et Pierre Dansereau ont mis le temps — un an et plus de 50 visites — pour dénicher un terrain répondant en tous points à leurs critères. D’abord, un emplacement « avec vue » à une heure de Montréal pour faciliter les allers-retours entre la ville et la campagne. Puis un lieu où l’on peut entendre le « silence » — celui qui est meublé par le bavardage des oiseaux et le bruissement du vent chatouillant les feuillages.

Là, ils pourraient réaliser leur projet de faire construire un lieu sur mesure pour leurs besoins. Une « maison-nature », comme ils la décrivent, où prendre de grandes bouffées d’air durant leurs temps libres pour regagner, requinqués, l’énergie de la ville, son effervescence culturelle, son abondance de restaurants et tout ce qui fait vibrer les citadins convaincus.

Et puis est arrivé le printemps 2020.

« On pensait qu’on quittait la ville pour deux semaines. Ça fait maintenant plus de deux ans et demi », annonce Pierre Dansereau qui a, dans la foulée, pris sa retraite, tandis que sa conjointe poursuit sa pratique en téléconsultation. Revirement de situation inattendu : le condo de Montréal est devenu le pied-à-terre. Désormais, le bonheur est dans le bois…

PHOTO FOURNIE PAR LES PROPRIÉTAIRES

Marielle Paradis et Pierre Dansereau, propriétaires

Chaque jour, je prends des pauses pour observer cette beauté qui nous entoure. C’est vrai quand on dit que la nature apporte un grand bien-être ! Ce contact a changé notre vie.

Marielle Paradis, copropriétaire de la Maison des Hauts-Bois

Géométrie dans un havre laurentien

Le couple a ciblé ses architectes avec la même attention accordée à la recherche du terrain : en passant différentes firmes en entrevue. Son choix s’est arrêté sur Thellend Fortin, duo composé de Louis Thellend et Lisa-Marie Fortin, dont la signature contemporaine et créative rejoignait sa vision. « On voulait une maison qui épouse le relief du terrain et qui maximise la vue, indique sa propriétaire. On est tombés amoureux de leurs plans. »

D’un relief abrupt est née une maison sur deux niveaux dont le langage architectural reste élégamment discret au profit du paysage qu’il épouse. La planification de l’habitacle réussit à extraire le maximum du décor environnant.

  • Le bloc principal se termine en porte-à-faux. S’y greffent l’entrée et le garage.

    PHOTO CHARLES LANTEIGNE, FOURNIE PAR THELLEND FORTIN

    Le bloc principal se termine en porte-à-faux. S’y greffent l’entrée et le garage.

  • De la salle à manger extérieure, blottie dans son enceinte au cœur de l’étage supérieur, on est à l’abri du vent, des intempéries et des mouches noires grâce à une moustiquaire électrique rétractable.

    PHOTO CHARLES LANTEIGNE, FOURNIE PAR THELLEND FORTIN

    De la salle à manger extérieure, blottie dans son enceinte au cœur de l’étage supérieur, on est à l’abri du vent, des intempéries et des mouches noires grâce à une moustiquaire électrique rétractable.

  • La légère pente du toit dynamise les volumes.

    PHOTO CHARLES LANTEIGNE, FOURNIE PAR THELLEND FORTIN

    La légère pente du toit dynamise les volumes.

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La forme rectangulaire allongée du bâtiment offre à découvrir une succession de pièces, chacune généreusement bordée de fenêtres : d’un côté, une vue panoramique ; de l’autre, une lumière percutante fusant du sud.

L’enfilade de pièces est dynamisée par des changements de paliers qui permettent à la structure de se mouler à la topographie du terrain. L’extérieur peut ainsi être abordé de plain-pied de la plupart des pièces, malgré la pente du terrain.

Une légère inclinaison dans le toit — cinq degrés de pente pourtant déterminants — permet de modifier le volume des pièces. Les plafonds, au plus haut dans le salon, diminuent progressivement jusqu’à la chambre à coucher qui semble ainsi plus intime et enveloppante.

Un paysage omniprésent

La vie quotidienne se vit à l’étage du haut qui comprend les pièces de vie, la salle à manger extérieure et la suite principale. « La cuisine est l’endroit que je préfère », affirme Pierre Dansereau qui s’est trouvé, dans cet espace bien planifié et doté de deux comptoirs de 12 pi de long, un intérêt nouveau pour la cuisine. « Le fait d’avoir du temps, dit-il, rend l’expérience doublement agréable. »

Le rez-de-jardin accueille quant à lui une salle familiale qui sert aussi pour l’entraînement et deux chambres prévues pour la visite, dont l’une a été transformée en bureau. Les deux étages ont leur propre jardin extérieur aménagé.

  • Vaste et lumineux avec ses fenêtres de plus de 12 pi de haut, le salon offre une vitrine impressionnante sur le paysage environnant.

    PHOTO CHARLES LANTEIGNE, FOURNIE PAR THELLEND FORTIN

    Vaste et lumineux avec ses fenêtres de plus de 12 pi de haut, le salon offre une vitrine impressionnante sur le paysage environnant.

  • Au bout du couloir se trouve le salon, éloigné de la cuisine et de la salle à manger sans être cloisonné.

    PHOTO CHARLES LANTEIGNE, FOURNIE PAR THELLEND FORTIN

    Au bout du couloir se trouve le salon, éloigné de la cuisine et de la salle à manger sans être cloisonné.

  • Imposante et pourtant discrète, la cuisine est un lieu fonctionnel où la nature est omniprésente.

    PHOTO CHARLES LANTEIGNE, FOURNIE PAR THELLEND FORTIN

    Imposante et pourtant discrète, la cuisine est un lieu fonctionnel où la nature est omniprésente.

  • Dans la salle familiale du rez-de-jardin, la lumière pénètre par la cage d’escalier ouverte et une grande porte vitrée.

    PHOTO CHARLES LANTEIGNE, FOURNIE PAR THELLEND FORTIN

    Dans la salle familiale du rez-de-jardin, la lumière pénètre par la cage d’escalier ouverte et une grande porte vitrée.

  • Le salon et la salle à manger connectent visuellement entre elles par de grandes fenêtres entre lesquelles s’immisce la terrasse extérieure.

    PHOTO CHARLES LANTEIGNE, FOURNIE PAR THELLEND FORTIN

    Le salon et la salle à manger connectent visuellement entre elles par de grandes fenêtres entre lesquelles s’immisce la terrasse extérieure.

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« On voulait une grande maison — vaste et aérée —, mais on voulait retrouver le concept d’espace privé pour ne pas avoir l’impression d’être toujours ensemble dans la même pièce », soulignent les propriétaires. Sans être cloisonné, le salon, situé à une extrémité de la maison, est séparé de la cuisine et de la salle à manger par une terrasse extérieure couverte et entourée sur trois faces. À l’autre extrémité du bâtiment, la suite principale se prolonge en porte-à-faux et donne l’impression de flotter à la cime des arbres.

À l’intérieur comme à l’extérieur, toujours ce bois qui donne aux lieux cette touche naturelle et chaleureuse. Partout, cette lumière généreuse et cette vision d’une nature changeante et jamais monotone.

« Ce printemps, il y a un éclatement fulgurant de bourgeons. L’année dernière, c’était différent. Ce contact avec la nature est une surprise de tous les instants », relève Marielle Paradis en décrivant un paysage authentique : une forêt tout autour, la montagne au loin, la vallée en bas et le ciel qui offre un tableau changeant et parfois grandiose quand il se remplit d’étoiles. Un plaisir inépuisable…