À l’aube d’une nouvelle vie, un couple de Montréalais avec deux grands enfants a choisi de se poser dans une maison face au lac Brome ouverte sur la nature. L’architecture, pensée avec l’Atelier Pierre Thibault, répond au paysage et multiplie les points de vue sur les alentours et les choses qui meublent le quotidien.

Artiste dans l’âme, c’est avec une aquarelle que l’architecte Pierre Thibault a présenté à Philippe, Mélanie et leurs deux enfants de 16 et 20 ans l’ébauche de leur future maison à un jet de pierre du lac Brome, dans les Cantons-de-l’Est. « J’aimais beaucoup la silhouette des montagnes au loin sur l’autre rive. En la dessinant, je me suis dit que cela serait bien d’avoir un toit un peu de cette forme, qui la suivrait », raconte-t-il.

Il envisage la maison de plain-pied, comme une sorte de grande terrasse couverte où la famille pourrait vivre en lien étroit avec la nature. Cette idée portera le projet mûri lentement au fil de réflexions entre les futurs propriétaires et l’Atelier Pierre Thibault.

« Nous avons toujours eu une résidence dans les Cantons-de-l’Est, mais pour entamer le deuxième chapitre de notre vie, avec l’expérience, nous savions mieux ce que nous voulions comme espace. Avec les enfants qui grandissaient, nous nous sommes demandé ce que nous pourrions faire pour les faire revenir chez nous plus tard », explique Philippe, habitué à naviguer sur ce lac, qui est à une heure de voiture de Montréal, depuis l’adolescence.

D’emblée, trois priorités sont épinglées : vivre en contact permanent avec la nature, pouvoir apprécier les lieux en couple, en famille ou entre amis, et s’entourer du travail d’artisans et de designers du Québec.

Rituels quotidiens

  • Autre perspective de la maison

    PHOTO MAXIME BROUILLET, FOURNIE PAR L'ATELIER PIERRE THIBAULT

    Autre perspective de la maison

  • Cette chambre bénéficie d'une grande luminosité.

    PHOTO MAXIME BROUILLET, FOURNIE PAR L'ATELIER PIERRE THIBAULT

    Cette chambre bénéficie d'une grande luminosité.

  • Petit coin de réflexion

    PHOTO MAXIME BROUILLET, FOURNIE PAR L'ATELIER PIERRE THIBAULT

    Petit coin de réflexion

  • Autre chambre avec une magnifique vue sur l'extérieur

    PHOTO MAXIME BROUILLET, FOURNIE PAR L'ATELIER PIERRE THIBAULT

    Autre chambre avec une magnifique vue sur l'extérieur

  • Le séjour s’ouvre sur une salle à manger en plein air encadrée d’une moustiquaire.

    PHOTO MAXIME BROUILLET, FOURNIE PAR L'ATELIER PIERRE THIBAULT

    Le séjour s’ouvre sur une salle à manger en plein air encadrée d’une moustiquaire.

  • « C’est une cuisine très conviviale. On sent qu’elle n’est pas juste le territoire du cuisinier. Elle invite à la collaboration », note l’architecte Pierre Thibault.

    PHOTO MAXIME BROUILLET, FOURNIE PAR L'ATELIER PIERRE THIBAULT

    « C’est une cuisine très conviviale. On sent qu’elle n’est pas juste le territoire du cuisinier. Elle invite à la collaboration », note l’architecte Pierre Thibault.

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La maison, en forme de H infléchi, sépare les chambres des espaces communs grâce à deux ailes et un passage vitré créant des cours intérieures où viennent se loger une piscine et un jardin zen à l’abri du vent. De grandes percées à travers le bâtiment projettent le regard sur l’eau et les montagnes. Un muret, côté rue, et le feuillage d’arbres matures, côté lac, assurent une intimité aux habitants.

Deux foyers en pierres de taille aux extrémités intérieure et extérieure du séjour, comme des ruines retrouvées sur le site, contribuent à estomper les limites entre la maison et le paysage environnant. Tout comme l’essentiel des matériaux de construction, laissés apparents, qu’il s’agisse du plafond, des poutres, du sol ou des piliers extérieurs qui rappellent les troncs des arbres encerclant la maison. À travers les divers espaces proposés, l’architecte cherche à favoriser une osmose avec la nature et l’émergence de nouveaux rituels quotidiens.

On a l’impression que le temps s’étire ici plus lentement, comme s’il se dilatait.

Pierre Thibault, architecte

« Je me rends compte que l’architecture que je fais, dans les dialogues qu’elle crée avec l’environnement, prédispose à la contemplation », poursuit-il, convaincu des bienfaits de celle-ci sur la créativité une fois l’esprit délesté du superflu.

  • Long passage vitré

    PHOTO MAXIME BROUILLET, FOURNIE PAR L'ATELIER PIERRE THIBAULT

    Long passage vitré

  • Salle de bains

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    Salle de bains

  • Couloir

    PHOTO MAXIME BROUILLET, FOURNIE PAR L'ATELIER PIERRE THIBAULT

    Couloir

  • Détail du plafond

    PHOTO MAXIME BROUILLET, FOURNIE PAR L'ATELIER PIERRE THIBAULT

    Détail du plafond

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Ce qu’atteste Philippe, designer, qui, depuis un peu plus d’un an, a pris l’habitude de commencer ses matinées par un café sur une chaise à bascule face au lac. « Je pense à ma journée, et c’est là que je prends mes décisions. Dans une vie où l’on est toujours en train de courir, se poser aide à faire des choix », confie-t-il.

Où que le regard s’égare, la nature est présente avec ses vertus apaisantes et inspirantes. Jusque dans la suite des maîtres où un petit jardin intérieur, entre le lit et la salle de bains, permet d’observer les changements de saison grâce à un érable intégré au projet de construction, un peu comme une installation artistique dans un musée.

Vie en plein air

L’extérieur, aux aires de vie variées, permet aux propriétaires et à leurs invités de profiter de celui-ci en toutes saisons et par tous les temps. « J’aime beaucoup cette grande diversité d’espaces extérieurs qui coûtent très peu par rapport aux espaces intérieurs, car ils n’ont pas besoin d’être chauffés. Ils participent au plaisir d’habiter les lieux », souligne Pierre Thibault.

Le séjour s’ouvre ainsi sur une salle à manger en plein air encadrée d’une moustiquaire. Pour simplifier l’intendance domestique, les deux îlots de la cuisine ont été conçus avec de grands rangements ouverts de part et d’autre de la pièce. « C’est une cuisine très conviviale. On sent qu’elle n’est pas juste le territoire du cuisinier. Elle invite à la collaboration », note l’architecte.

De-ci, de-là, pointent dans le décor des meubles en noyer dessinés par le fils de la maison, étudiant en design de l’environnement, lors d’un stage chez le manufacturier montréalais Kastella. Tout comme les autres éléments naturels qui composent les lieux, ils sont amenés à développer au fil des ans une patine, c’est-à-dire à porter l’empreinte du temps, riche d’histoires vécues à plusieurs mains.

> Consultez le site de l’Atelier Pierre Thibault