Chez Robert Lavoie, fondateur de Mainstudio architecture, et son conjoint, rien n’est superflu. Leur condo rénové dans un duplex du Mile End laisse toute la place à la lumière et à la vie qui l’animent. Les choses, choisies de façon rationnelle, y prennent place dans de rares rangements à l’abri du regard. Présentation d’un lieu centré sur l’essentiel.
Même si Montréal n’est pas comparable à Paris ou à New York en ce qui concerne la superficie des appartements, l’optimisation de l’espace est un souci de plus en plus présent chez bon nombre d’architectes et de designers d’intérieur. Les familles recourent même parfois, sur leur conseil, à l’aide de professionnels du rangement avant un déménagement pour se délester de l’encombrant, de l’obsolète et de l’inutile, et profiter pleinement de leur nouveau milieu de vie.
C’est inspiré par un minimalisme au quotidien que Robert Lavoie, fondateur de la jeune firme Mainstudio architecture, a transformé le rez-de-chaussée de 980 pi2 d’un duplex qu’il partage avec son conjoint dans le Mile End. Le condo, rénové avec soin 15 ans auparavant, ne nécessitait pas de gros travaux, mais quelques ajustements pour répondre aux besoins du couple, notamment de lumière et de rangement voulu discret.
Utilité première
« Nous sommes très sensibles à la lumière, confie l’architecte. Nous avons besoin de lumière naturelle. J’apprécie également qu’un intérieur soit animé par celle-ci. » La fenestration a donc été repensée, le plafond, remonté et des arches ont été créées dans la cuisine et la salle de bains.
Les habitants précédents avaient trouvé différentes astuces de rangement, mais celles-ci ne satisfaisaient pas les attentes de Robert et de son conjoint. « Je trouvais que ces éléments nuisaient à l’harmonie de l’espace, explique l’architecte. J’ai voulu les dissimuler pour révéler d’autres choses et gagner en simplicité. » Beaucoup de rangements intégrés ont disparu et très peu de meubles ont été installés dans le condo. « Nous avons voulu un intérieur un peu comme un canevas laissant place à la vie », observe-t-il, convaincu des bienfaits d’un espace épuré pour l’être humain.
Dans mon travail, j’amène les clients à réfléchir à la façon dont ils souhaitent vivre dans leur nouvel intérieur. Cela nous a permis de définir ce qui était important pour nous et ce dont nous avions réellement besoin.
Robert Lavoie
Seules les choses utiles ou porteuses de sens ont été prises en compte pour l’aménagement.
Rangement en coulisse
La cuisine, très lumineuse et ouverte sur la salle à manger, ne compte que des armoires en dessous de l’évier où sont rangés casseroles et autres indispensables à la préparation des repas. Une étagère blanche en acier, qui se fond dans le mur, permet de garder à portée de main l’unique vaisselle en céramique crème (fabriquée à Montréal par Ceramik b.) utilisée par le couple. « Nous nous sommes dit que nous ne garderions que ce que nous utilisions », explique Robert. Le couple a donc décidé de se servir de ce qu’il aimait, comme les plats et assiettes de son amie Basma Osama. Un petit espace de 8 pi sur 10 pi, caché derrière un mur de gypse, sert à ranger le garde-manger, l’équipement électroménager, mais aussi le matériel de bricolage et de jardinage, ainsi que l’équipement sportif de ces amateurs de plein air. Un walk-in de 11 pi sur 5 pi a également été aménagé dans un coin de l’unique chambre pour accueillir les vêtements, y compris d’extérieur.
Ce minimalisme travaillé en profondeur semble naturel pour les habitants de ce lieu rythmé par la lumière et le vivant (humain et végétal). « Le changement n’a pas été brutal, car nous ne possédions pas grand-chose. Le matériel n’a aucune valeur pour nous. Nous sommes des gens d’action, constate Robert. La maison peut rapidement devenir un objet qui peut soutenir inconsciemment la consommation. Une réflexion moins axée sur celle-ci s’inscrit dans nos priorités de vie », conclut-il.
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