Alexandre Custodio rêvait d’un lieu de vie reposant à proximité du marché Atwater, à Montréal. Sa maison du quartier de la Petite-Bourgogne, repensée par l’architecte Jérôme Lapierre, unit intérieur et extérieur grâce à une ouverture du rez-de-chaussée sur la cour arrière et la ruelle. Visite d’un projet urbain à l’âme nordique en attente de nouveaux propriétaires.
Depuis la fin de ses études, Alexandre Custodio, consultant chez IBM, a toujours eu un faible pour le coin du marché Atwater. « Le canal de Lachine, les pistes cyclables, les petits cafés, la proximité avec le centre-ville... On est un peu en marge de celui-ci, au calme, dans la nature. Je trouve que c’est l’un des quartiers les plus agréables de Montréal », explique-t-il.
Ses recherches d’un bien à acheter, il y a deux ans, l’ont mené à une maison de la rue Saint-Jacques construite dans les années 1880. À l’époque, le quartier, qui s’appelait Sainte-Cunégonde, abritait des ouvriers qui travaillaient pour les chemins de fer. La bâtisse qui a charmé Alexandre n’avait rien de très particulier à part une boiserie en haut de la façade et, surtout, une cour boisée à l’arrière. « J’ai trouvé ça apaisant », se souvient-il. L’intérieur, aux pièces étroites et rénové sans ligne directrice, a ensuite été redessiné par son ami Jérôme Lapierre, ancien architecte de l’atelier Pierre Thibault. Seule priorité : l’aménagement de trois chambres à l’étage pour la famille et les amis de passage.
Faire entrer la nature
L’architecte, qui a reçu carte blanche pour le reste, a imaginé une aire ouverte sur la cour pour le rez-de-chaussée. « Elle était un élément marquant, mais négligé, pointe-t-il. J’ai voulu créer un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur en prolongeant l’espace de vie vers celui-ci, et en captant la nature pour en faire profiter l’intérieur. » Une réflexion nourrie par l’expérience scandinave du jeune architecte, qui a étudié et travaillé à Copenhague. « Quand on vit dans une ville aux hivers longs, la lumière est indispensable », observe-t-il.
Le mur arrière, percé d’une fenêtre et d’une porte, a été remplacé par une grande baie vitrée. L’attention a également été portée aux deux plans horizontaux du rez-de-chaussée, le plancher et le plafond, habillés de chêne et de cèdre blanchis pour amener une note chaleureuse.
Un mobilier intégré a par ailleurs permis d’unir les façades avant et arrière tout en laissant le séjour dégagé, mais aussi d’assurer un contact permanent avec la lumière côté rue le matin et ruelle en fin de journée.
L’emplacement central de l’escalier d’origine a, quant à lui, été préservé et élargi avec une intégration délicate à l’espace grâce à un garde-corps en acier peint en blanc.
Alcôve multiusage
Le coin préféré d’Alexandre a longtemps été une alcôve dans le salon prévue comme coin de lecture, et reconvertie en assise d’appoint pour la famille et les amis. « Depuis la COVID-19 et les journées de télétravail, c’est plutôt le bureau. Grâce à son installation près de la fenêtre, je peux voir la vie dans la rue », dit-il en souriant.
Avant le confinement, il a néanmoins décidé de se séparer de cette maison idéale dont le décor zen lui fait penser à celui d’un spa. Son travail, qui, en temps normal, l’emmène souvent hors de Montréal, ne lui permet pas d’en profiter pleinement. Il pense que cet intérieur polyvalent serait le nid parfait pour un couple avec de jeunes enfants désireux de rester en ville. Cette maison entièrement rénovée — une rareté dans ce quartier convoité de Montréal, selon Alexandre — dispose d’un coin jardin très soigné qui permettrait l’aménagement d’un patio devant l’emplacement de stationnement, puisque l’arrière a été délibérément conservé sans clôtures.
La maison est située au 2379, rue Saint-Jacques, à Montréal