Les plus belles maisons de Montréal ouvrent rarement leurs portes aux visiteurs inconnus. Un livre permet d'y faire une rare incursion.

Que se cache-t-il au 190, avenue Maplewood, à Montréal? L'ancienne maison du défunt premier ministre du Québec Robert Bourassa, une demeure plutôt banale devant laquelle on passe sans ralentir le pas, ignorant tout de sa valeur patrimoniale. Et si on pouvait y jeter un oeil indiscret?

L'historien François Rémillard vient de publier avec le photographe Brian Merrett une recension des plus belles demeures historiques de l'île de Montréal, 40 maisons habituellement fermées au public qui se dévoilent ici en mots et en photos. L'architecture et les décors sont spectaculaires: leur histoire aussi, très souvent, racontée en détail par François Rémillard.

«Cela a été un travail laborieux de convaincre les gens de participer. Pour chaque maison présentée dans le livre, j'ai essuyé au moins 10 refus», raconte François Rémillard, historien.

Les demeures choisies sont remarquablement bien préservées, leur décor semble parfois avoir été conservé intact depuis 150 ans: meubles, peintures décoratives, vitraux, boiseries. On s'étonne de voir pareilles richesses à Montréal. «J'aimerais qu'il y ait, de manière générale, un plus grand respect du patrimoine, ici. Il y a des règles à suivre pour l'extérieur d'une maison, mais à l'intérieur, on a encore le loisir de faire un peu ce qu'on veut. J'habite sur le Plateau, j'ai vu des bennes à ordures remplies de boiseries et de choses merveilleuses devant des maisons qu'on voulait transformer en style loft. Je trouve ça désastreux.»

Ce livre se veut ainsi à la fois un moyen de conscientiser la population, mais aussi un cours d'histoire et d'architecture à suivre page par page, avant de sortir marcher en regardant la ville d'un oeil différent.

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Belles demeures historiques de l'île de MontréalBrian Merret et François Rémillard, Les Éditions de l'Homme, 224 pages, 69,95 $

Photo fournie par Les Éditions de l’Homme

L'intérieur de la maison Monkland est particulièrement sophistiqué. Il a été préservé après que les religieuses catholiques de la Congrégation de Notre-Dame y eurent établi l'école privée Villa Maria en 1854.