(Montréal) Près d’une maison sur cinq a une trop grande concentration de radon dans l’air, rappelle l’Association pulmonaire du Québec (APQ) à l’occasion de sa campagne annuelle « Villes et municipalités contre le radon ».

En effet, 17 % des maisons testées dépassent la norme canadienne, qui est de 200 Becquerels par mètre cube. Voilà pourquoi l’APQ incite la population à faire tester les pièces où ils passent plus de quatre heures par jour.

Ce gaz radioactif issu de la décomposition de l’uranium est naturellement présent dans l’environnement. Il n’est pas bien dangereux à l’extérieur, où il est vite dilué dans l’atmosphère, mais il peut aussi s’accumuler à l’intérieur de certains bâtiments.

« Le radon est la première cause de cancer du poumon chez les non-fumeurs », en plus de faire augmenter le risque chez les fumeurs, fait valoir la directrice générale de l’APQ, Dominique Massie. Le ministère provincial de l’Habitation et du Logement estime que ce produit est associé à plus de 1000 décès par année.

« On ne dira pas aux gens que demain matin ils vont avoir le cancer, c’est à long terme, nuance Mme Massie. Entre 200 et 600 Becquerels par mètre cube, on dit aux gens de corriger en moins de deux ans, et avec plus de 600, on dit de corriger en moins d’un an. »

Prévenir plutôt que guérir

Il n’y a pas moyen de savoir quelle demeure est plus à risque, comme cela peut arriver dans toutes les régions du Québec, dans des habitations neuves comme dans des plus vieilles. Le radon est invisible et n’a pas d’odeur ni de goût.

Nous savons cependant que comme il s’agit d’un gaz lourd, il a tendance à s’accumuler dans les pièces plus basses. Avec l’avènement du télétravail, « les gens ont souvent fait leur bureau dans leur sous-sol » et y passent maintenant plus de temps, note Mme Massie.

Il est possible de se procurer un test pour environ 45 $ sur le site de l’APQ, sur celui de CAA Québec Habitation ou dans certaines quincailleries.

La démarche n’est « vraiment pas compliquée », explique Mme Massie. Il suffit de déposer le test dans une pièce pour une période de 3 à 12 mois, puis de l’envoyer à un laboratoire.

En cas de trop grande concentration de radon, les propriétaires peuvent simplement « augmenter la ventilation, sceller toutes les fissures, les ouvertures dans les murs, les planchers de la fondation, autour des tuyaux, des drains, et toujours veiller aussi à ce qu’il y ait de l’eau dans le drain du sous-sol ».

Si ces mesures ne suffisent pas, il faut parfois faire installer un système de dépressurisation active du sol, qui évacue le radon à l’extérieur de la maison. « Il faut avoir un entrepreneur certifié » par le Programme national de compétence sur le radon au Canada, affirme-t-elle.

Selon elle, il y a aussi « de plus en plus de municipalités qui, comme la ville de Belœil, ont mis des règles en place pour que les entrepreneurs, quand ils construisent une nouvelle maison, mettent des membranes, mettent ce qu’il faut pour faire de la ventilation adéquate ».