Fasciné par la ferronnerie d'art depuis son plus jeune âge, Sébastien Beaulieu forge son chemin autour du travail des métaux. L'acier se plie aux désirs de l'artisan qui façonne des éléments au design épuré tout autant que des pièces aux riches volutes.

« Ça a commencé quand j'étais très jeune. Dès l'âge de 10 ans, j'étais attiré par l'époque médiévale et je voulais fabriquer des armures. À 16 ans, j'ai acheté avec des amis mon premier feu de forge avec une enclume. Aujourd'hui, j'ai 39 ans et je n'ai jamais voulu faire autre chose », dit Sébastien Beaulieu. 

Son parcours scolaire commence au cégep de La Pocatière, où il suit des cours en arts plastiques avant de faire une formation de deux ans en soudage-montage à Québec. L'artisan de la région de Kamouraska devient ensuite apprenti, puis employé d'un passionné de ferronnerie à Saint-Jean-Port-Joli.

Son rêve de créer sa propre entreprise se concrétise à l'automne 2003. L'année suivante, Sébastien est papa. Trois autres enfants voient le jour, et il devient père au foyer. « Je changeais des couches à longueur de journée et je travaillais surtout le week-end, alors la compagnie a commencé tranquillement », précise-t-il.

À partir de 2012, le ferronnier d'art a l'occasion de se consacrer un peu plus à son travail et depuis trois ans, il y oeuvre à temps plein. « Mon premier atelier était tout petit. Quand on a emménagé à Saint-Pascal, j'ai eu un grand espace de 40 pieds sur 22 pieds, et on envisage de déménager une dernière fois pour agrandir encore. »

FORGERON OU FERRONNIER ?

Le forgeron fabrique et répare les outils, tandis que le ferronnier d'art réalise des éléments de décoration. « Ce qu'il faut surtout différencier, c'est la ferronnerie d'art et la ferronnerie ornementale. La technique de la première est de créer des objets d'une seule pièce. Ça prend des années pour acquérir la dextérité, et il faut être bien équipé. La technique de la seconde se limite à courber et à souder, ce qui donne moins de possibilités et de finesse dans la réalisation du produit », explique Sébastien Beaulieu.

Hormis sa passion pour ce savoir-faire ancestral, l'artisan est fasciné par la flexibilité d'adaptation du matériau au travers des époques. « Je fais des casques, des épées décoratives, des crochets, des poignées, des rampes et rambardes d'escalier, des luminaires, mais aussi des bijoux, des assiettes et des structures de meubles. On travaille l'acier depuis toujours, et je peux m'adapter à tous les goûts. On est deux à l'atelier. Je collabore aussi avec des architectes pour des projets d'envergure et je fonctionne selon le budget de chacun », dit celui pour qui l'essentiel est de répondre aux demandes de tout le monde et qui est d'ailleurs à la recherche d'un apprenti stagiaire.

PHOTO SÉBASTIEN COTTINET, fournie par Sébastien Beaulieu

Sébastien Beaulieu conçoit de somptueux garde-corps et rampes d'escalier en fer forgé.

PHOTO SÉBASTIEN COTTINET, fournie par Sébastien Beaulieu

Le héron aux lignes épurées de Sébastien connaît un vif succès. 450 $.