L'ingénieur Malcolm Isaacs, co-directeur du Canadian Passive House Institute, veut démontrer qu'il en sera chez nous comme en Europe, où les maisons passives coûtent 10% de plus à construire que les résidences ordinaires. «La maison passive est abordable pour la classe moyenne, elle est même toute indiquée pour les logements sociaux», soutient-il. L'ingénieur a travaillé et étudié pendant trois ans au Passivhaus Institut de Darmstadt, en Allemagne.

En janvier, M. Isaacs évaluera, avec l'aide de la propriétaire de la maison passive de Montebello, Rachel Thibeault, et du constructeur, Luc Beauchamps, le surcoût attribuable à la norme maison passive, au Canada. «Je crois que nous arriverons grosso modo à 10%, confie-t-il. Nous pourrons alors mettre en balance l'effort hypothécaire qui en découle avec la baisse de la facture d'énergie. La résidence de Montebello devrait coûter environ 145$ par année de chauffage, estime-t-il, contre 1400$ pour une maison de même surface.»

La maison passive atteint sa haute performance entre autres grâce à des matériaux encore introuvables chez nous, qui doivent être importés d'Allemagne: ruban à calfeutrer, manchons d'étanchéité (pour le passage des fils et tuyaux), pare-vapeur et ventilateur récupérateur de chaleur. «Malheureusement, le programme Novoclimat ne reconnaît pas ces matériaux et nous a refusé la certification», déplore M. Isaacs, qui a l'intention de contester cette décision.

Maison sous observation

À des fins de recherche, des censeurs seront installés en 10 points de la maison de Rachel. Ils capteront la température à l'intérieur des murs, à la suface des fenêtres, dans le système de ventilation, etc. M. Isaacs procédera en janvier au test ultime: interrompre le chauffage quelques jours, «pour voir comment la maison conserve sa chaleur.»

On compte des milliers de maisons passives en Europe. Au Canada, une vingtaine de projets sont en cours, mais un seul, à ce jour, a obtenu la certification Passive House (version américaine): Les résidences Rideau, à Ottawa,

M. Isaacs et son collègue Guido Wimmers donneront une formation de cinq jours, du 27 février au 3 mars, en anglais, sur la conception et la construction de maisons passives.

www.passivehouse.com